8. Voyage

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Le lendemain, Bakugo avait informé sa mère qu'il voulait repartir avec Dabi, pour ne pas être retrouvé par Mori et sa troupe. Elle leur avait donc préparé à manger, des affaires propres et avait décidé de laisser la voiture à Bakugo, qui pouvait la conduire. Il avait d'abord refusé, mais elle avait tellement insisté que désormais, il était devant cette voiture, à dire au revoir à sa mère pendant que Dabi l'attendait, assit à l'avant côté passager.
Puis, le blond monta dans la voiture et la démarra. Il prit la direction du sud, espérant que le cirque avait déjà quitté la ville dans laquelle ils étaient avant, malgré la pause qu'il était censé faire.
Il roula pendant de longues heures, faisant des pauses de temps en temps, soit pour manger, pour remettre de l'essence ou tout simplement pour dormir.

Pendant le trajet, il avait mit de la musique pour faire écouter à Dabi, puisqu'il se doutait qu'il ne devait pas en écouter souvent. Il l'avait alors surpris à fredonner les paroles des rares chansons qu'il connaissait, et à bouger sa jambe au rythme de la plupart des chansons.

A la fin de la journée, Bakugo décida qu'ils avaient assez roulé, alors ils s'arrêtèrent à un motel. Ils se garèrent et Bakugo prit les clés d'une chambre, juste devant leur voiture. 
Ils prirent le nécessaire dans leurs affaires, puis entrèrent. Épuisé, le blond s'effondra sur le lit, près à s'endormir tout habillé.
Mais Dabi, qui s'était reposé pendant le trajet, une fois avoir posé dans un coin leurs affaires, s'approcha de lui et le fit se redresse. Il le regarda dans les yeux, secoua la tête en signe de désapprobation, puis commença à le déshabiller pour qu'il évite de dormir avec ses vêtements. Puis, il le fit se coucher et mit la couverture sur lui, caressa brièvement ses cheveux avant de se redresser.
Il se changea lui aussi, puis alla se coucher près du blond à moitié endormi, qui d'ailleurs roula sur le côté et finit collé au brun à le prendre dans ses bras, avant de sombrer dans le sommeil.

Le lendemain, même programme. Seulement le trajet dura bien moins longtemps. Vers midi, Bakugo décida qu'ils pouvaient rester dans la ville qu'ils allaient bientôt atteindre : Kumamoto, dans la préfecture du même nom, à 15 heures de route de sa ville natale.
Là, ils devraient être tranquille. Alors il chercha un hôtel pas trop cher, le temps de trouver un travail et de pouvoir se trouver un appartement. Il lui restait suffisamment d'argent, avec ce que lui avait donné sa mère et son salaire venant de Mori, pour payer quelques nuits.
Une fois qu'il eut trouvé enfin un hôtel, ainsi que par chance une place dans un parking gratuit, ils prirent leurs affaires et se rendirent à un hôtel, à 6348 Yen la nuit (((ça correspond à 50 euros))).
Quand Bakugo demanda une seule chambre pour deux, en précisant un lit double, et il capta le regard dégoûté de la réceptionniste. Il perdit donc son sourire polit et lui lança un regard noir, et vit que Dabi aussi. Sauf que lui n'avait pas sourit du début à la fin. Il prit même les clés des mains de la femme, et posa ses mains sur les épaules de Bakugo pour le guider vers les escaliers.

Une fois dans leur chambre, les deux jeunes hommes s'affalèrent sur le lit au centre de la pièce en soupirant fortement.

Bakugo : quelle conne celle là.
Dabi : mmh.
Bakugo : sérieux, elle a aucun preuve qu'on soit gay ! Ok, j'avoue, je le suis. Et toi ?
Dabi : mmh.
Bakugo : ça veut dire oui ?

Bakugo se redressa sur ses coudes, et vit Dabi hocher la tête en rougissant. Bakugo se sentit étrangement heureux de cette nouvelle, mais ne laissa rien paraître. Alors il se recoucha sur le dos et se contenta de continuer de parler en mal de la réceptionniste avec Dabi, qui ne répondait que par des "mmh" pour dire oui, et des "mmh mmh" pour dire non.
Mais finalement, quand le blond fut à court d'insultes et de souffle à force de rire, il s'arrêta. Il pensa alors à son ami. Dabi. Il avait toujours pensé que ce n'était pas vraiment un prénom. Et il pensa aussi qu'il devait forcement avoir une famille. Mais il n'avait jamais vraiment osé demander. Seulement, maintenant qu'ils allaient être amenés à vivre ensemble, tout les jours, et que Dabi avait commencé à parler avec lui, il en avait envie. Alors il se redressa, s'assit en tailleurs et regarda son ami toujours allongé.

Bakugo : Dabi...c'est vraiment ton prénom ça ?
Dabi : ...
Bakugo : tu ne veux pas en parler ?
Dabi : ...s...si...
Bakugo : tu peux me parler à moi. Je ne dirais jamais rien à personne. 
Dabi : j'ai...peur. 

Dabi se redressa à son tour, s'approcha de Bakugo et s'assit entre ses jambes. Le blond le prit dans ses bras, posant sa tête sur son épaule, et attendit qu'il veuille bien parler.

Dabi : mon père...il voulait que je sois comme lui. Mais, j'ai échoué, je crois. Alors il a fini par me haïr. A dire que je ne servais à rien. Il a sans doute raison...
Bakugo : mais non, pas du tout ! Sans toi, je n'aurais jamais été aussi souple de ma vie !
Dabi : mmh...
Bakugo : en tout cas il a tort. Crois moi.
Dabi : merci...bref...quand mon petit frère est né...il m'a remplacé. Il m'a complètement renié. Mais il n'arrivait pas à se débarrasser de moi. Mais un jour...il y a eu un incendie...et mon père m'a laissé seul, au milieu des flammes, espérant que j'y meurt. Il n'a pas appelé les pompiers, et m'a laissé brûler. C'est Mori qui m'a trouvé, et soigné. La suite, tu l'imagine bien. J'étais...trop différent...et horrible à regarder...
Bakugo : moi je trouve pas. T'es canon. 
Dabi : n'importe quoi...
Bakugo : mais si. Par contre, ton père. Si un jour on le croise, je te jure que je le butte. Il va passer la pire journée de sa vie si on se rencontre.

Bakugo vit alors les épaules de Dabi se secouer, plusieurs fois d'affiler, alors il se pencha légèrement et vit des larmes couler sur le visage néanmoins souriant de Dabi. Comprenant que ça lui avait fait un bien fou de parler de ça à quelqu'un, Bakugo le serra plus fort contre lui et embrassa sa joue.
Dabi se laissa complètement aller et pleura de longues minutes, trop heureux d'avoir enfin pu confier ce qu'il avait sur le cœur depuis si longtemps. Et surtout, heureux d'avoir enfin envie de parler, depuis si longtemps. Alors, pour la première fois depuis leur rencontre, ce fut Dabi qui engagea la conversation entre eux, pour lui demander pourquoi il avait voulu faire du cirque.
Bakugo lui expliqua donc, ce qui dura assez longtemps, puis Dabi enchaîna les questions sur sa jeunesse et sa vie, auxquelles Bakugo répondit systématiquement. Jusqu'à la dernière question que Dabi lui posa.

Dabi : et...ton ami aux cheveux rouges. Tu l'aimes ?

"Tu es là pour ton talent. Je suis là parce que je suis un monstre" - KatsudabiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant