5. Rêve

317 36 2
                                    

Pendant ces trois, Bakugo avait finit par constater que les rêves n'existent pas vraiment. Les rêves, c'est fait pour rester dans la tête, parce qu'après, ils se transforment à cause de la nature humaine. Et cette nature humaine, le blond la connaissait bien maintenant.

Il l'avait vu à l'oeuvre, sur ce qu'ils disaient être un "monstre", une "créature" qu'ils possédaient.
Et le blond ne pouvait rien faire pour l'aider. Il était loin de chez lui, et entouré de gens qui lui inspiraient le plus grand mépris et dégoût, mais qui étaient néanmoins dangereux et qui désormais avaient sa vie entre leurs mains.
Et encore, il pouvait s'estimer heureux de ne pas finir comme celui qui subissait tout.

En fait, après son départ, Bakugo se disait que finalement cette vie lui plairait. Mais il s'était trompé. Et la première journée qu'il avait passé avec la troupe, loin de sa ville, le lui avait prouvé. Il l'avait passé à se demander quoi faire. Il l'avait passé à observer, comme s'il n'était pas vraiment là, la vie de ces gens, et leur quotidien. Il l'avait passé à observer la troupe se défouler sur son binôme.
A la fin de la journée, pour le spectacle, il avait voulu lui parler, mais Mori l'en avait dissuadé d'un seul regard. Et c'est à ce moment là que Bakugo eut pour la première fois de sa vie réellement peur, et aussi qu'il comprit qu'il ne pourrait rien faire pour aider Dabi.

Mori passait ses journées accompagnée du roi des animaux, qui s'il le désirait pouvait tuer n'importe qui d'un coup de griffes ou de dents. Il la passait aussi à observer sa troupe et à rabaisser toujours plus sa "plus belle créature" comme il le disait souvent. Cette fameuse troupe elle, frappait ou insultait Dabi à longueur de journée, le traitant de monstre ou lui disant de mourir sur le champ.
Bakugo avait du mal à supporter tout ça, mais il ne pouvait rien faire. A part lors du spectacle ou des entraînements, Mori lui interdisait d'approcher de sa propre initiative Dabi. Le tyran de cette troupe avait bien vu la pitié et la compassion qui brillaient dans les yeux rouges de sa nouvelle recrue, et il ne voulait pas qu'il se lie d'amitié avec sa victime. Alors il faisait tout pour les tenir à distance, même s'il sait bien que les mettre en duo n'était pas le meilleur moyen pour cela. Mais il pense aussi à son business, et il sait bien que Dabi est meilleur en travaillant en duo, et Bakugo est le seul qui veule bien l'approcher d'assez près pou ça.

Chaque jour, le blond tentait de parler à son binôme. Mais il y avait toujours quelqu'un pour l'en empêcher, ou pour aller enfermer Dabi dans sa chambre, qui est en fait une prison.
Alors il subissait lui aussi. Mais un soir, il se dit qu'il ne pourrait pas supporter plus longtemps de voir Dabi maltraiter ainsi. Ce soir là avait été de trop. Mori avait annoncé une pause dans la tournée d'un à cause de Ryon qui s'était blessé.
Alors ce soir là, la troupe s'était défoulé sur Dabi bien plus que d'habitude. Normalement, ils faisaient en sorte que ça ne se voit pas.
Balugp était sortit pour ne pas avoir à supporter ça. Pour ne pas voir le regard vide de Dabi quand il se faisait frapper. Il sait qu'il n'arriverait pas à supporter ce regard brisé.

Quand la nuit était tombée et que tout le monde était allé dormir, Bakugo retourne dans le cirque. Il vit alors Dabi, évanouie au centre de la piste d'entrainement. Sans hesiter, il courut et se jeta à genoux à ses côtés, l'air inquiet.
Il se mit derrière sa tête, et posa cette dernière sur ses genoux, caressant ses cheveux noirs, attendant qu'il se réveille.
Pendant ce temps, il observait ses blessures. Il avait des bleus qui commençait à apparaître partout sur sa peau intact, et quelques coupures. Même une morsure sur le mollet droit, au vue du sang qu'il perdait et de son pantalon déchiqueté. Bakugo se dit alors que, plutôt que de rester là à attendre, il devrait plutôt arrêter ce saignement. Il retira son haut, repose la tête de Dabi par terre et s'approcha de la blessure. Il dechira son t-shirt blanc en lambeaux, et entoura la jambe pâle du blessé avec.
Quand tput fut bien serré et attaché, il l'examina à nouveau. Il prit alors les restes de son t-shirt, courut les tremper dans de l'eau et retourna auprès de Dabi pour nettoyer les quelques coupures qui parsemaient sa peau.

Puis, quand il sut qu'il ne pouvait rien faire de plus, il se replaça comme au début, et appliqua un bout de tissu mouillé sur le front du faux brun, tout en recommençant à caresser ses cheveux.
Ces gestes eurent pour effet de le réveiller, lentement mais sûrement.
Quand il ouvrit ses yeux bleus, Dabi s'attendait à voir le plafond de sa cellule. Mais il n'en était rien. Il vit le visage bien-veillant et à la fois inquiet de son binôme, qui caressait ses cheveux.
Dabi voulut se relever, mais le blond posa une main sur son torse, et secoua légèrement la tête. Le blessé souffla, mais se résigna et resta couché sur les genoux de Bakugo, se contentant de fixer ses yeux rouges.

Bakugo : tu...tu as mal quelque part ? Enfin...plus que le reste...

Dabi fit non de la tête, avec une expression faciale se voulant rassurante. Mais le blond n'y croyait pas vraiment. La souffrance se lisait dans ses yeux turquoises qu'il avait tant de fois observés.
Alors, Bakugo prit une decision. Et il prit aussi son téléphone pour composer le numéro de sa mère. Quand elle décrocha, elle n'eut pas le temps de le question sur la raison de son appel que son fils la lui donna.

Bakugo : maman...je...je veux rentrer à la maison...
Mitsuki : comment ça ? Pourquoi ?
Bakugo : maman s'il te plait, vient me chercher c'est vraiment urgent. Je peux pas rester plus longtemps. Donc prend ta voiture et va à la gare de Kyoto. Je t'y attendrais.
Mitsuki : maintenant ? Tu ne veux pas attendre demain matin ?
Bakugo : je peux pas je te dis. J'ten prie maman.

Mitsuki Bakugo, dont la fierté était démesurée, avait tout transmis à son fils, dont ce point de caratère. Alors elle savait que quand son fils utilisait le verbe "prier", c'est que c'etait sérieuc. Alors, elle répondit un simple "j'arrive" à son fils, et se leva après avoir raccroché. Sans rien expliquer à son mari qui se demandait pourquoi à 2 heures du matin sa femme se levait subitement comme si elle devait sauver la planette. Mais il comprit que c'était en rapport avec leur fils unique, qui, pour sa femme, était encore plus important que le sort de la planête. Alors il se recoucha en disant à Mitsuki de passer le bonjour à leur fils.
La femme blonde ne prit même pas la peine de s'haviller correctement. Elle courut, en pyjama et en chaussons, jusque dans sa voiture et démarra sans attendre plus. Elle fonça àAv toute allure vers Kyoto, quitte à se faire flasher par tout les radars et à faire des refus d'obtempérer aux policiers qui voudraient l'arrêter. De toute façon, il faut bien plus que deux policiers pour arrêter Mitsuki Bakugo quand elle va sauver son fils unique.

Du côté de ce dernier, il n'avait pas eu à expliquer beaucoup de choses à Dabi. Il s'etait le vé, l'avait prit sur son dos, et était partit, sans même prendre la peine d'emporter ses affaires. Il lui en restait chez lui de toute façon.
Dabi voulut protester, mais Bakugo ne voulut rien entendre. Il gardait le brun sur son dos et courait comme s'il ne pesait rien vers la gare.
Environ 5 heures plus tard à attendre dans le froid et la nuit noire, il vit une voiture qu'il reconnaîtrait entre mille au vue de ses nombreuses bosses -c'est quand même la voiture de Mitsuki- arriver àAvc toute vitesse. La conductrice reconnue tout de suite son fils et s'.arrêta net devant lui. Elle ouvrit la portière avant, mais Balugo ouvrit plutôt celle à l'arrière et y installa Dabi, qui se débattit légèrement.

Bakugo : Dabi, arrête. Je fais ça pour ton bien. Tu ne peux pas rester là bas, tu vas y crever sinon. Monte là dedans et repose toi. Je vais prendre soin de toi, promis.

Le brun s'immobilisa, et regarda de ses yeux turquoises ceux, rouges et pleins de larmes, de son binôme. Cette dernière phrase qu'il avait prononcé lui rappelait sa mère. Alors, avant que ses yeux débordent eux aussi de liquide salé, il hocha la tête et monta dans la voiture, puis se cala contre la portière une fois celle-ci refermée.
Puis, Bakugo monta à son tour, a côte de sa mère. Cette dernière ne se retient alors plus et se jeta sur son fils, l'attirant contre elle en pleurant.

Mitsuki : tu m'as fais tellement peur...que s'est-il passé ?
Bakugo : le cirque...c'est pourri...je veux plus jamais en faire maman...

"Tu es là pour ton talent. Je suis là parce que je suis un monstre" - KatsudabiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant