Chapitre 3

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La journée dans son ensemble passa rapidement, les cours s'enchaînant plus vite les uns que les autres. Edward n'apparut pas en biologie malgré sa présence à la cantine. Était-ce moi qui le faisait fuir ainsi ? Pourquoi s'évertuait-il à m'éviter ? Des questions supplémentaires à rajouter à la longue liste qui flottait dans mon esprit.

La cloche annonçant la fin des cours fût néanmoins accueillie comme une délivrance. Je regagnais rapidement ma camionnette, mais ne fus pas surprise d'y trouver Alice adossée contre la portière conducteur. La place à côté du pick-up était vide, signer qu'Edward était parti.

« Je te ramène ? » me proposa-t-elle.

« Avec ma propre voiture ? » la taquinai-je.

Un immense sourire coupa son visage en deux alors qu'elle me faisait signe de me rapprocher d'elle.

« Donne-moi tes clés. »

Je la regardais, méfiante.

« J'ai déjà conduit ta voiture. De plus, tu ne trouverais pas le chemin même si je te l'indiquais. »

Légèrement froissée par sa remarque, je lui donnais à contrecœur mes clés de voiture. Comme la veille, elle attendit que ma ceinture de sécurité soit bouclée pour démarrer le moteur.

« Tu as préparé tes questions ? » me demanda-t-elle avec un clin d'œil, sans toutefois dévier de la route.

Haussant un sourcil avec un air de défi, je fouillais dans mon sac avant d'en sortir une feuille sur laquelle j'avais notée plusieurs questions. J'avais peur d'oublier un élément si je ne le notais pas. Examinant ce que je tenais dans la main, Alice rigola, ce son ressemblant à celui des clochettes. Le trajet se passa tout en légèreté, mon amie soupirant en découvrant que j'écoutais de la musique classique, avant de projeter une sortie shopping. Malgré mes efforts pour lui faire comprendre que le shopping me révulsait, elle ne céda pas. Saleté de lutin envahisseur.

Plus nous approchions de la maison Cullen, plus mon estomac se nouait. Je remarquais que ma voisine me jetait des coups d'œil, sans pour autant commenter et je l'en remerciais silencieusement. D'un coup, alors que nous venions de passer un pont en pierre qui se situait à quelques kilomètres de Forks, Alice bifurqua sur le petit sentier que nous avions emprunté hier. Je regardais attentivement autour de moi, constatant que je n'avais pas du tout fait attention au paysage la veille. Les arbres s'enchaînaient, ombrageant le sentier qui n'était pas aussi cabossé que je l'aurais pensé. Soudain, nous débouchâmes sur une grande clairière, au milieu de laquelle trônait une magnifique maison. Haute de trois étages, la maison était entièrement recouverte de bois et de pierres foncées, lui donnant un aspect chaleureux incontestable. Les murs étaient pour la plupart vitrés, comme je l'avais déjà constaté la veille.

Alors que nous descendîmes du pick-up, j'entendis au loin le bruit d'une rivière, légèrement perceptible au milieu du bruissement des arbres. Alice me rejoignit rapidement, avant de me prendre la main et de me tirer vers la maison, comme à son habitude.

« Nous sommes là » cria-t-elle en ouvrant la porte.

Elle m'arracha quasiment mon coupe-vent pour le suspendre à la patère, puis elle posa ses mains sur mes épaules et de me dirigea manu militari vers la salle à manger. Seuls Carlisle et Jasper y étaient, assis côte à côte autour de la grande table ronde, jouant aux échecs. Sans même leur demander leur avis, Alice saisit l'échiquier et le balança dans sa mallette. Son compagnon lui lança un regard mauvais tandis que Carlisle soupirait, visiblement habitué aux manières de sa fille.

« Bonjour Bella » me salua-t-il en levant ses yeux dorés vers moi. « Assieds-toi, je t'en prie. »

Alice me désigna la chaise à sa droite, étant elle-même assise à côté de Jasper. Docilement, je pris place. Quelques secondes plus tard, Rosalie apparut, rapidement suivie d'Esmée qui me baisa le front. Pendant que la belle blonde s'installait, raclant excessivement sa chaise au sol, Esmée disparut dans la cuisine.

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