Chapitre 16

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Le lendemain matin, je ne demandais pas mon reste et sortis marcher sur la plage ensoleillée, bien consciente qu'aucun Cullen ne pourrait m'y suivre. J'avais besoin de calme après la soirée de la veille.

A mon réveil, Edward était toujours étendu à mes côtés, silencieux. Après un rapide bonjour, il se leva du lit et sortis de la pièce sans plus un regard pour moi. Mon cœur se serra en constatant que notre dispute de la veille était toujours d'actualité. Mon estomac se tordit et une vague de nausée me saisit, mais je serrai les lèvres et descendis dans la cuisine pour manger un morceau, mettant cela sur le compte de la faim.

La maison était vide. Je ne savais pas où était Carlisle et Alice, et Edward avait littéralement disparu. Morose, je m'empressai de sortir des tartines que je mangeais sans réfléchir, avant de monter faire un brin de toilette et de m'habiller. Les hématomes s'étaient bien estompés, me permettant de mettre une robe à bretelles sans qu'ils ne se voient.

Et me voilà, déambulant sans but précis sur la plage, admirant le soleil se refléter dans l'eau turquoise. Le bruit des vagues qui s'écrasaient sur le sable mouillé berçait ma promenade, apaisant les tourments qui ne me quittaient plus depuis hier soir.

Je ne pouvais m'empêcher de penser à la conversation que j'avais eu avec Charlie. Sa voix brisée résonnait encore à mes oreilles, retournant mon estomac et brisant mon cœur à chaque fois. Je lui avais fait de la peine, je l'avais blessé. J'avais beau me rappeler que c'était pour son bien, je ne pouvais m'empêcher de me sentir responsable de tout cela. J'aurais dû trouver une excuse valable, mais rien ne me venait à l'esprit, me forçant à faire mes adieux à Charlie.

En plus de mon père, Edward refusait de me parler et m'évitait du mieux qu'il pouvait, créant un vide immense entre nous deux. Je ne comprenais toujours pas comment nous avions pu passer des amants passionnés à deux personnes qui s'évitaient comme la peste. Un soupire passa mes lèvres à cette pensée, mon cœur battant irrégulièrement.

Mes yeux s'humidifièrent et cela m'exaspéra. Quand allais-je arrêter de pleurer à chaque seconde ? Heureusement pour moi, les lunettes de soleil fumées que j'avais prises empêchaient les passants de remarquer mes yeux rougis par les pleurs.

Attirée par l'eau turquoise, j'enlevai mes sandales – achetées par Alice, et marchai jusqu'à ce que mes pieds trempent dans l'eau. Bien qu'un peu froide, la sensation des vagues autour de mes chevilles m'apaisa. J'adorais la sensation du sable qui submergeait mes pieds pour ensuite se retirer dans le même mouvement que la mer.

Je n'avais aucune idée du temps passé ici, les pieds dans l'eau, l'esprit enfin apaisé. Je n'avais pas pris le portable offert par les Cullen, ne voulant pas être dérangée. Le soleil brillait haut dans le ciel, les empêchant de me rejoindre. J'étais seule et tranquille pour un moment.

Quand l'eau de mer devint trop froide, j'en sortis puis longeai pendant un moment la plage en direction du village. J'étais heureuse que Carlisle ait acheté cette villa, le village qui était situé à côté étant très chaleureux.

Quand j'y arrivais, les rues étaient animées par le marché, mais pas bondées comme dans les grandes villes. Je savourai avec plaisir la chaleur du soleil sur ma peau alors que les commerçants échangeaient d'une échoppe à l'autre en italien. Les murs des ruelles étaient faits de pierre, accentuant l'atmosphère chaleureuse des lieux, alors que des centaines de draps colorés étaient accrochées aux fenêtres.

« Buongiorno, signorina » m'interpella un commerçant avec un grand sourire. « Arance ? Limoni ? »

Ne sachant quoi répondre, je lui adressai un petit sourire tout en secouant négativement la tête. Si un des Cullen avait été avec moi, il aurait certainement compris ce que voulait ce commerçant.

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