Chapitre 20

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La douleur lancinante me submergea de la tête aux pieds. Alors que j'essayais de crier, aucun son ne sortait de ma bouche, m'effrayant davantage. Mon cœur cognait fort dans ma poitrine, pulsant jusque dans mes oreilles. Que m'arrivait-il ?

Alors que je pensais que la douleur ne pouvait pas être pire, la sensation de brûlure s'intensifia au niveau de ma poitrine, me donnant la sensation que mon cœur allait finir par se consumer entièrement. La boule dans ma gorge qui empêchait les sons de sortir de ma bouche éclata, permettant à mon hurlement de jaillir. La brûlure intense de mon cœur s'étendit alors le long de mes jambes, avant d'atteindre ma tête.

Le cerveau consumé par les flammes de l'enfer, je poussais un dernier hurlement de douleur avant que le noir ne s'empare de moi.

Les secondes passaient et me semblaient durer des heures. La brûlure se répandait inlassablement dans mon corps, accentuant insupportablement la douleur. Des cris gutturaux passaient mes lèvres sans que je puisse les en empêcher.

Parfois, je sentais un peu de fraîcheur sur mes bras, mes mains ou mon visage. Malheureusement, dès que ce toucher disparaissait, le feu se rallumait d'une manière beaucoup plus virulente.

J'étais sur un bûcher. Mais pendant combien de temps, je n'en avais aucune idée. Des heures ? Des jours ? Des semaines ? Je n'avais aucune mesure du temps qui s'écoulait. Je ne sentais rien, je ne réfléchissais à rien, à part cette intense brûlure qui me ravageait.

Je mourrais.

J'avais toujours pensé que mourir à la place d'un être cher était une fin enviable. Mourir pour permettre à ma fille de vivre m'avait paru être une bonne solution, une bonne façon de mourir. Et à aucun moment je ne regrettai mon choix. Seulement, j'avais pensé qu'une fois morte, je ne souffrirais plus.

Je m'étais trompée. Lourdement.

La douleur était intense, constante, d'une violence inouïe. Rien ne semblait pouvoir l'atténuer, me plongeant dans ce qui semblait être l'enfer sur terre. Jamais je n'avais connu pareille sensation.

De temps à autre, il me semblait entendre des paroles lointaines, ce qui m'amenait à penser que je n'étais pas morte. Et plus j'y pensais, plus je me disais qu'il était impossible que je sois morte. Les morts ne devaient pas souffrir.

Sur cette pensée, je m'accrochais, espérant un jour sortir de cet enfer.

PDV Edward

La regarder se tordre sur ce lit était un supplice. L'entendre crier m'arrachait le cœur. Ne plus voir ses yeux me plongeait dans un profond désespoir.

Regarder son corps pâlir et se transformer me redonnait espoir. Entendre son cœur qui battait follement, signe que le venin l'avait atteint, me laissait croire qu'elle survivrait. Voir son corps détruit se reconstruire me maintenait en vie.

Je ne pouvais me résoudre à quitter son chevet, trop préoccupé par son état, trop brisé pour ne la quitter ne serait-ce qu'un instant des yeux. Seule ma fille arrivait à me sortir de mon état d'hébétement pour gagner quelques minutes en ma compagnie. Seule ma fille arrivait à m'apaiser.

Tenir notre fille dans mes bras m'apportait plus de joie que je n'aurais jamais pu l'imaginer. Sentir son parfum de bébé, parfait mélange entre l'odeur humaine de Bella et la mienne, m'octroyait quelques sensations de bonheur. Voir son visage enfantin et si parfait, dans lequel je m'amusais à retrouver nos traits à Bella et moi, gonflait mon cœur d'amour. Cet amour était si intense que j'avais l'impression qu'il pourrait me briser.

L'amour que je portais à Carlie était à l'image de celui que je portais à sa mère. Différent, mais tout aussi intense. Cet amour était si puissant, si implacable et dévastateur. Il me donnait une force incommensurable, mais avait également le pouvoir de me détruire.

AscendantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant