Chapitre 10

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Ploc.

Ploc. Ploc.

Ce bruit incessant me tira de mon inconscience. Mes paupières me semblaient plus lourdes que jamais alors que j'essayais de les ouvrir. Mes yeux me brûlaient, m'obligeant à les fermer et les rouvrir plusieurs fois d'affilée avant de pouvoir voir le monde qui m'entourait.

Mes yeux se posèrent sur le sol face à moi et un hoquet d'horreur m'échappa alors que je voyais une flaque de sang à quelques centimètres de moi. Doucement, je me redressais mais me recouchai instantanément pour calmer les élancements dans ma tête. Autour de moi, la pièce semblait bouger dans tous les sens, tournant à m'en donner la nausée.

La porte face à moi s'ouvrit brusquement et la femme rousse entra dans la pièce, me prenant sous les aisselles pour me poser sur une chaise en acier. Je serrais les dents pour retenir un gémissement de douleur alors qu'elle m'installait sur la chaise et m'entravait les poignets et les chevilles avec des liens en cuir.

Une fois sa tâche accomplie, elle ressortit sans un mot et me laissa là, ficelée à une chaise, en sang. La pièce m'oppressait, remplie de moisie et de sang, avec pour seul accès à l'extérieur la porte par laquelle passaient mes bourreaux. Aucune fenêtre ne donnait accès sur l'extérieur, m'empêchant de saisir le temps qui passait.

Plusieurs minutes ou plusieurs heures passèrent. Je perdais la notion du temps. Les bourreaux ne revinrent pas et je dépérissais. Ma gorge était sèche et rauque à cause de la déshydratation, alors que mon estomac souffrait du manque de nourriture. Mais rien à faire, personne ne venait me voir.

Mon t-shirt qui avait été déchiré par les quatre hommes dans la ruelle était imbibé de sang, mon sang, et mes jambes étaient nues. James n'avait donc pas pensé à récupérer mon jean dans la ruelle.

Le froid et l'humidité s'insinuaient dans les moindres recoins de la pièce, me faisant frissonner sur ma chaise. Mes dents claquaient de froid alors que j'essayais tant bien que mal de frotter mes cuisses l'une contre l'autre dans l'espoir de les réchauffer. Malheureusement, les liens m'empêchaient de le faire.

Ma seule occupation consistait à penser à ma famille et à mes amis. Je ne savais pas combien de temps s'est écoulé depuis que James m'avait enlevée, mais cela doit faire plusieurs heures. Jessica et Angela avaient dû alerter Charlie de ma disparition.

Penser à mon père et à son inquiétude me serra le cœur. Il avait dû avertir ma mère, qui devait être dans tous ses états. Ma mère était plutôt du genre frivole et joyeuse, mais elle s'angoissait pour un rien. Alors savoir que j'avais été enlevée devait l'anéantir de stress.

Je me demandais si les Cullen avaient eu vent de ma disparition. Certainement. Forks est une petite ville et Charlie avait dû alerter tous les habitants de ma disparition. Alice devait certainement savoir où je me trouvais grâce à son don.

Une étincelle d'espoir naquit dans mon cœur à cette pensée. Alice me retrouverait et viendrait me sauver !

Malheureusement, je n'eus pas le temps de me réjouir à cette idée car James entra dans la pièce, accompagné de la rousse.

« Victoria » l'interpella-t-il. « Détache notre invitée et emmène-la se laver. »

La rousse, Victoria, se précipita vers moi et brisa les liens qui me maintenaient sur la chaise d'acier, avant de me pousser dans le couloir. Je ne me souvenais pas d'être arrivée par-là lorsque James m'avait capturée, mais mes idées étaient très embrouillées.

Les murs du couloir étaient lambrissés, lui procurant une atmosphère chaleureuse qui contrastait avec la pièce dans laquelle j'étais retenue prisonnière. James et Victoria m'encadraient, me tenant chacun par un bras afin d'éviter toute fuite de ma part. Docile, je les laissais me guider, sachant pertinemment qu'il ne me servirait à rien de fuir. J'étais cependant soulagée qu'ils me tiennent, ce qui m'évitait de devoir prendre appui sur ma cheville cassée. En revanche, mon bras déboité me faisait toujours autant souffrir.

AscendantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant