Chapitre 12

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Alors, je préviens, quand j'ai écrit ce chapitre (du moins une partie), je venais de lire une fanfiction qui se passait au 19ème siècle. Autant dire, la manière de parler diffère fortement. Vous voyez ? Vous voyez ce que cela fait de lire des livres enrichissants qui parlent de l'histoire, des manières, de la politique, des guerres et de la monarchie de cette époque ? J'ai fait attention, mais le mal s'est épris de moi. Mais qui donc suis-je devenue ? Me voilà, la nouvelle dame Angelina, triste lectrice assidue du 19ème siècle.

La bataille d'eau continua ainsi durant des heures, les autres les rejoignant. La bataille fut sans pitié et les courageux soldats finirent par sortir de l'eau pour enfin se reposer et lézarder au soleil, laissant Cassiopée barboter tranquillement dans l'immense étendue bleu. Et c'est parce qu'elle les croyait tous sortis de l'eau qu'elle sursauta quand elle sentit deux mains se poser contre ses hanches. Une tête se posa dans le creux de son cou et elle se laissa aller contre le jeune homme qu'elle avait facilement reconnu. Son souffle chatouillait sa joue et elle soupira de bonheur. Serdaigle et tous les autres fondateurs savaient comme elle se sentait bien dans ses bras, et le fait d'être dans la mer, devant un paysage digne des sept merveilles du monde moldu ne faisait qu'augmenter son sentiment de bien-être. Elle avait l'impression d'être complète. Elle se sentait bien. Juste bien.

Ils restèrent ainsi en silence ce qui leur sembla une éternité. Finalement, Cassiopée se retourna vers le jeune homme sans quitter le confort de ses bras et passa ses mains derrière son cou, collant par la même occasion leurs front l'un contre l'autre.

Elle sourit à James et déposa un doux baiser sur sa joue, peut-être trop tendrement pour que cela passe pour un geste innocent. Pas que cela la gêna paticulièrement, surtout au vu du regard sombre qu'il posa sur ses lèvres. Il continua de les regarder avec envie quelques secondes avant de fixer son beau regard chocolat au lait dans le sien.

- Salut, souffla-t-elle en posant une de ses mains sur sa joue.

- Salut, lui répondit-il en se laissant aller contre sa paume, les yeux fermés. Comment vas-tu ? Nous n'avons pas parlé ensemble depuis ce matin.

Cassiopée sourit malicieusement.

- Oh, depuis que je t'ai dis que j'aurais aimé que tu m'embrasses, tu veux dire ? Très bien.

Elle éclata de rire et il se recula, faussement vexé, pour s'échapper de son étreinte. Elle se calma bien vite et attrapa son poignée pour le ramener dans ses bras.

- Te vexes pas Jamie, s'amusa-t-elle en voyant sa tête se décomposer sous le surnom.

- Sans blague ? Déjà que Maman est lourde avec ses surnoms, tu ne vas pas t'y mettre aussi !

Cassiopée ne lui donna en réponse que quelques gloussements amusés.

- Qu'ai-je donc fais pour me retrouver martyrisé ainsi ? Suis-je donc maudit ? Ma sœur est une tyrante, ma mère une dictatrice et toi, tu te moques, pleurnicha-t-il avant de froncer ses sourcils. Non tu sais quoi, tu as raison, parlons peu mais parlons bien.

Il fit une pause comme pour bien choisir ses mots alors que Cassiopée le regardait avec confusion, pourquoi donc, par Merlin, était-il devenu si sérieux et hésitant alors que la seconde d'avant, ils rigolaient tous les deux. Avait-elle fait quelque chose de mal ? Ou été maladroite dans ses dires ? Ou s'était-il simplement rendu compte de qui elle était ? Cassiopée Selwyn, la fille reniée, le génie de Serdaigle, la meilleure amie de son petit frère. Peut-être pas une inconnue, loin de là, mais pas une proche non plus. Peut-être s'était-il rendu compte que dans cette position, ils ressemblaient à ce couple qu'ils n'étaient pas ? Qu'ils ne formeraient sans doute jamais ?

Cassiopée paniquait. Elle était effroyablement, terriblement paniquée. Parce qu'elle avait eu l'espoir et l'imbécilité de croire ce ces sentiments qui l'animaient étaient réciproque, que l'amour avec un grand "A" pouvait exister sans rimer avec douleur. Et qu'elle était tombée amoureuse de lui et qu'elle continuerait de tomber encore et encore. Elle osait simplement espérer que l'atterrissage se passe en douceur. Qu'elle atterrisse sur la piste et non dans le décors. Au fond, l'amour c'était ça. On se sentait léger, on s'envolait tranquillement, les passagers ne se doutaient de rien et profitaient du voyage. Et puis des turbulences apparaissaient. Pour certains le voyage se passait dans le calme, ils rencontraient peut-être des orages, mais rien de bien méchant, pour d'autres, ils savaient des le début qu'ils n'arriveraient jamais à destination, mais ils ont pris le risque et l'avion s'est perdu en chemin. Ouais, l'amour c'était comme les voyages en avion. (NDA : ou les voyages en train. Ceux qui ont la ref, j'vous kiffe.) Autant ça pouvait être beau, doux, tendre, magique, et ce n'était pas peu dire pour une sorcière, ils connaissaient les patronus des âme-soeurs, une des preuves les plus profondes d'une destinée commune, d'un amour éternel. Mais l'Amour pouvait être dur, froid, cruel, il n'aimait pas faire souffrir, mais il n'avait pas le choix, il était comme ça l'Amour, imprévisible, dévastateur même.

Cassiopée était déjà tombée amoureuse, une fois. Mais elle était jeune et naïve, elle pensait que cela se passerait comme dans les contes de fées moldus, un amour unique, et éternel. Ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants. La bonne blague. Cassiopée n'avait pas pour autant arrêté de croire en l'amour. Ou de croire, tout simplement. Seulement, elle savait dorénavant que tout n'était pas rose, qu'il y aurait des hauts et des bas, des disputes, des séparations aussi. Et c'est justement de ça dont elle avait peur. C'était la seule et unique chose qu'elle voulait. Elle ne voulait pas le perdre.

James ouvrait sa bouche pour commencer à parler quand elle croisa son regard. Et elle se souvint que plus que des mots, l'amour se disait avec les yeux. On croisait un regard, et on tombait amoureux. Et cet amour, plus que des larmes qui coulaient le long de ses joues, débordait sans jamais s'effacer. Sans jamais s'en aller. Certaines fois il s'estompait, mais il restait toujours là, moins puissant, moins imposant, plus discret mais inoubliable. Des souvenirs. Il continuait de vivre dans la mémoire mais laissait sa place à un autre. Pour d'autres, il restait comme au premier jour, jeune, fringant, passionné, intense. Et c'est en voyant cet amour déborder des yeux de James Sirius Potter, le maraudeur de premier ordre, le bourreau des cœurs, le coureur de jupons qui, au fond, n'avait jamais eu qu'une seule et unique petite amie, qu'elle se dit quelque chose qui lui permit de se calmer et de se rassurer sans toutefois ralentir les battements effrénés de son cœur.

Il serait là. Toujours.

Après tout, son cœur battait pour lui.

- J'aurais aimé t'embrasser.

Mardi 8 Septembre
Jeudi 10 Septembre

ReniéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant