Chapitre 1

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Cassiopée rejoint rapidement ses meilleurs amis qui bavardaient gaiement à la table des Serpentard. Ceux-ci remarquèrent rapidement son sourire forcé et tous les trois plissèrent les yeux sous leur inquiétude. Cassiopée s'assit et Albus demanda :

- Cass', que se passe-t-il ?

Un léger silence lui répondit. La jeune femme ferma les yeux avant de finalement lâcher quelques mots transpirant de désespoir.

- Après le dîner. S'il vous plaît.

Ils acquiescèrent sans pour autant la lâcher des yeux. Elle leur était reconnaissante de ne pas insister, car sinon, elle aurait craqué, et si il y a bien une chose à savoir sur Cassiopée, c'est qu'elle détestait pleurer en public. Après tout, elle était peut-être à Serdaigle, mais on ne changeait pas un Selwyn. Les grandes démonstrations de sentiments, très peu pour eux. Cassiopée regardait son assiette s'il air vide, réfléchissant à sa famille et à sa condition... défavorable, nous dirons. Sa mère ne l'avait jamais aimée, trop intolérante, sévère et cruelle. Honnêtement, si elle n'avait pas eu connaissance du mariage arrangé entre ses parents, elle n'aurait pas compris les raisons de leur union. Car si sa mère était une totale puriste et anti-créatures, son père était tout le contraire. Il était un homme aimant, tolérant, souriant et faisait preuve d'une immense tendresse avec elle. Dès sa petite enfance, Cassiopée montrait de plus en plus de ressemblances avec son paternel, ce qui n'était pas au goût de sa génitrice. Sa répartition à Serdaigle fut la goutte qui fit déborder le vase. Elle savait depuis longtemps que sa place dans la famille Selwyn ne tenait plus qu'à une personne, son père. Alors elle n'était pas vraiment étonnée de se faire renier. Ce n'est pas comme si sa mère ne l'avait pas prévenue.

Cassiopée reporta son attention sur ses amis. Leur groupe était des plus hétérogènes. Composé de deux serpents et de deux aigles, des fois agrandi par deux lions, c'était un des nombreux groupes inter-maisons. Après la guerre, les préjugés sur le sang et les maisons de Poudlard s'était diminués et il arrivait souvent, encore plus après la répartition d'un des fils d'Harry Potter à Serpentard, de voir les élèves de différentes maison se mélanger. Et Cassiopée en était reconnaissante car sinon elle n'aurait jamais pu faire connaissance avec ses meilleurs amis.

Parlons en, de ses meilleurs amis. Albus Potter, réparti à Serpentard, était le pilier de leur groupe. Malin, rusé, intelligent et attachant, il ne lui avait pas fallu beaucoup de temps pour se lier d'amitié avec Scorpius, malgré la discorde entre leurs deux familles. Scorpius Malefoy, lui, était d'une timidité étonnante pour un membre de cette famille si arrogante et serpentarde. Quand Albus était sûr de lui, Scorpius manquait de confiance en soi, ce qui ne l'avait pas aidé en première année, où les insultes faisaient rage. Heureusement, cela s'est vite arrêté quand ils ont appris à voir Scorp' comme celui qu'il était vraiment, un jeune homme doux, timide et passionné, avec une forte ruse et une puissante ambition. Léana Jackson, répartie à Serdaigle contrairement à Albus et Scorpius, était une jeune fille de seize ans pleine de vie. Une vraie boule d'énergie, qui aimait les blagues, rire et s'amuser. Et si les deux Serpentard étaient comme des frères, elle et Cassiopée étaient comme des sœurs, cette sensation confortée par leurs statuts de filles uniques. Cassiopée Selwyn était quant à elle, le calme personnifié. La voir en colère était un miracle et encore, elle répondait avec un calme et une répartie extraordinaire. Et, bien évidemment, sa situation familiale était connue de ses meilleurs amis seulement. Elle n'était pas du genre à s'exposer et à se plaindre.

Cassiopée se leva du banc avant de faire signe à ses amis.

- Vous venez ?

Sans avoir besoin de se concerter, ils se levèrent d'une même mouvement et quittèrent la Grande Salle pour rejoindre leur salle commune, sous le regard curieux des autres élèves. Car ce groupe si enjoué n'avait pas parlé du repas, et que leur silence avait de quoi attiser la curiosité des étudiants avides de ragots.

Une fois arrivés devant leur salle commune, ils dirent le mot de passe - Mandragores - et rentrèrent dans la pièce. Elle était, contrairement à ce que pensaient les autres maisons à une époque, accueillante et chaleureuse. La couleur vert fonçé et brune des meubles était adoucie par la lumière qui traversait le lac noir, laissant passer devant la vitre murale de la pièce, une multitude d'animeaux aquatiques, comme des strangulots ou encore, quelques fois, des sirènes.

Le petit groupe se dirigea vers le fon de la pièce, où se trouvait un piano et un petit canapé. Cassiopée s'assit sur le fauteuil de l'instrument et commença à jouer. Un air mélancoliques s'eleva et tous s'assirent en silence, les yeux dirigés vers la musicienne. Dans sa mélodie, passaient tous ses sentiment, douleur, tristesse, colère, mélancolie, amour, faisant vibrer les cœurs de ceux qui l'écoutaient. Elle pleurait. Alors que certains versaient de légère larmes sous cet ouragan d'émotions, elle joua le dernier accord et se leva, chancelante pour s'asseoir entre des deux amis masculins, à la recherche de réconfort.

Alors que les bras de ses meilleurs amis et de sa sœur de cœur se refermaient sur elle, elle lacha trois mots qui leur firent enfin comprendre sa peine :

- Il est mort.

Et elle éclata en sanglots.

Mercredi 8 Juillet

ReniéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant