Chapitre 5 _ Mercredi 5 décembre (2/2)

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J'arrive chez Laura et entre directement comme elle m'avait demandé de le faire. Après avoir déposé mes affaires dans l'entrée, je m'avance dans leur salon pour voir à quoi ressemble leur sapin. En arrivant, je découvre Alexandre, de dos, en train de déboutonner sa chemise. Je me fige et observe, hypnotisée, le tissu descendre dévoilant petit à petit ses épaules musclées. Un soupir de contentement m'échappe qui est entendu par le frère de mon amie, il se retourne et semble un instant surpris de ma présence avant de prendre une expression neutre. Les pans de sa chemise entre ses mains, j'aperçois son torse, l'objet de mes fantasmes nocturnes. Prise en flagrant délit de rinçage de l'œil, je rougis violemment, je tente de détourner le regard mais mes yeux ne répondent plus, obsédés par le magnétisme d'Alexandre. Il remarque ma gêne, un sourire, dont je n'arrive pas à en comprendre le sens, apparut au coin de sa bouche, il se met bien face à moi, me regarde dans les yeux et s'amuse à faire rouler ses muscles tout en enlevant sa chemise. Avec une voix plus grave que d'habitude, sensuelle à souhait, il me demande de manière faussement innocente :

— Bonsoir, Petit Lutin, tu n'as pas trop chaud ? Je peux demander à Laura de baisser le chauffage, tu es bien rouge.

Cette voix me fait beaucoup d'effet, j'ai l'impression que de la vapeur sort de mon pull. Il pose sa chemise sur le bord du canapé et s'approche de moi, s'arrêtant seulement à quelques centimètres. Je suis trop près de lui, beaucoup trop près pour pouvoir effacer les images de mon rêve. Il remet une mèche de cheveux derrière mon oreille et je reste immobile, j'attends sa prochaine action. Il prend l'une de mes mains et la pose sur son torse, par réflexe ma paume s'ouvre et mes doigts se collent à sa peau. Je lève les yeux pour regarder les siens et j'attends qu'il me parle. Je sens presque les battements de son cœur, mais surtout sa poitrine qui se soulève au rythme de sa respiration. Je remarque un léger changement dans son attitude quelques secondes avant qu'il ne reprenne la parole.

— Observe comme les flammes de l'Enfer ont léché mon corps pour le sculpter ainsi.

L'ironie de ses propos me font revenir sur Terre, je ressens un soulagement immense comme si j'avais été au bord d'un gouffre quelques instants. Reprenant mes esprits, j'essaye d'enlever ma main mais il la retient contre lui, sans avoir besoin de forcer, ma peau est presque aimanté par la sienne. Je refoule toutes les sensations qui m'ont chamboulé quelques secondes ou minutes plus tôt, j'ai perdu un instant la notion du temps. À nouveau maîtresse de moi-même, je fends l'innocence et lui demande d'un ton qui se veut badin :

— Pas de traces de coup de fouet, Père Fouettard ?

Nous avons retrouvons notre zone de confort, il appuie sa tête contre la mienne avant de me murmurer :

— Martinet, ma chère, je n'ai jamais de traces de martinet. J'en applique seulement sur les jolies fesses des petits lutins dans ton genre.

Nos respirations se mettent sur le même rythme, je sens que nous sommes à nouveaux sur la brèche. Mon corps ressent les effets du rêve érotique de la veille, le regard d'Alexandre a changé, nous oublions ce qui nous entoure.

Un claquement sec le fait sursauter et il me lâche avant de s'écarter d'un mètre de moi. Julien se tient derrière lui avec un tee-shirt qu'il lance ensuite à Alexandre.

— Habille-toi et laisse Pauline tranquille. Vous ferez ce que vous voulez quand vous serez seuls, mais ma fille arrive d'une minute à l'autre et je ne tiens pas à lui expliquer ce qu'elle pourrait voir.

Je suis soulagée qu'il soit venu nous interrompre, je ne sais pas où ça aurait pu nous amener et je ne veux pas le savoir. Je me retourne et voit Emma en train de me faire coucou dans les escaliers, qu'elle descend avec sa mère. Une fois arrivée en bas, elle se précipite dans mes bras et me fait un gros câlin, puis ma filleule regarde son oncle et lui demande :

— Tonton, pourquoi t'as pas ta ch'mise ?

— Avec ton papa, on est allé chercher le sapin et quelque chose l'a salie, dit-il en lui montrant la tâche de sève. Tu veux toucher ?

La petite tend le doigt avec appréhension et le pose sur la résine avant de pousser un cri de dégoût.

— Pouah ! C'est caca, Tonton ! Marraine, c'est tout gluant ! Beurk !

Nous rions après sa remarque. Je repose ma filleule au sol et elle court vers le sapin. Elle s'arrête devant et lève la tête pour le regarder depuis sa petite taille. Elle est adorable avec son air ébloui, Laura l'attire en arrière et lui explique :

— Attends ma puce, Papa et Tonton doivent l'accrocher si on ne veut pas qu'il nous tombe dessus.

J'aide Alexandre à maintenir le sapin pendant que Julien l'accroche, Laura en profite pour choisir avec sa fille les décorations qu'elles vont accrocher. Je m'éclipse pour aller chercher mon cadeau et les rejoins puis je tends à ma filleule la boîte que j'ai confectionnée pour eux. Elle défait la ficelle et regarde les boules de Noël avec émerveillement. Elle en prend une, la place à hauteur de ses yeux, détaille la photo avant de s'exclamer :

— Maman ! Papa ! Tonton ! C'est moi !

— Regarde il y a aussi ta maman, ton papa et vous trois ensemble, lui montré-je.

Emma me fait un bisou et Laura me sert contre elle, les larmes aux yeux. Elle invoque la grossesse en essuyant ses yeux pour excuser sa sensibilité accrue. On commence à décorer le sapin, on donne une décoration à Emma et son père la porte pour qu'elle l'accroche à une branche avant de recommencer. Julien et Alexandre s'amusent à la faire tourner autour de l'arbre pour placer les guirlandes. Emma s'amuse comme si elle était sur un manège et ses cris de joie nous font beaucoup rire. Le reste de la soirée se passe dans la bonne humeur et l'ambiance se poursuit ainsi tout au long du repas.

En partant, j'aperçois la chemise d'Alexandre et lui demande :

— Si tu veux Alexandre, je peux essayer d'enlever la sève de ta manche, j'ai une tonne de recettes de grand-mères pour ce genre de problèmes avec mes blogs. Je te la rends samedi, en allant au marché de Noël. Ça te va ?

Il hoche la tête avant de me taquiner :

— J'aurais dû me douter que tu faisais la lessive pour les lutins du Père Noël. Prends-la et profites-en pour respirer mon odeur toute la nuit.

Je lève les yeux au ciel, juste avant que je parte, il me demande :

— Pour samedi, on fait comment ?

— Si tu veux, on en reparle demain, tu m'appelles si tu n'as pas le temps, je te téléphone dans la soirée. Je suis désolée, mais je meure d'envie de rentrer et de m'allonger devant la télé.

Alors qu'il allait me répondre, Emma l'interpelle et Laura lui demande de venir. Il me fait un signe de la tête pour m'indiquer qu'il est d'accord avant de partir vers le salon où se trouve sa sœur et sa famille. Je m'en vais ensuite pour retrouver la quiétude de mon foyer.

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