Toute la magie de Noël

Chapitre 6_ Jeudi 6 décembre (2/2)

Je m'écarte en vitesse pour le laisser passer. Je sens mes joues chauffer davantage, il enlève ses affaires et se dirige dans mon salon qu'il regarde en détail. Je l'interromps dans sa contemplation.

— Qu'est-ce qui t'amène ici ?

Il me fait face et j'ai l'impression que son corps emplit l'espace, je me rends compte que le rêve érotique de l'autre nuit à changer mon regard sur Alexandre.

— Je voulais savoir quand tu avais prévu de mettre un sapin chez toi et si tu avais besoin d'un coup de main, me dit-il visiblement plus détendu que moi.

Je regarde l'emplacement vide où j'ai prévu de le placer.

— Normalement, je vais avec mon père un week-end mais cette année, il ne peut pas. Je pensais demander à Julien de m'aider, lui expliqué-je.

Ses épaules s'affaissent et mon sourire disparaît quelques secondes avant d'en voir un autre beaucoup moins chaleureux que le précédent, j'ai l'impression qu'il est blessé par mes paroles. Ce changement de réaction m'affole, j'ai du mal à comprendre pourquoi. Je bredouille une vague explication pour qu'il retrouve le même état d'esprit qu'à son arrivée.

— Je n'ai pas pensé que ça pouvait t'intéresser de m'accompagner, si tu veux venir le choisir avec moi, j'en serai ravie. Par contre, un vrai sapin ça risque de tâcher ta voiture et la mienne est trop petite comme j'aime beaucoup ceux de grande taille.

Son sourire se fait à nouveau plus sincère, je ressens un profond soulagement au fond de moi. Il me raconte :

— J'ai demandé à Julien de me prêter son utilitaire le temps d'aller chercher le sapin. Si tu veux, on peut partir tout de suite avant que les plus beaux partent.

Je décide de profiter de l'occasion et je pars chercher mon sac à main que j'ai laissé dans la cuisine en arrivant. J'aperçois mon sapin sur le bar et je grommelle quelque chose, Alexandre me regarde en m'interrogeant du regard.

— J'ai oublié ce matin de choisir une décoration.

— Petit Lutin a oublié de faire l'une des grandes traditions de Noël ! se moque-t-il.

Je prends bien sa taquinerie.

— Je me suis levée tôt pour une interview pour la radio régionale. J'ai interrogé un cuisinier pour qu'il donne des conseils pour préparer le réveillon.

— Pas besoin de te justifier, c'était juste une petite blague. Quelle recette as-tu appris à faire ?

— Du foie gras.

Il hoche la tête puis il reprend un air malicieux avant de me charrier à nouveau.

— Vais-je devoir de te protéger d'éventuels vegans en colère ?

J'éclate de rire, il semble interloquer par ma réaction, je lui explique :

— Je vais plutôt passer les fêtes tranquillement sans être harcelée par les ménagères du coin qui n'ont pas eu la recette l'an dernier. Et ce n'est pas bien de se moquer des vegans, ils défendent ce qu'ils pensent être juste.

Je prends un air d'institutrice en secouant mon index de bas en haut, comme pour le réprimander. Si mon imitation le fait sourire dans un premier temps, il me dit plus calmement :

— C'est leur côté extrémiste de certains qui me déplaît. Je vais faire un effort et arrêter de faire des blagues sur eux, les sièges de ma voiture sur en cuir synthétique mais on parle quand même de cuir, rajoute-t-il de manière espiègle.