Chapitre 16 _ Dimanche 16 décembre (1/2)

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Je me réveille, blottie contre Alexandre. Je souris en me souvenant de la position dans laquelle j'étais à Colmar. Je remets la couette en place pour bien couvrir mes épaules et je viens me coller à nouveau contre lui pour profiter encore quelques instants de la chaleur qu'il dégage. Je l'observe dormir, il doit être en train de rêver, ses paupières bougent et il émet des petits grognements. Il se met à bouger et l'une de ses mains vient se poser contre moi, je la décale pour passer sous son bras. La sensation de sa peau sur le creux de mes reins me fait frissonner. Je pose ma tête sur son torse et écoute les battements de son cœur, le rythme est lent et régulier, étonnement rassurant. Je finis par regarder l'heure et je décide d'affronter l'extérieur.

Je sors du lit et l'air frais de ma chambre me rappelle que je suis nue. Je pars prendre ma robe de chambre en pilou-pilou sur une chaise pour aller chercher mon pyjama. Une fois habillée, je descends préparer le petit-déjeuner. La nuit a été magique, je n'aurais pas rêvé mieux, mais maintenant que je suis là, dans ma cuisine, je stresse. Je me pose pleins de questions, sûrement débiles. Qu'est-ce que je dois lui dire ? Sommes-nous un couple ou c'est l'histoire d'une nuit ? Je ne supporterais pas la deuxième réponse, ça serait trop difficile de devoir le revoir chez Laura et qu'il me soit de nouveau inaccessible. J'ignore même ce que je vais pouvoir lui dire quand il se lèvera. Je ne sais pas ce qu'il mange au petit-déjeuner sauf qu'il aime le café, comme si un repas suffirait à le garder auprès de moi. Je ne peux plus me le cacher, j'ai des sentiments pour lui et ça m'effraie qu'il ne soit pas réciproque, alors je cuisine. Je veux que tout soit parfait, une fois de plus.

Je déniche au fond d'un placard du pain de mie dont je me sers pour faire des croque-monsieur et je retrouve par hasard mon grille-pain dans mon garde-manger, pas très loin des pots de confiture. Je les prends sous le bras et me promets intérieurement de ranger ma maison dès que j'aurai du temps libre après les fêtes. Je vis dans un capharnaüm, ça me désole, mais je n'ai jamais rien fait pour changer cela. Pendant que le café coule, je commence à faire des œufs sur le plat et à sortir de la charcuterie de mon frigo. Je manque de tout faire tomber quand je sens les mains d'Alexandre sur ma taille. Il m'embrasse dans le cou avant de s'éloigner. Mon cœur s'arrête un instant avant de se mettre à battre frénétiquement de soulagement. Je le regarde s'appuyer au plan de travail et me demander :

— Je peux t'aider à faire quelque chose ?

Je reste sans réaction, encore surprise par son arrivée, je dis alors la seule chose qui me vient à l'esprit.

— Tu peux faire griller le pain de mie.

Intérieurement, je m'en veux de ne pas lui avoir demandé s'il avait bien dormi ou un autre truc plus intéressant. Non, j'ai parlé du pain de mie, je suis désespérante, pire qu'une ado à son premier rencard. Je me concentre à nouveau sur ma poêle pour éviter de faire brûler les œufs. Je ne peux m'empêcher de jeter des petits coups d'œil dans sa direction. Il a sorti deux tasses et deux petites assiettes de mon placard qu'il a placé sur un plateau. Il le dépose ensuite à ma droite. Je place les œufs une fois cuits dans la vaisselle et lui demande s'il veut que je fasse griller la charcuterie. Il refuse d'un signe de tête et reprend le plateau pour l'amener jusqu'à la table à manger. Je prends la cafetière et le suis.

— Tu as bien dormi ? lui demandé-je en lui versant du café.

Je tripote ma tasse, toujours un peu nerveuse. Je commence à me gratter la tête et à passer la main sur le bas de mon visage. Je m'arrête quand je me rends compte de mes gestes, cela me rappelle un documentaire qui est passé à la télévision et qui indiquait que c'était une forme de technique de séduction inconsciente. Je n'ai pas le temps de me pencher davantage sur le sujet, car il prend une gorgée de café et je l'observe fermer les yeux et apprécier le breuvage. Je suis complètement accro à lui. Je retiens ma respiration quand il me répond :

Toute la magie de NoëlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant