Le jour pour lequel j'ai énormément travaillé ces deux dernières semaines est enfin arrivée. J'espère de tout cœur que le public sera présent. Il me reste quelques heures avant d'avoir rendez-vous avec l'équipe de la maison de retraite. La dispute de la veille avec Alexandre affecte mon enthousiasme, en temps normale, je serais montée sur ressort, mais aujourd'hui je me sens lasse. Je jette un regard vers l'écran de mon téléphone en espérant avoir un message du frère de ma meilleure amie, en vain. Seule, Laura me demande à partir de quelque heure elle peut venir cet après-midi, son soutien peine à faire remonter les commissures de mes lèvres. Je lui réponds rapidement avant de prendre mon petit-déjeuner. J'ouvre l'application de messages, cherche le nom d'Alexandre, mais au dernier moment je referme le tout. Qu'aurais-je pu dire de plus qu'hier ? Sa réaction me laisse encore perplexe, malgré les analyses de la situation que j'ai essayé de faire hier soir dans mon lit. Je soupire et pars piocher ma décoration du jour, mon tout premier trèfle à quatre feuilles, trouvé quand j'étais petite, que j'ai figé pour l'éternité dans de la résine époxy. Je souris à l'évocation du symbole de chance que cela m'évoque, j'hésite à le placer sur les branches en hauteur, je finis par le mettre sur celle du milieu. J'ai certes besoin de bonne fortune, mais je doute qu'un seul trèfle suffise à faire revenir Alexandre vers moi en s'excusant. Le cœur lourd, je finis mon petit-déjeuner et pars me préparer pour la journée qui m'attend
Un peu avant de partir, je charge ma voiture du carton de décorations que j'ai mis de côté ainsi que du matériel que j'ai préparé pour le reportage, de mon appareil photo reflex, des fiches pour chaque atelier que j'ai écrites, imprimées et plastifiées, de deux pots de colle, un entamé, l'autre neuf, du papier soie, de la ficelle et d'autres bricoles. Je pense avoir suffisamment de choses pour pouvoir occuper les résidents s'il y a un moment de creux entre deux groupes de visiteurs. J'arrive un peu avant la réunion de prévu avec le personnel de la maison de retraite et je demande s'il est possible de voir Claude. La personne qui me conduit à sa chambre est très contente du projet que j'ai proposé, elle me raconte l'enthousiasme qui s'est emparé de l'établissement et de l'ambiance de fêtes qui règne dans les lieux. J'arrive à destination et Claude m'accueille chaleureusement, je lui raconte les activités prévues pour l'après-midi et la préviens qu'il est possible que nous soyons interrogées par la radio et la télévision. Je passe un agréable moment en sa compagnie avant de devoir rejoindre le personnel dans le réfectoire. À mon arrivée, la directrice me fait signe de venir me placer à côté d'elle et me demande d'exposer ce qui est à l'ordre du jour. Je décris les différents types d'ateliers proposés, la décoration de lieux communs et des chambres, ce qui a été annoncé à la radio. La directrice commente chacune de mes phrases, je fais de gros efforts pour ne pas la rabrouer. Elle demande également que les résidents valides animent les ateliers sous le contrôle de trois membres du personnel, que les pensionnaires nécessitant un accompagnement devoir décorer les couloirs et lieux communs et qu'il faudra superviser en patrouillant dans les couloirs et empêcher que les personnes ne pouvant pas être présentes physiquement ou psychiquement, ne soient pas dérangés par des inconnus.
Le personnel de cuisine nous demande si nous avons fini et nous quittons les lieux. Je leur parle de la proposition de l'atelier pâtisserie du chef Jacques et le responsable me dit qu'ils vont chercher du matériel spécifique pour que les personnes puissent venir dans les cuisines faire des gâteaux, tout en respectant les normes sanitaires. On me repose de manger avec eux avant le marathon qui nous attend cet après-midi. J'accepte avec plaisir, m'installe à la table où une partie du personnel prend place. Je retrouve l'infirmière qui m'a conduite vers Claude à mon arrivée. Elle est impressionnée par la venue de la télévision et de la radio. L'ambiance est aussi détendue de leur côté que de celui des habitants.
VOUS LISEZ
Toute la magie de Noël
ChickLitPauline est une accro à la magie de Noël à tel point qu'elle est la spécialiste des reportages sur Noël dans sa région. Elle adore créer de la décoration pour les fêtes, se vêtir des fameux pulls en laine avec des rennes en motif, chanter les chants...