Toute la magie de Noël

Chapitre 24 _ Lundi 24 décembre (2/2)

Les invités vont bientôt arrivés, je place les derniers amuse-gueules sur la table, je vérifie une dernière la liste des choses qu'il me reste à faire. Le rôti est dans le four que j'ai programmé pour lancer la cuisson un peu plus tard dans la soirée, Owen a fait ses besoins et je lui ai installé un coin où il pourra fuir les enfants pour se reposer et j'arrive à la conclusion que je suis prête, enfin sur le papier. Je pars me doucher, m'habiller et me maquiller, je suis à deux doigts de la crise de nerfs. Quelle idée de merde, j'ai eu l'an dernier de proposer d'organiser Noël. Quand la sonnette retentit, mon cœur se met à battre la chamade. Je prends une profonde inspiration et appuie sur la poignée, je ne peux plus reculer.

Pendant une dizaine de minutes, je fais des aller-retours pour accueillir mes invités et essayer de participer à la conversation. Emma réussit à me détendre et à me faire retrouver le sourire en me montrant fièrement comment elle est habillée. On dirait une mini-Reine de Noël en puissance.

— Regarde marraine ! J'ai un pull comme toi avec un bonhomme de neige. Maman m'a acheté aussi une écharpe et un bonnet avec Rudolphe. Regarde aussi ce que Maman a pris.

Elle me tend un serre-tête avec des sapins en feutrine qui s'agitent au bout de ressort. Elle penche la tête pour que je lui mette. Une fois parée de son nouvel atour, elle secoue la tête pour faire tinter les grelots et s'exclame :

— Je fais le même bruit que Rudolphe !

Elle part ensuite en courant dans mon salon pour le montrer à mes parents. La mère de Laura me serre contre elle et me dit :

— Merci de nous accueillir. Laura nous a expliqué, c'est gentil d'avoir accepté de relever ce défi à la dernière minute. J'ai aussi appris pour toi et Alexandre et je suis contente que mon fils soit avec toi. Il a besoin d'une fille stable et avec tes valeurs.

Je souris par pur automatisme, ne sachant pas comment accepter ces compliments. Elle part rejoindre les autres en me laissant seule dans l'entrée avec Alexandre. Nous nous regardons sans oser dire un mot. Il se décide à briser le silence en me tendant une boîte de pâtisserie d'un artisan du coin.

— J'avais prévu à la base une bouteille de whisky pour Julien, mais comme tu n'aimes pas beaucoup les alcools forts, j'ai opté pour des éclairs et un chou à la crème.

Je prends sa boîte et une vague de froid me traverse, je me mords la lèvre avant de marmonner un vague merci. J'ai envie de faire un scandale pour son entrée en matière, je veux qu'il m'embrasse et non une boîte de gâteaux. Je commence à envisager la séquestration dont m'a parlé Laura. Quelqu'un nous appelle et nous regagnons le salon où se déroulent les festivités. Je passe l'apéritif à vadrouiller entre les invités pour faire la conversation ou pour faire passer ce que nous avons préparé avec Laura pendant l'après-midi. Après un nième aller-retour à la cuisine, je percute Alexandre qui observe mon sapin artificiel sur mon bar. Il me retient pour m'empêcher de tomber, mais ne me lâche pas tout de suite. Nos regards se croisent et il remet une mèche derrière mon oreille avant de me demander d'un ton hésitant :

— Tu n'es pas en Reine de Noël ce soir, Petit Lutin ?

Je reste un moment sans réaction, au fond de moi, mes émotions se mélangent, je suis à mi-chemin entre la colère et le bonheur. J'ai envie de le frapper pour ne pas m'avoir dit ça un peu plus tôt dans l'entrée, mais en même temps, je rêve de m'abandonner contre lui. Je scrute son visage et suis perturbée en le voyant si peu sûr de lui, son petit sourire arrogant qui va de pair avec le surnom est absent. Je regarde ma robe noire, classique de par sa coupe, ma seule touche de gaîté se trouve dans mes boules d'oreilles en forme de boule de Noël. Je lui souris avant de lui répondre :