Toute la magie de Noël

Chapitre 13 _ Jeudi 13 décembre (2/2)

J'ai hésité des heures, enfin plutôt des minutes pour savoir comment m'habiller pour le dîner au restaurant. J'ai finalement opté pour la classique « petite robe noire ». Visiblement ma sobriété surprend Alexandre quand il arrive, à en juger à son bref arrêt sur le seuil de mon entrée. Il demande à peine quelques secondes après m'avoir dit bonjour :

— Tu n'es pas en Reine de Noël aujourd'hui ?

Je souris avant d'enfiler mes chaussures. Je me rends compte que je ne prends plus la mouche quand il se moque de mes habits de Noël.

— Je ne m'habille pas en lutin tous les jours de l'année, même en décembre, je peux faire un effort. Ma tenue ne te plaît pas ? lui demandé-je en lui montrant le décolleté dans son dos et en faisant un air à la Droppy.

— Tu es très jolie, me répond-il.

Je m'approche de lui, l'attrape par le col de son manteau et dépose un léger baiser sur ses lèvres avant de m'éloigner de quelques pas. Je suis fière de l'éclat que prennent ses yeux quand il me regarde. Par anticipation, je me mords la lèvre inférieure. Quand il se rapproche de moi, je n'arrive plus à détacher mon regard du sien, il penche sa tête vers le creux de mon cou, ma peau a la chair de poule à l'endroit où son souffle entre en contact. Il ne m'embrasse pas, alors que je n'attendais que de sentir ses lèvres sur mon corps. Sa tête remonte jusqu'à mon oreille où il murmure :

— C'est tout ce dont tu es capable, Petite Lutine ? Apprends de ton maître.

Je reste immobile quand nos bouches se retrouvent, je ferme les yeux quand il mordille la lèvre inférieure. Je gémis quand sa langue franchit la barrière de mes dents et trouve la mienne. J'ai diablement envie chaque seconde de ce baiser, la sensation de chaleur dans mon bas-ventre ne me quitte plus. Quand je le sens s'écarter, je tente d'accompagner le mouvement pour prolonger au maximum toutes ses sensations qui affolent mon corps. Nos lèvres finissent par se séparer à mon grand regret. Je finis, petit à petit, par réaliser que je me suis accrochée à lui, mes doigts sont agrippés à son manteau, mon corps est collé contre le sien. Je me détache avec un peu de gêne, Alexandre, gentleman, prend ma veste et me la tient pour que je puisse l'enfiler rapidement puis il me prend la main et nous sortons pour aller au restaurant.

Il a choisi un restaurant assez simple où l'on peut manger en famille comme en amoureux. Nous sommes placés dans un coin tranquille à l'abri des regards, idéal pour un rendez-vous en amoureux. L'ambiance est intime et chaleureuse. Je suis détendue et heureuse. Un serveur nous apporte les menus avant de repartir en salle. Il me demande en attendant le serveur :

— Laura m'a dit que tu avais un entretien pour un travail. Cela s'est bien passé ?

Je ressens les mêmes effets qu'une douche froide. Je perds mon sourire et j'essaye d'éluder sa question en lui répondant :

— C'est compliqué.

L'arrivée du serveur pour prendre nos commandes me permet de ne pas m'étendre sur le sujet. Lorsque celui-ci est reparti, je remarque qu'Alexandre veut en savoir plus et je lui raconte le contexte de la proposition.

— J'ai eu un entretien pour une proposition d'emploi pour un journal régional. C'est un hebdomadaire qui commence à avoir une parution de plus en plus importante. J'ai eu l'occasion de travailler avec eux, l'été dernier, tout le monde avait été content.

Le serveur revient avec nos boissons et nous le remercions avant de le voir repartir. Je reprends :

— Quand ils m'ont contacté en octobre pour travailler avec eux, le poste était sur Besançon, c'était un mi-temps et je pouvais faire un jour ou deux en télétravail et j'aurais dû être sur place que le lundi. S'ils m'avaient reproposé cela hier, j'aurais accepté sur le champ, je pourrais continuer la radio et surtout je pourrais me permettre de refuser les petites offres qui me prennent beaucoup de temps et qui me rapporte peu. Malheureusement leur situation a changé et la proposition a été différente de celle à laquelle je m'attendais.