Chapitre 4

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« - Comment ça tu n'as rien à ajouter? S'exclama Léna. »

Marine et Léna m'avaient suivi jusqu'à ma chambre. J'avais eu droit à une multitude de questions sur ce qu'il venait de se passer quelques minutes auparavant.

« - Contrairement à ce que tu as l'air de penser je ne suis pas une fille aigrie rongée par la haine et la jalousie. Considère que j'ai fait ma bonne action de la journée. »

Léna me regarda les yeux ronds, sa mâchoire entrouverte. J'ai bien cru qu'elle allait se décrocher.

« - Mais effectivement, j'ai quelque chose à ajouter, lui confiai-je. »

Je me retournai vers Marine, la regardant droit dans les yeux. Je n'avais jamais fait attention, mais elle possédait de très beaux yeux couleur noisette. Quelques-unes de ses mèches brunes vinrent cacher une partie de son visage lorsqu'elle inclinable sa tête sur le côté, l'air interrogateur.

« - Marine, je tiens à m'excuser pour mon comportement d'hier soir. Tu n'étais en aucun cas la source de mon énervement. Je suis désolé, lui dis-je d'un air sincère.
- Ce n'est rien, n'en parlons plus, répondit Marine accompagnée d'un sourire radieux. »

Léna finit par me sourire, laissant échapper un « merci » muet que je pus deviner sur ses lèvres.
Mes deux acolytes et moi-même discutâmes un bon moment de l'arrivée du Général dans notre école. Sa présence était forcément un signe annonciateur d'une grande nouvelle, ce dernier ne se déplaçait jamais au sein de notre école par pure courtoisie.

« - Les filles c'est l'heure de manger, il faut se rendre à la cantine au plus vite, nous informa Léna. »

Sur ces mots nous partîmes en direction du réfectoire. En arrivant devant la cantine, nous vîmes les derniers élèves entrer à l'intérieur de la salle, nous courûmes pour atteindre ce dernier groupe.
À peine entrée à l'intérieur, je sentis une puissante main me saisir et me tirer vers l'arrière, me stoppant net dans ma course. En relevant les yeux, j'aperçus le directeur me toisant l'air sévère. Il finit de me faire reculer de quelques pas, me plaçant à côté de lui.
Mes amies en voyant ça s'étaient arrêtées, mais le directeur leur fit signe de poursuivre leur chemin.
Ce n'est que maintenant que je me rendis compte de la présence de Link. Il était juste à côté de moi, me situant entre les deux hommes.

« - Vous deux, j'ai quelques mots à vous dire. »

Le directeur s'était placé face à nous, nous toisant de son regard sévère.

«- Je ne sais pas à quoi vous jouez, mais votre oubli de ce matin est inacceptable. Je ne tolérerai plus aucun écart de votre part, j'espère avoir été clair. »

Link et moi hochâmes la tête en guise d'approbation.

«- Bien, vous mangerez après tout le monde, allez voir en cuisine s'ils ont besoin de vos services. »

Nous partîmes tous deux en direction des cuisines dans un silence absolu.

«- Bonjour, nous avons été envoyés pour vous prêter main-forte. Pouvons-nous vous être d'une quelconque utilité ? Demandai-je au cuisiner en chef. »

Le Chef nous indiqua des pommes de terre étalées sur une table, il nous demanda de les éplucher et de les couper en lamelle.
Sans attendre Link et moi nous attelâmes à cette pénible besogne. De longues minutes passèrent sans que ni l'un ni l'autre ne prennent la parole. Je décidai de briser ce silence de plomb, une question me brûlait les lèvres.

« -Pourquoi avoir fait ça ? »

Link releva la tête, les sourcils froncés, l'incompréhension se lisait sur son visage.

«- Si tu n'avais pas détaché tes cheveux, personne n'aurait rien suspecté à ton sujet, clarifiai-je. »

Link reporte à son attention sur la pomme de terre qu'il était en train de découper. Après quelques secondes de latence, j'avais perdu espoir de toute forme de réponse. C'est alors qu'il stoppât ses actions, se retourna vers moi et me répondit.

« - Pourquoi m'avoir donné ton élastique ? Tu savais pertinemment que cette action allait te mettre en porte-à-faux. »

Je soutins son regard quelques instants, je ne m'attendais pas vraiment à recevoir une question en réponse à ma propre interrogation.

«- J'ai l'esprit d'équipe, que veux-tu, finis-je pars lui répondre en haussant les épaules. »

Quelle ne fut pas ma surprise en recevant pour réponse un puissant gargouillement émanant de l'estomac de mon cher camarade de corvée. Je ne pus retenir un rictus d'amusement face à cette situation plutôt cocasse. Quant à lui, il passa l'une de ses mains derrière sa nuque pendant que l'autre était posé sur son ventre, l'air gêné.
Une fois cette tâche terminée, le chef cuisinier nous demanda de porter les plats jusqu'aux tables de la cantine où se trouvaient tous nos camarades mais également le directeur et le Général ainsi que le reste de nos professeurs.
Bien entendu, je m'occupai de servir la table où Léna et Marine s'étaient installées.

« - Alors, comment ça se passe en cuisine ? Me demanda Léna.
- Tu vas pouvoir nous rejoindre pour que l'on mange ensemble ? Renchérit Marine.
- Ça se passe, éplucher des patates n'est pas mon passe-temps favori, mais je n'ai pas vraiment le choix. Et non, malheureusement je ne peux pas me joindre à vous ce midi. Je vais devoir attendre que tout le monde ait terminé  et que plus personne n'ait besoin de moi pour enfin pouvoir manger.
- Je vois, dans ce cas nous t'attendrons devant ta chambre, comme ça quand tu auras terminé nous pourrons discuter toutes les trois, me répondit Léna.
- Merci, il faut que j'y retourne. On se voit tout à l'heure. »

Après un rapide signe de la main je continuai mon chemin, passant de table en table pour y déposer les plats.
Link et moi nous retrouvâmes au niveau de la grande table centrale où se trouvaient nos supérieurs ainsi que le Général.
Lorsque j'eus fini de poser le dernier plat sur la table, je sentis une main enrouler mon poignet. En tournant la tête en direction de cette main, je me retrouvai en face du Général de la garde d'Hyrule. Ce dernier ne relâcha pas son emprise il me toisa quelques instants avant de déclarer :

« - C'est donc eux vos deux meilleurs éléments ? Ces deux rebelles, sérieusement ?
- Oui monsieur, il est vrai qu'aujourd'hui ils ne se sont pas montrés à la hauteur, mais ils n'avaient jamais failli avant aujourd'hui. »

Le général garda son regard fixé sur moi, il semblait m'analyser dans les moindres détails. Sa main lâchât enfin mon poignet.

«- Vos charmes ne vous sauveront pas toujours mademoiselle, m'intima le Général. »

Mes charmes ? Son commentaire était vraiment déplacé, mais qu'aurais-je bien pu lui dire ? Qui suis-je pour me permettre de lui faire une quelconque remarque? Il fallait que je fasse profil bas si je voulais avoir une chance, d'un jour pouvoir entrer dans les rangs de la garde d'Hyrule.

« - Et toi jeune homme, dis-moi comment t'appelles-tu ? Demanda le Général à mon rival.
- Link monsieur.
- Link ? Ce n'est pas commun. Veux-tu bien me présenter ton amie ?
- Oui monsieur, elle s'appelle Raf, nous sommes dans la même promotion me présenta Link.
- Raf me dis-tu ? Bien, vous pouvez disposer. »

Nous le saluâmes tous deux d'une révérence avant de repartir vers les cuisines.

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