Chapitre 9

39 4 0
                                    

  Léna était venue me réveiller tôt ce matin. Elle m'avait aidé à aller jusqu'aux douches communes, où je pris le temps de décontracter chacun de mes muscles sous l'eau chaude. L'eau coula le long de mon visage, les yeux fermés, je me concentrai sur la chaleur de l'eau sur ma peau pour oublier la douleur que m'infligeait ma cuisse.

« - Tu comptes sortir un jour ? »

Léna s'impatientait devant la porte qui nous séparait. Je soupirai, la douche était mon moment préféré de la journée. Le bruit de l'eau m'apaisait beaucoup même si l'intimité de ce moment n'était pas toujours au rendez-vous. L'inconvénient des douches communes.
Je finis tout de même par couper l'eau et m'enrouler autour de ma serviette avant d'ouvrir la porte qui me séparait de Léna. Elle m'aida à enfiler mon pantalon, ce qui m'arracha quelques gémissements de douleur. Mon amie me démêla les cheveux et s'amusa à trouver des coiffures improbables et ridicules dans l'unique but de m'embêter.

« - T'as fini de jouer? Grognai-je »

La jolie brune rit aux éclats.

« - J'en Profite, tant que tu es blessé je peux enfin faire ce que je veux de toi. »

Je levai les yeux au ciel, en poussant un soupir d'exaspération.
Une fois son petit jeu terminé, elle se décida enfin à nous faire sortir de la salle de bain où la buée commençait à rendre à l'air ambiant de plus en plus lourd. En face de nous se tenait Link, adossé contre le mur, l'air sérieux.

« - Le directeur nous réclame dans la cour, ne le faisons pas attendre, me dit-il.
- Bonjour, moi ça va et toi ? Bien dormi ? Lui répondis-je d'un air dédaigneux. »

Il ignora ma remarque et partit devant, en ouvrant la marche. Léna et moi le regardâmes incrédules. Quelle amabilité pensai-je.

« - Et je fais comment moi, il faut que je rampe derrière toi ? Crachai-je froidement. »

Sur ces paroles, Link fit demi-tour et prit la place de Léna. Il faisait l'effort de marcher à mon rythme, même si je devinais que ça l'agaçait d'adopter un pas aussi lent.
Arrivés devant les escaliers, Link soupira avant de me prendre dans ses bras pour passer cet obstacle, me reposant dès que la dernière marche fut franchie.
Des sifflements retentirent derrière nous.

- Bien joué Link, t'as attrapé le gros lot. »

Des ricanements suivirent. En me retournant je remarquai que cette réplique avait été lancée par un garçon de la promotion supérieure à la nôtre. Il était accompagné par deux acolytes. Link souffla et fronça les sourcils. C'était donc de là que venait sa mauvaise humeur de ce matin ?
Et le gros lot c'était moi ?

« - Tu peux répéter ? Demandai-je avec défiance. »

Les trois garçons perdirent instantanément leur sourire, me toisant avec défiance. Link, quant à lui. c'était brusquement retourné vers moi, les yeux écarquillés.
Je ne lâchai pas du regard l'idiot qui avait osé dire ça.

« - Link, Raf, Ça fait vingt minutes que je vous attends, qu'est-ce que vous fabriquiez ? »

Le directeur venait d'arriver, interrompant cet échange de regards.

« - Et vous qu'est-ce que vous faites là, vous n'avez rien d'autre à faire ? Demanda le directeur aux trois garçons qui se tenaient derrière nous.
- Si monsieur, nous y allions justement. Répondit l'un d'eux. »

Les trois garçons descendirent les escaliers à toute vitesse avant de rejoindre la porte qui menait à la cour principale.

« - Vous deux, je veux que vous vous rendiez dans la salle d'armes. Elles ont besoin d'un bon nettoyage. »

Le directeur partit après nous avoir donné notre corvée du jour, ou du moins la première.
Link me reprit par la taille pour m'aider à me déplacer jusqu'au lieu de notre corvée. Une fois arrivés, il tira un tabouret et m'assit dessus. Il fouilla dans une des caisses de la pièce et en sortir deux vieux torchons, dont un qu'il me tendit.

« - Je vais chercher de l'eau je reviens. Me prévint mon camarade. »

Il revint quelques minutes plus tard, les mains chargées de deux seaux remplis d'eau chaude savonneuse. Il en déposa un à côté de moi, la vapeur qui s'en dégagée me fit frissonner.

« - Par quoi tu veux commencer? Me demanda Link. »

Je balayai rapidement les différentes armes du regard, jusqu'à ce que mes yeux se posent sur l'une d'entre elles.

« - Cette épée là-bas. Pointai-je du doigt. »

Link décrocha l'épée de son support, et vint la déposer sur mes genoux. Elle était incroyablement lourde et sale. Je commençai à nettoyer la lame, tout en remarquant les symboles qui la ornaient. Une fois le gros de la saleté enlevé, je passai mes doigts le long de sa lame.

« - C'est un espadon de la garde royale. M'informa Link.
- Il est incroyable.
- Il possède une lame extrêmement tran..
- Aïe !
- Tranchante. »

Mes doigts avaient glissé sur le tranchant de la lame, m'entaillant les phalanges par la même occasion.

« - T'es pas croyable »

Link s'était agenouillé devant moi, il prit ma main et appuya fermement sur mes coupures avec son torchon.

« - Je commence à croire que tu le fais exprès. Me taquina-t-il.
- C'est toi qui me portes la poisse. Répondis-je. »

Il sourit en entendant ma réplique. Link semblait avoir retrouvé sa bonne humeur. Après deux bonnes minutes à appuyer fermement sur mes entailles, il récupéra son torchon. Le jeune homme prit l'espadon, à présent nettoyer, et le remis à sa place.

« - Tiens, si tu arrives à te blesser avec ça alors j'abandonne. »

Link me tendit une épée en bois, semblable à celle que nous utilisions pour l'entraînement. Il rit face à mon air faussement choqué.
Nous continuâmes ainsi pendant deux bonnes heures avant d'en avoir terminé avec la saleté.

The legend of Zelda: age of school Où les histoires vivent. Découvrez maintenant