Chapitre 10

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Chèr journal,

Aujourd'hui Link et moi avons été forcé de nettoyer toutes les armes de la réserve. Ça nous a pris toute notre matinée. Ensuite, le chef nous a demandé de l'aider à la plonge, nous n'y avons pas échappé cette fois-ci. Ce n'est qu'après que nous avons pu manger notre repas du midi. Je commence à prendre goût à  ces repas en décaler, il n'y a pas un bruit, et je dois bien avouer que c'est très reposant. J'aurais préféré que ce soit Léna et Marine en face de moi pour me tenir compagnie, mais Link est un garçon discret et les longs silences nous conviennent à tous les deux. Je n'irais pas jusqu'à dire que j'ai beaucoup d'estime pour lui, mais on s'entend étonnamment bien. Les discussions que nous pouvons avoir ne sont pas désagréables et ce n'est franchement pas quelqu'un d'envahissant.
Le cours de cet après-midi portait sur les remèdes qu'un chevalier devrait toujours avoir sur lui. Marine et moi avons même réussi à préparer un remède contre le froid. Ma binôme est beaucoup plus douée en remède qu'à l'épée. À la fin du cours Link m'a aidé à regagner ma chambre et m'a proposé de venir me chercher à l'heure du dîner. Ce que j'ai accepté bien évidemment. Sinon comment pourrais-je passer ces fichus escaliers ? L'infirmière m'a dit que c'était normal, la lame avait touché le muscle de ma cuisse. Elle m'a dit qu'il faudrait encore attendre quelques jours pour que mon muscle se répare.

« - C'est ouvert, entre! »

Quelqu'un venait de frapper à ma porte ce qui est eut le mérite de me faire sursauter. La porte s'entrouvrit pour laisser place à la silhouette du jeune homme.

« - Tu es prête ? Me demanda-t-il poliment. »

Je refermai méticuleusement mon journal, avant de le ranger dans l'un des tiroirs de mon bureau.

« - Oui on peut y aller. »

Je pris appui sur ma chaise pour amorcer la position debout. Une fois relevée, Link me rejoignit pour m'aider à me stabiliser.
Comme à notre habitude, il me porta pour passer les escaliers. Il avait les cheveux humides, signe qu'il devait sortir de la douche. Un parfum agréable émanait de la chevelure de mon camarade. Il me reposa délicatement, s'assurant de ne pas me faire mal.

« - Tu tu vas finir par avoir des bras énormes à force de me porter. Lui dis-je pour le taquiner.
- C'est pas ton poids qui risque de m'aider. Répondit-il en souriant. »

Un groupe de filles s'arrêta pour saluer Link. Ce dernier n'avait pas l'air de saisir les intentions de ces demoiselles. Elles l'invitèrent à rejoindre leur table pour partager son dîner avec elles. Link leur sourit pour les remercier, ce qui visiblement suffit au petit groupe pour en faire rougir certaines. Elles repartirent, victorieuses de leur petite discussion avec le jeune homme. Je ne pus m'empêcher d'émettre un petit rire.

« - Qu'est-ce qu'il y a ? Me demanda-t-il?
- Mais quel bourreau des cœurs ! »

Link secoua la tête et me força à avancer. L'aurais-je rendu mal à l'aise ? Quoi qu'il en soit, cette altercation me fit sourire jusqu'à l'entrée de la cantine. Je cherchai mes amies dans la salle, Link fit de même.  Nos regards se posèrent tous deux sur une table, au fin fond de la cantine. Ses deux amis, ainsi que Marine et Léna étaient assis ensemble, autour d'une même table. Link et moi échangeâmes un regard intrigué et marchâmes en direction de nos amis.

« - Elle a pas fait ça quand même ? Demanda l'un des garçons hilare.
- Je te jure, j'ai dû la retenir et rester avec elle toute la nuit pour l'empêcher de mettre son plan à exécution! Expliqua Léna entre deux rires. »

Tout le monde riait aux éclats, et aucun d'entre eux ne remarqua notre présence. Je raclai ma gorge pour annoncer notre arrivée.

« - Vous êtes là! Venez, installez-vous, on vous attendait justement. Nous apprit Léna. »

Link et moi nous assîmes sans répondre. Je demanderais des explications à Léna dès ce soir. Elle savait pertinemment que je détestais être entourée d'inconnus, je n'aimais pas partager mes repas avec n'importe qui. D'autant plus que je n'avais presque pas croisé mes amies de la journée, j'aurais aimé partager au moins un moment privilégié avec elles. Ils continuèrent de rigoler ensemble tendit que Link et moi restâmes impassibles.

« - Je viens prendre des nouvelles de ma jeune estropiée. »

Le Général venait de débarquer à notre table. Il ne manquait plus que ça, ma soirée s'annonçait vraiment catastrophique.

« - Levez-vous mademoiselle, j'aimerais voir l'état de votre jambe aujourd'hui. »

J'arrivai à me relever seul de ma chaise, mon voisin de table c'était lui aussi levé par précaution.

« - Vous avez l'air d'aller mieux. Essayez donc de faire quelques pas. »

Je savais pertinemment que je n'y arriverais pas, ma jambe me faisait atrocement souffrir.

« - Voyons ma beauté, faites quelques pas pour moi. C'est tellement triste de voir une si belle demoiselle assise toute la journée. Me dit le Général.
- Et c'est moi qu'on traite de bourreau des cœurs. Me murmura Link subtilement à l'oreille. »

Dans d'autres conditions, sa remarque m'aurait certainement fait sourire. Mais dès qu'il s'agissait du Général, rien ni personne ne pouvait me faire rire.
Je tentai de faire quelques pas, la mâchoire serrée et la gorge nouée. Des larmes de douleur me montaient aux yeux au fur et à mesure que j'avançais.

« - Formidable! Revenez vers nous ma chère. M'ordonna le Général. »

En me retournant, je vis dans leurs regards que quelque chose n'allait pas. J'avais si mal, mes jambes tremblaient sous l'effet de la douleur, elles ne me portaient plus. Je luttai de toutes mes forces pour ne pas m'écrouler. Je vis Link et le Général se précipiter vers moi, mon camarade me saisit fermement. Je m'abandonnai totalement à lui, relâchant tous mes efforts pour rester debout. Le Général s'agenouilla devant moi et saisit ma cuisse de ses deux mains. Un cri de douleur sortit de ma gorge. En observant le Général, je vis que ses mains étaient recouvertes de sang, mon sang.

The legend of Zelda: age of school Où les histoires vivent. Découvrez maintenant