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Chapitre 77 : A ma place (2)

PDV RILLEY : 

J'ouvre le box et fait rentrer le cheval à l'intérieur. Il est d'un blanc magnifique, contrairement à moi qui suis dégueulasse. On avait pourtant croisé que deux rôdeurs, mais j'avais pas pu m'empêcher de m'acharner dessus. Aucune piste pour le Gouverneur, Daryl avait raison. Il fallait que j'arrête. C'était devenu trop obsessionnelle et ça me rongeait de l'intérieur. Je caresse le cheval, et je n'entends pas les pas qui se rapprochent de moi. Seul son raclement de gorge me ramène à la réalité. 

Daryl : " Demain on part en ravitaillement." Me dit-il de sa voix rocailleuse habituelle. 

Je me retourne pour lui faire face. J'ignorais qu'il y avait un ravitaillement de prévu. J'arque un sourcil afin de l'encourager à poursuivre. 

Daryl : " Je pense que ça serait bien que tu nous accompagne. Ca te changera de la forêt." Poursuit-il. 

Je me balance sur mes pieds tout en triturant la bandoulière de mon arbalète. Je réfléchis à sa proposition. Ca faisait un moment que je n'étais pas sortis, du moins, en ville. Ca me ferait sans doute du bien, il a pas tort. Je fais mine de réfléchir alors qu'au fond j'en meurs d'envie. Je relève la tête et lui sourit en acquiesçant. Il affiche un petit rictus. 

Daryl : " Pour la chasse, c'est quand tu veux." Ajoute t-il 

C'est con, mais je sais même plus comment me comporter avec lui, donc je me contente de hocher la tête et de refermer le box derrière moi. Je sens le regard brûlant de Daryl sur moi, mais je tente d'en faire abstraction. Et merde, c'est plus compliqué que ce que je pensais. Je sens qu'il essaye de me dire quelque chose, mais j'ai qu'une envie, c'est de me retrouver seule. 

Daryl : " Tu sais..." Commence t-il, hésitant. 

Je me contente de trouver un soudain intérêt pour mes pieds. J'arrive même pas à affronter son regard tellement je me sens mal à l'aise. Bon sang, j'arrive pas à oublier la dernière fois qu'il m'avait rejeté. Mon estime en avait prit un sacré coup, certes je m'en remettrais, mais j'arrivais toujours pas à comprendre pourquoi il avait réagit ainsi. 

Daryl : " On aimerait que tu reviennes t'installer avec nous." Finit-il par me dire d'une traite. 

Je souffle avant de retirer ma casquette pour reprendre une certaine contenance. Je m'attendais pas à ça. Je pensais qu'il allait s'excuser mais non, rien. Pff, tu t'attendais à quoi ma grande ? Les hommes sont tous les mêmes, Daryl n'est pas si différent que les autres en faites. 

Moi : " Oui je sais. J'y réfléchis." 

Daryl : " Parle avec Rick. Il s'en veut." 

Moi : " Wow, t'as changé de vocation. De chasseur t'es passé à psy ! " Rétorquais-je plus méchamment que je n'aurais voulus. 

Au ton que j'viens d'employer, je vois Daryl se tendre. Il plonge son regard bleu acier dans le miens. Non Rilley, détourne le regard, et merde... Je me noie dans ses yeux. 

Daryl : " J'essaye juste d'arranger les choses Rilley." 

Je sais qu'il est sincère. J'vais pas avoir le choix que de retourner au bloc, ça je le sais, car je veux pas continuer à faire de mal à Carl. J'me doute que mon neveu souffre de la situation, et ça j'peux plus le supporter. Tout est de ma faute. Puis au fond, Rick pouvait penser ce qu'il voulait de moi, il fallait simplement que j'y prête pas attention. 

Moi : " J'vais voir Rick et après j'irais récupérer mes affaires." Dis-je avant de sortir de l'écurie. 

En passant devant lui, il m'agrippe délicatement le poignet. Une décharge me traverse, et à son regard, il vient de ressentir la même chose. On reste à se regarder quelques secondes avant qu'il me tire doucement vers lui. Je sens mon coeur battre à cent à l'heure. Bon sang, je crois même que je suis en apnée. Il avance son visage du miens tandis que je garde mes yeux posés dans les siens. Mes jambes commencent à trembler. Bordel, j'me sens comme une ado à son premier baiser. Je me mords l'intérieur de la joue. Je ne cherche même pas à me demander si ce qu'on est en train de faire est bien ou non, car j'en ai rien à foutre. J'ai juste envie de le sentir contre moi, de sentir ses lèvres sur les miennes, son corps contre le miens.