Je frappe à la porte de la ferme en début de soirée, quand je sais que la journée de travail est terminée.
Vic ouvre aussitôt et ne parait presque pas surprise de me voir. Elle a les cheveux encore humides, enveloppés dans une serviette éponge, et un petit chemisier tout simple sur un jean brut.
Je la regarde avec nervosité, en me balançant d'un pied sur l'autre, puis je me souviens de ce qui est devenu notre mot de passe ces derniers temps.
- Je fais quoi aujourd'hui ?
Elle rit doucement et s'écarte pour me laisser rentrer.
C'est la première fois que j'ai accès à sa maison ! Généralement on prend le café dehors, et je n'ai jamais encore accepté ses invitations rituelles au moment du déjeuner.
J'avoue que je me sens un peu intimidé. Comme le premier explorateur qui pénétrerait dans un sanctuaire interdit.
L'entrée ouvre directement sur une vaste cuisine. Une table de ferme, recouverte d'une toile cirée, un présentoir d'assiettes anciennes, des plans de travail débordant de fruits, de cagettes de légumes et de confitures maison, et une large cheminée où on pourrait rôtir un bœuf entier.
Je fixe ses yeux bleus qui m'examinent avec curiosité, la petite mèche de cheveux roux qui s'échappe de sa serviette nouée, son corps tonique et fin que j'ai tant de fois fantasmé.
Vic affiche un demi-sourire ironique et je comprends que je vais devoir faire ce fichu premier pas. Mais c'est trop tard à présent pour me dégonfler. Je suis venu jusqu'ici avec une idée fixe et, si elle est d'accord, je compte bien aller au bout et la réaliser.
Bizarrement, je commence à parler en coréen comme si je savais, une fois de plus, que je n'allais pas trouver les bons mots en français. Mais ça ne rime à rien alors je me reprends, et je bredouille avec une voix rauque.
- J'ai... envie... de...
Tant pis pour les envolées lyriques ! Je me penche vers elle, de manière suffisamment intime pour qu'elle comprenne la force de mon désir, et j'interromps mon geste pour lui laisser la possibilité d'y consentir. Elle accroche ses bras autour de mon cou.
- Tu te décides enfin...
Cette petite phrase, normalement, je pourrais la trouver injuste, et elle devrait déclencher chez moi un torrent de protestations : c'est elle la femme inaccessible qui n'a jamais besoin de personne ! Mais rien de tout cela n'a lieu. Car son invitation est pour moi la clé d'un jardin délicieux, où je me rue avec l'ivresse d'une abeille qui découvrirait son premier champ de lavande.
Je la prends dans mes bras et l'embrasse avec une passion qu'elle doit ressentir, car elle me rend mon baiser avec la même force. De mes mains avides j'explore enfin son corps, son dos, ses fesses, pendant qu'elle se colle contre moi comme si elle cherchait, elle aussi, à m'accrocher sur chaque centimètre de peau disponible. Nous nous rendons vite fous l'un l'autre à force de caresses. J'ai passé la main sous ses fesses et je la soulève pendant qu'elle m'agrippe par les cheveux et l'arrière de la tête et m'embrasse avec autorité. Je sens sa langue pousser la mienne dans tous ses retranchements, comme si elle devait absolument mener le jeu. Mais je ne me laisse pas faire et je tâtonne à présent, sur le devant de son jean, pour décrocher un à un les boutons trop serrés et donner un accès à mon étreinte fiévreuse. Vic se détache de moi un court instant pour m'enlever mon tee-shirt dans un mouvement fluide, s'autorisant au passage un petit coup de langue sur mon téton, qui déclenche un frisson irrépressible au plus profond de mon corps.
Je suis torse nu et je la serre à nouveau contre moi, partagé entre l'idée d'arracher à mon tour son chemisier qui m'empêche d'accéder librement à sa peau, et la terreur de perdre, ne serait-ce qu'une seconde, le contact entre nous. On tourne l'un sur l'autre, un peu au hasard, au milieu de la cuisine et je viens heurter violemment le plan de travail dont les montants en bois craquent sous mon assaut. Je serre les dents mais Vic se dégage et en profite pour retirer rapidement son petit top. Elle ne porte pas de soutien-gorge et la vue de sa poitrine, menue mais fiévreusement dressée, et des tétons roses sur sa peau lactée de rousse, achève de me faire décoller.

VOUS LISEZ
L'amour est un drama coréen (Terminé)
RomanceKang Hun-jae a toujours vécu la vie insouciante et privilégiée du fils ainé, riche héritier d'un puissant chaebol sud-coréen. Mais quand son père décide de l'exiler, suite aux intrigues de sa belle-mère, il doit quitter Séoul et sa vie dorée pour re...