Le loup et la jeune femme

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Les coups de feu, sont de plus en plus denses, les balles fusent, touchent leur cible, arrachent l'écorce d'un arbre, font voler la boue en éclaboussures. Le combat fait rage, et évidemment je me retrouve au milieu du champs de bataille. Un groupe s'avance vers moi et pose des sacs et des branches autour de nous, probablement pour nous protéger. L'un d'eux glisse jusqu'à moi et retire son casque, de longs cheveux dorés s'échappent « Céleste ! », je m'écrie. Elle m'adresse un sourire et se dirige vers ma monture, « Ton cheval n'est pas trop mal en point mais on ne peut pas l'emporter avec nous, ça nous mettrai trop à découvert, Escouade ! À mon signal... TIRS DE COUVERTURE !!! » les tirs font un effet boule de feu sur l'ennemi, le forçant à se retrancher et à reculer. Un homme décidément très grand me soulève de la boue et commence à courir vers un bosquet non loin de là. À ce moment j'aperçois d'où venaient les tirs qui ont stoppé l'avancée de l'armée, des dizaines d'hommes et de femmes, planqués derrière des troncs d'arbre, tirent sans relâche autour de nous. Une fois suffisamment enfoncés dans le bosquet, l'homme me repose doucement sur le sol et Celeste se précipite et s'agenouille à côté de moi.

« si j'avais su dans quel état je te retrouverai maintenant, je t'aurais forcée à rester chez nous la dernière fois.

-ça va Celeste, ce n'est pas de votre faute, vous n'auriez pas pu prévoir...

-mais tu te rend compte, ça fait deux ans que nous sommes sans nouvelles de toi...et...

-Et c'est entièrement de ma faute, j'aurais dû passer vous voir à Learis, je suis une idiote. » je ne peux retenir mes larmes, un savant mélange entre le dégoût de moi même, le soulagement et la joie. Celeste soulève légèrement mon haut et a un léger mouvement de surprise à la vue du bandage.

« Fais moi voir cette blessure au ventre s'il te plaît, il vaudrait mieux que je l'examine maintenant et que je t'évite l'infection. » Elle m'aide à me déshabiller, je me fous totalement des gens autours, ils sont tellement pris par le combat qu'il ne feront pas attention à moi. Elle commence à défaire les bandages d'une main experte, douce, sans à-coup. Je déguste sérieusement mais retiens mes plaintes et ne bouge pas d'un poil. « C'est presque finit Elie allez ! » effectivement elle avait raison quelques secondes plus tard je sens l'air frais souffler délicatement sur ma plaie. Je n'ose pas regarder, s'il y à bien un truc que je déteste voir, ce sont les plaies ouvertes. Une fois en cours de sport, une élève s'était ouvert la lèvre et ça avait suffit à me faire vomir. Depuis, j'évite le plus possible d'être confrontée à ce genre d'images.

« Ouhh ma pauvre, combien de temps que tu te trimballe ça ?

-Presque quatre jours

-Et tu as voyagé jusqu'ici avec une telle blessure au ventre ? Al est complètement fou, il devrait le savoir enfin. » La douceur de son visage s'efface durant quelques instants, sa mine se renfrogne puis elle se tourne vers moi :

« La blessure que tu as là ( elle montre mon ventre du doigt), ce n'est pas une blessure humaine

n'est-ce pas ? ». Je hoche la tête pour exprimer la négation

« Une ombre, hein ? Comment la blessure peut-elle être aussi profonde ? Habituellement elles se contentent de lacérer la chair...

-Celeste ce n'était pas une Ombre corporelle. Je n'avais jamais vu de telle créature, même lors de mon entraînement.

-Ne me dit pas que tu as tenu tête à une abomination ? (je hoche la tête). Oh ma pauvre ! Tu es trop jeune pour avoir vu de telles choses. » Elle doit vouloir parler du corps de John. « je croyais que l'armée de lutte les avait toutes éliminées. Quelle horreur ! Bon le principal c'est que tu sois encore en vie.

Le Troisième SoupirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant