Réveil tranchant

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Lorsque je reprend mes esprits, je suis allongée sur un lit tellement confortable que même ma curiosité ne peux lutter. Après quelques longues minutes de détente extrême dans ce plumard des plus agréables, une douleur me lancine toute la colonne vertébrale et...mes jambes... je ne les sent plus. HHHH....HHHHH.... ma respiration est de nouveau saccadée et je n'arrive pas a me calmer. Pourquoi ?Qu'est ce que j'ai fait pour vivre cet enfer ? Chuchoté-je à moi même, des larmes coulant sur mes joues brûlantes de fièvre.

« Tu ferais mieux de te détendre parce que l'enfer tu ne l'as pas encore vécu ma pauvre ». Une voix grave, le même timbre que celle dans la rue, un ton rassurant mais sévère. « L'enfer que tu t'apprête à vivre est bien pire que ce que tu as vu lorsque tu te trouvais encore dans la rue. Les ombres en ont après toi et tu ne pourras t'y soustraire. »

Quoi ?De quoi parlez vous ? Tenté-je de dire mais c'est comme si quelque chose m'enserrait la gorge, m'empêchant ainsi d'émettre le moindre son.

« chut,préserve tes pauvres cordes vocales, après les cris que tu as poussé dans la rue, je dois m'avouer étonné qu'elles ne soient pas brisées définitivement. Essaye plutôt de de reposer un peu avant le dîner de ce soir. ».

Mon impuissance me force à acquiescer d'un léger mouvement de tête qui au passage m'octroie d'une douleur déchirante partant du bas du dos jusqu'à la nuque. Je parviens tout de même a entrouvrir les yeux,ce qui me permet de jeter un coup d'œil autour de moi, dans la limite de mon champ de vision : le plafond semble sculpté dans le marbre, à ma droite, une fenêtre me permet d'apprécier un magnifique ciel bleu. Combien de temps ai-je dormis ?Toute notion du temps semble s'être échappée de moi, je ne parviens même pas à déterminer l'heure approximative de la journée, je suis tellement perdue. Tout à coup des images me reviennent, comme les flashs d'un appareil photo. Par bribe, les images me rappellent les événements de la veille, si c'était la veille, les deux agresseurs, ma cachette de fortune, le moment où l'un d'eux me plaque contre le mur et...et... l'accident de... d'Emrick. Les images repassent maintenant comme une cassette que l'on rembobinerait très lentement, je revois chaque instant de son accident, une larme coule sur ma joue droite et se reflète à la lumière du jour, ce qui me ramène à la réalité et à un esprit plus raisonnable. Comment aurais-je pu le voir ? Je n'y était même pas, c'est impossible Elie enfin reste logique. Me hasardé-je à penser pour me rassurer. Et pourtant certains éléments ne trompent pas : vu mon état, il à dû se passer quelque chose de sérieux. Et en un instant, une dernière image me parvient : la rue dévastée, les débris qui jonchent le sol,les maisons avoisinantes ravagées comme par le souffle d'une explosion. Trop d'informations me submergent en même temps, je ne parviens plus à faire le tri parmi mes souvenirs, ça n'a peut-être rien à voir mais je crois que cet excès est le responsable de ma rechute dans un sommeil si profond qu'il s'avère sans rêves.

Ammon nouveau second réveil les douleurs se sont presque totalement estompées, mes jambes me paraissent si légères, comme si je n'en avait plus... Dans un mouvement désespéré je parviens à me tenir en position assise. Les douleurs semblent plus lointaines mais sont toujours présentes et le bas de mon dos me fait un mal de chien. C'est l'ascenseur émotionnel : mes jambes sont bien là, en revanche impossible de les bouger... Je n'ai à peine le temps de réagir que déjà, les larmes ruissellent  sur mes pommettes, comme si mon inconscient avais déjà compris ce qui m'arrivait. La paralysie, comment ? Pourquoi ? Pourquoi moi ? Les pensées défilent si vite que mes larmes coulent de plus belle.C' était pour moi une situation improbable, impossible, aussi inconcevable qu'insupportable. Ma première envie est extrêmement sombre mais tout aussi compréhensible : pour moi ma vie s'arrête là, point final. Aucune alternative ne s'ouvre à moi,quoi qu'il advienne je suis infirme et la vie n'en vaudra pas la peine. En me retournant vers la fenêtre,j'aperçois le plumage exotique d'un rollier d'Europe, son plumage vert émeraude et rouge/marron clair me rappelle les excursions au Maroc avec mes deux amis les plus proches, Emrick et Abby. Qu'est ce que tu fous la toi ? T'es sensé vivre dans la roche, pas en ville et puis même t'es une espèce quasi disparue...voilà que je parle aux oiseaux moi. Mon regard se porte sur la table de chevet et je distingue un panier de fruits parmi lesquels est déposée une lettre cachetée à la cire vert émeraude.

Le Troisième SoupirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant