Assaut sur Infami

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Qu...Quoi ? Elie ? Je n'y comprend rien, mon père était un alcoolique fini, un enflure de première, pas un scientifique qui à tenté de sauver le monde. Tandis que je relis la dernière phrase du livre, mes pensées s'organisent et tout devient clair. Voilà d'où vient cette histoire d'éveillée, mais pourquoi mon père m'aurait-il caché de telles choses ? Tout s'embrouille de nouveau, je n'ai aucun souvenir de tout ça... et pourquoi m'aurait-il empêché de me souvenir correctement de cette époque ?? Niveis vient poser sa tête sur mes genoux et cela m'aide à retrouver mon calme. Des larmes coulent sur mes joues et se déposent sur la dernière page de ce livre. Mon père aurait tenté de sauver l'humanité, et puis il y à cette histoire de deuxième personne, un garçon duquel je serais tombée amoureuse ? J'ai l'impression d'être folle et pourtant tout est écrit noir sur blanc, je suis la fille de ce scientifique qui à repoussé les limites de la science, pas celle d'un dépressif divorcé, ma mère quand à elle n'a jamais abandonné mon père, elle est morte et nous l'avons abandonnée. Je met plusieurs heures à m'en remettre, à rouler dans les couloirs, Niv à mes côtés, au bout d'un moment je finis par retrouver ma chambre. À l'intérieur, Béatrice est en grande discussion avec deux jeunes hommes, des soldats !! je referme la porte rapidement et demande a Niveis de me tirer le plus vite qu'il le pourra. Nous filons dans les couloirs, les pas résonnent derrière nous, ils se rapprochent. Je suis foutue, il y en a un devant, deux derrière, me voilà prise en étau.

« Doucement mademoiselle

-Que me voulez vous ? » mon ton est tranchant, plus que je l'aurais voulu.

«Que tu te calme jeune fille ( la voie essoufflée d'un des deux qui me suivaient me surprend par sa douceur). Nous ne sommes pas là pour te faire de mal, nous ne sommes pas ceux que tu pense.

-Alors qui êtes-vous ?

-Nous sommes l'unité d'élite chargée d'une mission de la plus haute importance ( une voix de femme cette fois ci).

-Oh arrête un peu Mel, elle est du même camps que nous alors cesse de tourner autour du pot.

-Bon d'accord, nous allons attaquer Infami, la ville-prison de l'armée, le gouvernement y à enfermé de nombreux civils innocents ainsi qu'une grande partie de nos effectifs.

-Et en quoi ça me concerne vos histoires de sauvetage ?

-Oula doucement ma grande, je te rappelle qu'on est du même camp. J'ai discuté un peu avec ton amie et selon elle tu nourris un désir de vengeance contre l'armée et tu es selon elle une combattante hors norme.

-En plus simple , vous souhaitez que je vous rejoigne ?

-C'est ça. Réfléchis bien à ta réponse.

-Pas besoin d'y réfléchir...

-ET VOILA !! je vous l'avais bien dis, elle n'acceptera jamais !

-Je n'ai jamais dis que je refusais. » un large sourire se dessine sous la visière de la femme. Je reconnais Mark et Hector sous leur casque et leur adresse un large sourire à mon tour.

Quelques négociations plus tard, je suis sortie du Sanctuaire et en route pour un camp d'entraînement rebelle. Je n'avais pas réagit mais l'armure que porte mes compagnons de voyage sont peintes en vert militaire, « pour le camouflage » avait dit Mélinda. Ce sont des armures volées à l'armée et modifiées pour les adapter à un usage plus polyvalent. Niv les effraie un peu au début mais ils finissent par comprendre qu'il est très joueur, je ne l'ai jamais vu aussi heureux, lui qui était si agressif avec les autres il y à peu. Le voyage se fait à cheval, le chemin étant trop escarpé pour mon fauteuil et trop long pour marcher. Nous passons la totalité du chemin à rire et à chanter, ça me rappelle mon club de musique, s'il était bien réel, je doute de tout maintenant. L'entrée au camp est très difficile à repérer, si bien que je ne saurais la retrouver si je me retrouvais devant, nous galopons encore une bonne heure avant d'atteindre une forêt de tentes très organisée. On me présente à un homme qui semble être le responsable de la formation des nouveaux éléments, un homme aux traits sévères mais au caractère des plus aimables. Durant deux mois nous préparons l'opération, j'apprends les plans de la ville par cœur, m'entraîne chaque jour au combat à l'épée. Je suis incapable de tenir une arme depuis que j'ai tué ce soldat la nuit où j'ai faillis perdre Niveis, Mélinda insiste pour que je garde tout de même une arme de poing au cas où. Mon loup lui aussi s'entraîne, ce que m'a parut étrange au début mais en fait, c'est un moyen pour lui de me montrer qu'il veut être capable de me protéger comme je le fais pour lui. Le commandant lui as donc finalement élaboré un programme durant mes heures de pause, il tient à ce que je sois là tout le temps lorsque Niveis s'entraîne. C'est un grand parcours alliant épreuves d'équilibre, d'endurance, de combat contre un homme armé. Une autre partie de son entraînement nécessite mon action, il doit obéir a des ordres qui semblent aller à l'encontre de ma protection, par exemple, lors d'un exercice, je suis prise en otage, un couteau sous la gorge, je dois lui sommer de ne pas bouger ou de partir. Il comprend très vite que mes ordres doivent passer avant ses envies et son sens du devoir.

Une fois que les troupes sont fin prêtes nous entamons le trajet vers Infami, la prison qui retient des milliers de prisonniers innocents pour la plupart. Nous sommes répartis en dix groupes de huit à dix combattants, ce sont les unités d'élite, nous nous occuperons des lieux de commandement et des points stratégiques avant d'entamer une descente dans les souterrains de la prison où sont enfermés les prisonniers les plus importants lorsqu'ils ne travaillent pas. Un groupe de deux cent soldats nous couvrirons et s'occuperont de libérer les autres et de les évacuer. Nous avons besoin de tous ces gens, pour combattre à nos côtés, pour nous soutenir. Après plus de trois jours de voyage, nous nous établissons dans la forêt et entourons le camps de ces torches vertes afin d'éloigner les Ombres, je suis si fatiguée, mes cauchemars me rendent la vie dure. Je semble retrouver peu à peu la mémoire, j'ai l'impression de revivre plusieurs fois la scène du bunker, cependant quelque chose me trouble, le visage de mon père et celui du garçon restent inaccessibles, comme floutés par mon esprit.

« Elie on commence à bouger, rejoins ton escouade.

-Tout de suite commandant! ». Mon escouade est composée uniquement de jeunes, des combattants de qualité selon Hector, qui se sont démarqués durant les entraînements. Escouade E, nous avons pour cible la tour de garde numéro huit ainsi que la zone 3-A des cellules, où Ammon est censé se trouver. L'entrée du groupe des deux cents, le groupe d'attaque directe fait l'effet d'une boule de feu dans la prison, les rues se remplissent de combattants, chacun tenant un groupe de fenêtre, une ruelle ou un toit. Les coups de feu finissent par recevoir une réponse, les gardiens viennent de morde à l'hameçon et dirigent comme prévu le gros de leurs forces sur l'extérieur. C'est à notre tour, masques sur le visage, casques blindés vissés sur le crane, mon armure à été adaptée à mon style de combat, elle est légère, résistante et capable de me maintenir debout même si je ne maîtrise plus mon Flux. Niv quand à lui à reçu une armure aussi, il ressemble à un robot mais au moins il est protégé et je peux lui donner des ordres à tout moment dans son casque. Il nous permet de transporter des trousses de soin et des munitions, il s'est montré apte à cette tâche et semble heureux de pouvoir se montrer utile. Nous avons du lui apprendre à marcher selon un rythme, pour qu'il nous suive sans aller gambader à sa guise. Nous progressons rapidement et remplissons notre premier objectif avec succès, nous désactivons les lumières et réduisons au silence les gardes. Notre véritable travail débute dès maintenant, nous filons vers les sous-terrains de la ville, où se trouvent une partie des cellules, les autres se trouvant dans les bâtiments à la surface. Il y fait très sombre et nous allumons les lampes de nos casques pour y voir plus clair, il règne une atmosphère pesante, nos lampes éclairent les cellules vides pour la plupart, l'hygiène n'est plus une obligation visiblement. Des rats se baladent de partout et des fuites de ce qui ne semble pas être de l'eau se répandent entre les pavés. Nous continuons et arrivés à la cellule d'Ammon, rien, juste de la paille. Une voix électroniquement transmise résonne dans mes oreilles :

« C'est quoi ce bordel ? Il était censé être là !

-Je sais, remontons voir si il n'est pas dehors !

-Compris ! » font en cœur tous mes partenaires, nous remontons les escaliers de pierre jusqu'à la surface et le spectacle est l'un des plus terrifiants qu'il m'ait été permis de voir.

« LES OMBRES !!! ELLES SONT LA, ALLUMEZ LES TORCARRRGH !!! » la voix amplifiée qui résonnait dans tout la ville s'éteint brusquement et la ville est plongée dans le noir. Des masses noires plus ou moins grosses et difformes se ruent sur tout être vivant qui leur passe sous la main. Les coups de feu reprennent, plus aucune distinction entre prisonniers, soldats et rebelles, tout le monde se bat contre ces horreurs. Le sang coule, les corps sont déchiquetés, la nuit que nous avions choisi comme moment pour attaquer est en train de se retourner contre nous. Nous abattons plusieurs de ces monstres mais elles sont de plus en plus nombreuses, au loin les cris sont de plus en plus forts, plus suppliants, des cris d'agonie résonnent dans les rues d'Infami. Mon sang ne fait qu'un tour quand j'aperçois ce qui cause autant de hurlements : une Abomination, Et merde ! Je croyais qu'elles étaient rares bordel ! « Mouvement sur la gauche ! TIREZ !! » deux chiens se ruent sur nous, ce sont des Ombres, elles sont plus terrifiantes que celles des humains, bien plus agressives. Je demande au groupe d'arrêter de tirer et de me fournir trois angles de lumière, je vais m'occuper d'eux. Le premier finit avec l'abdomen ouvert et l'autre vient s'empaler sur ma lame, combat assez court, leur esprit étant faible, j'ai pu anticiper leurs mouvements grâce au In Lucido au moins c'est un bon début. Un hurlement nous vrille les tympans, comme une plainte qui pénétrait notre tête. Les coups de feu reprennent, inefficaces contre le monstre qui s'avance vers nous, une masse immense, accompagnée d'humains masqués, mon esprit ne cogite pas plus longtemps et je me dis : Relictas bande d'enflures !

Le Troisième SoupirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant