Esperanza (E.M & E.S)

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Elle se releva néanmoins, sans brocher ou plisser les yeux de douleur. Douleur provenant de ses jambes écorchées, de son poignet et de sa cheville, tordues par la chute. Mais elle avait appris avec le temps que ce n'est pas ton corps qui et contrôle, mais toi qui contrôle ton corps. Alors elle ignora cette large balafre s'étant dessinée tout le long de sa jambe et trottina tant bien que mal vers les barreaux de fer de la cage dans laquelle elle était emprisonnée. Elle était humaine, et ne put pas tenir d'avantage, sa tête se mit à tourner puis avant de s'écrouler, elle entendit un hurlement de loup puis plus rien. 

Chez les Salvatore, personne ne se préoccupait d'où était Esperanza, malgré que Stefan commençait à se demander quand allait-elle rentrer. Caroline n'arrêtait pas de le rassurer avec des câlins ou par quelques baisers volés, mais rien n'y faisait, il était coupable du malheur de sa petite soeur et il avait réalisé à quel point sa présence était un cadeau.

Du côté de Damon, Elena ne cessait de le sermonner en lui criant à quel point il était ridicule et minable avec sa petite soeur, qu'il devait être heureux de la revoir, pouvoir la serrer dans ses bras, et profiter d'elle comme il y a cent ans. 

Chez les Mikaelson, la petite troupe songeait à repartir à NOLA, après le bal du surlendemain. Ils étaient tous pressés de quitter cette ville de massacres, où ils ne sont plus chez-eux. Enfin, tous sauf Elijah, il ne dormait plus depuis la disparition soudaine d'Esperanza dans les bois. C'était la pleine lune ce soir, donc Myra, Hayley, Jackson et Klaus étaient sûrement enfermés dans la cage pour leur transformation mensuelle. Rebekah était au Mystic Grill, à se saouler, alors il était seul pour une fois. Il eut beau relire Orgueil et préjugés, son livre favoris, encore et encore, rien n'y faisait. Il pensait encore à elle.

Esperanza se réveilla, à cause d'un hurlement à glacer le sang. Elle se releva encore puis traversa ce tunnel, où elle grelottait de peur et de froid. Ce qu'elle y trouva changea sa vision du monde à tout jamais. C'était un homme, grand, brun aux yeux noirs. 

- Aide-moi, la supplia-t-il en se pliant en deux une nouvelle fois. Lorsqu'il releva la tête, ses yeux avaient viré au jaune. Incroyable, songeait Esperanza, un loup garou. Elle ne réfléchit pas plus longtemps et le détacha. Il souffrirait encore plus s'il était seul, attaché à ses menottes qui le séparaient de lui-même. 

Tyler, lui avait passé plusieurs heures à subir cette atroce transformation. Soudain, une jeune gamine, dans la quinzaine, pensait-il, fit son apparition au fond du tunnel. Elle peinait à avancer mais continuait tant bien que mal. Elle avait cette expression sur son visage, ce pincement des lèvres lorsqu'elle appuyait son pied sur le sol, ce froncement de sourcils absolument adorable et cette bouille d'ange qui la rendait belle même si elle agonisait.

Son petit nez aquilin était rougis par le froid et ces lèvres étaient magnifiques, rouges cerise. Ses yeux étaient verts foncés, malgré cette teinte noisette réchauffant son regard. Ses cheveux châtains clairs, parsemés de mèches légèrement blondes autour de son visage, la rendait encore plus craquante. Elle le regardait, ses yeux éclairés d'une lueur de peur, qui disparut à la seconde où elle réalisa que le Lockwood avait besoin d'aide. Alors elle le détacha, puis Tyler lui cria entre deux hurlements :

- Va-t'en !

Elle planta un instant son regard sapin dans celui, sombre de Tyler mais continua à le détacher. Grosse erreur. Pourtant, elle savait ce qu'elle faisait, et les risques qu'elle encourait en détachant ce loup en rage.

Tyler termina sa transformation, à côté d'Esperanza qui ne manquait un instant pour le réconforter. Elle n'avait pas peur de lui, et lui, son loup se sentait en confiance à côté d'elle. 

- Je t'abandonnerai pas, lui souffla-t-elle lorsqu'il acheva sa transformation. Elle ouvrit la grille et le laissa courir dans les bois.

Esperanza sortit à son tour, boitant toujours mais boita encore en grimpant les marches de la cachette du loup. Lorsqu'elle termina de monter du tunnel, elle sentit une douce brise sur ses cheveux châtains. Elle leva les yeux vers la lune pleine, et sourit en entendant le hurlement du loup. Elle rebroussa chemin et par surprise, ne se dirigea pas chez les Salvatore, mais chez les Mikaelson.

Elle toqua à la porte des originels puis cacha instinctivement ses multiples blessures de ses mains ensanglantées. Ce fut une autre femme qui vint lui ouvrir. Elle était très belle, élancée aux yeux noisette avec quelques taches de rousseur parsemant ses pommettes saillantes. Elle était habillée d'un top noir en dentelle et d'un jeans slim noir. Elle chaussait des bottines noires à talons hauts.

- Mon dieu, vous saignez mademoiselle, s'écria la brune en remarquant les blessures de la Salvatore. Myra la fit vite entrer à l'intérieur et la conduit dans une pièce cachée du manoir de Mystic Falls.

- Vous êtes Myra Lightwood ? questionna Esperanza d'une voix timide.

La Sirène Originelle releva la tête et dit à la Salvatore en lui souriant timidement.

- Tu as entendu parler de moi ?

Esperanza baissa la tête puis la hocha au bout de quelques secondes de silence.

- Alors je peux utiliser la magie devant toi, Esperanza Salvatore, en conclut Lightwood.

Esperanza sourit faiblement puis laissa la Sirène Originelle préparer une sorte de potion dans sa cabane magique. Elle mélangeait les poudres, y ajoutait des plantes écrasées et des eaux de fleurs. Elle y ajoutait un soupçon de magie puis appliqua la pâte verdâtre sur les blessures de Salvatore. 

- Merci, souffla-t-elle.

- Je t'en prie, riposta Myra. Comment tu t'es fait ça ? s'étonna-t-elle ensuite.

- Je suis tombée dans la foret en m'enfuyant de chez mes frères, confia-t-elle.

- Et pourquoi ça, ils sont gentils pourtant, s'écria Myra en pansant les blessures.

- Oui, mais..., bégaya Esperanza. Ils se sont attaqué à quelqu'un que j'aime et c'est comme si...

Elle commença à frétiller dans sa chaise et des larmes coulaient sur ses joues bondées.

- Chut, ça va aller, la détendit Myra en la prenant dans ses bras. Tu peux pleurer, si tu veux.

Esperanza exécuta sur le champ et pleura librement dans les bras de la Reine. Cette dernière lui caressait doucement le dos et la laissait aller. Esperanza avait besoin de pleurer, d'évacuer ce stress. Après tout, ce n'est pas facile de ressusciter un siècle après le monde.