Chapitre 17- Quand le passé ressurgit

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« On sent les coups qu'on reçoit, jamais ceux que l'on donne » - André Malraux

Lana tourna la clé dans la serrure, quelque chose lui sembla anormal. Elle poussait la porte quand soudain la lumière s'alluma, elle poussa un cri, effrayée. Devant elle dans son appartement se tenait Florent, sur son visage un air mauvais qu'elle ne lui avait jamais connut. Son sang se glaça, elle tenta de sortir, il la rattrapa par le bras brutalement.

– Alors Lana ? On veut partir sans me saluer ?

Son ton était menaçant, elle essaya de ne pas paniquer, il fallait qu'elle prenne le contrôle de la situation.

– Florent ? Tu n'es donc pas avec ta femme ?

Son regard sembla redoubler d'intensité, il était désormais plein de rage, il la força à s'asseoir.

– Alors c'est là que tu vis ?!

– Tu n'as pas répondu à ma question. Elle ne pouvait s'empêcher de le provoquer davantage.

Il balaya les livres et le vase sur la table d'un revers de bras et le tout s'écrasa violemment sur le sol. Lana se dit qu'au moins, un voisin l'entendrait peut-être et appellerais la police...

– Elle m'a quitté cette salope ! Cracha-t-il.

– Qu'est ce que tu viens faire ici ?

– Reprendre ce que tu me dois !

Son visage était maintenant si près de celui de Lana qu'elle eut peur un instant qu'il ne la frappe, il empestait l'alcool. Elle soutint son regard.

– Je ne te dois absolument rien. C'est plutôt toi qui me devrais des excuses !

Il tapa du poing sur la table, la sonnerie de l'interphone retentit soudainement. Il l'interrogea du regard.

Elle secoua la tête lui signifiant qu'elle ne savait pas qui sonnait à cette heure-ci de la nuit.

Lana se leva brusquement de la chaise, bouscula Florent, qui, déséquilibré, du se retenir au petit buffet derrière lui pour ne pas tomber. Elle eut juste le temps d'appuyer sur le bouton de l'interphone avant qu'il ne la rattrape, avec plus de violence cette fois-ci.

– T'es qu'une garce Lana ! Lança-t-il.

Elle ne se démonta pas, elle n'avait plus peur de lui.

– C'est toi le sale type Florent !

Il serra son bras plus fort. La porte s'ouvrit bruyamment. C'était Dan, Lana ressentit un immense soulagement. L'effet de surprise fit lâcher prise à Florent qui libéra le bras de Lana. Dan les considéra l'un et l'autre, abasourdi par ce qu'il voyait.

– C'est qui ce mec ? Lança Florent à Lana en lui saisissant de nouveau le bras.

– Lâches-la ! Le ton de Dan était autoritaire et agressif à la fois. Lana remarqua par ailleurs que son français était impeccable.

Florent obtempéra, Lana eut l'impression qu'il venait de réaliser sa connerie, il s'assit et se prit la tête entre les mains.

– Alors tu m'as déjà remplacé ? Il eut l'air vraiment triste, mais Lana ne se ferait plus avoir elle savait maintenant combien il pouvait être bon acteur... Moi qui ai mit tant de temps à te retrouver...

Dan regardait Lana, stupéfait, de tout évidence il s'agissait d'un de ses ex petit amis français... Il ne put s'empêcher de ressentir une pointe de jalousie. Il ne savait pas de quoi ce type serait capable, il demanda discrètement à Lana de sortir et de prévenir la police. Florent continuait de se lamenter, elle aurait presque crut qu'il pleurait réellement. Elle obéit à Dan à contrecœur, elle n'avait pas très envie de laisser Dan seul avec lui, ne sachant comment il pourrait réagir. Elle sortit, la femme qu'elle eut au téléphone lui certifia que ses collègues seraient là d'une minute à l'autre et en effet à peine un quart d'heure après, la patrouille du quartier embarquait Florent. Non sans peine, le jeune homme tenta de se débattre et de s'enfuir, aggravant son cas par la même occasion.

Un des policiers prit la déposition de Lana, puis celle de Dan et leur indiqua la marche à suivre si ils voulaient porter plainte. Dan interrogea Lana du regard, elle n'était pas sûre de vouloir porter plainte contre Florent, elle voulait seulement qu'il disparaisse de sa vie pour de bon ! L'adrénaline retombait et Lana se sentit instantanément vidée.

Elle regardait la voiture de police partir au bout de la rue, elle n'osait penser à ce qui aurait pu arriver si Dan n'était pas intervenu. Il vint la rejoindre et la prit doucement dans ses bras. Son contact eut un effet rassurant et elle sentit la boule qu 'elle avait dans le ventre se relâcher d'un coup, elle fondit en larmes, ils restèrent un moment sur le trottoir, elle pleurant et lui, lui caressant doucement les cheveux. Il commença à pleuvoir, Lana semblait frigorifiée, Dan la fit rentrer.

– Prépare des affaires, tu viens avec moi ! C'était plus un ordre qu'une question et Lana eut beau protester il ne voulut rien savoir.

– Bon sang Lana ! Il est hors de question que tu restes ici, pas après ce qu'il vient de se passer !

– Mais il est au commissariat maintenant...

– Mais réfléchit ! Demain il le font sortir, il est de retour ici en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire !

Il marquait un point, elle n'avait pas pensé à ça...

– Dan, c'est chez moi ici...

– Ma maison à plus de chambres qu'il ne m'en faut avec tout le confort nécessaire et elle est bien trop grande pour moi seule, tu peux très bien t'y installer le temps que tu voudras !

Habiter avec Dan... Elle sentait que cette idée était quelque peu dangereuse, ça signifiait le voir tous les jours, elle n'allait peut-être pas pouvoir cacher son attirance pour lui bien longtemps... Mais elle du avouer que rester ici après tout ça ne l'enchantait pas vraiment et Amy étant malade elle ne pouvait pas non plus retourner là bas...

Dan lui laissa le temps de préparer toutes ses affaires et chargea le tout dans le coffre de la berline. Une fois dans la voiture Lana se sentit plus en sécurité.

– Merci Dan, sans ton intervention...

Sa voix se perdit, elle se retint pour ne pas pleurer de nouveau.

– En fait je suis juste passé te conduire ton sac à main que tu avais laissé dans ma voiture, remercie-toi de l'avoir oublié !

Elle eut un demi-sourire, il essayait tant bien que mal de lui remonter le moral et elle lui en était véritablement reconnaissante.

– Alors, ce type, c'était ton ex ?

Elle hocha la tête.

– Tu en as beaucoup d'autre des comme ça ? Plaisanta-t-il, mais Lana décela une légère pointe d'amertume dans sa voix.

– Non je te rassure c'est le seul... Répondit-elle d'une voix blanche.

Elle lui raconta tout ce qui c'était passé avec Florent, vu qu'il ne l'avait pas vu sous son meilleur jour Dan ne parût pas réellement surpris par ses agissements. Il était déjà tard, où plutôt tôt le matin, ils arrivaient chez Dan, la nuit avait été mouvementé...

Dan avait un peu de mal à réaliser tout ce qui c'était passé ce soir là. Il avait vraiment eut peur pour Lana et son instinct de surprotection s'était réveillé. Ce type avait l'air si mauvais, il avait du mal à comprendre comment Lana avait pu sortir avec lui. En revanche il comprenait mieux pourquoi elle semblait quelque fois si méfiante, après une telle expérience, ça n'avait rien d'étonnant ! Il était partagé quant à l'idée qu'elle vienne vivre chez lui, d'un côté il s'en réjouissait mais d'un autre, ça allait être dur pour lui d'héberger la femme dont il était en train de tomber amoureux... Parce qu'il devait bien le reconnaître, ses sentiments pour Lana n'avaient plus grand chose d'une simple amitié depuis quelques temps... Il la regarda, elle avait l'air tellement bouleversé par tout ça.

Dan se chargea de conduire ses affaires dans la maison pendant qu'elle prenait une douche brûlante, réconfortante. Elle passa à la hâte, son pantalon de jogging et un vieux pull, il avait fait du thé et l'attendait dans le salon. Elle le remercia et s'affala sur le canapé, elle sentit son corps s'alourdir sans qu'elle ne puisse lutter.

Lana in loveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant