Chapitre 3

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Je dormais paisiblement, quand mon corps bougeait de droite à gauche lentement, trop feignante, je me refusais de bouger ou d'ouvrir les yeux.
- Tsuki, il faut se réveiller, chuchote doucement Sabito.
Je ne réagis pas, mais une main vient me caresser la joue. Devant cette attention si douce, je ne peux être égoïste d'avantage et ouvre les yeux, alors qu'un sourire est collé à mon visage.
Giyû et Sabito, se tiennent agenouillés devant moi.

- Mais... je ne suis pas dans la chambre habituelle ? Remarquais-je.
- Non tu nous a rendu visite cette nuit, me répond Sabito.

Je fouille dans ma mémoire et les souvenirs me reviennent. Effectivement, je me suis levée, mais tout le semblait si ... j'avais l'impression d'être dans un rêve.
- Je suis désolé ! J'ai eu l'impression de rêvée, si j'avais su, je ...
- C'est pas grave pas de soucis Tsuki, tu sais pourquoi tu t'es levée ? Me demande t-il.
- Je ne sais pas, c'est un peu flou, comme si je devais vous protégez, enfin c'est ce que j'ai ressenti sur le moment.
- C'est très prévenant de ta part. Merci Tsuki.
- Je vous avoue que je ne contrôlais pas grand chose, c'était comme un automatisme, puis je ne sais pas j'ai eu, ensuite l'impression de me rendormir puis, je me réveille ici, et je réalise que ce n'était pas un rêve. Je suis un peu perdue ...
- On en parlera tout à l'heure avec Urokodaki-sensei t'en fais pas.

Ils se relèvent et j'en fais de même. Nous allons manger, ce matin c'est Tsukemono et bol de riz.

Je tiens à rester encore silencieuse ce matin, mais Giyû a décidé de s'exprimer, ce qui m'étonne un peu, n'étant pas très bavard la plupart du temps.
- Maître Sakonji ?
- Oui Tomioka.
Oh, alors c'est le nom de Giyû ? C'est marrant, enfin, passons.
- Cette nuit Tsuki c'est à nouveau changée en démon, mais elle n'a pas été dangereuse.
- Je vous ai entendu, oui, je sais, mais son cas est le premier que je rencontre depuis que je suis sur cette terre, je n'ai aucune information qui pourrait aider à mieux comprendre le sujet.
- Elle n'a pas été hostile comme la fois précédente, mais vous ne vous demandez pas pourquoi la nuit ou vous l'avez recueillie elle n'a rien manifesté ?
- Si bien sûr Tomioka, mais comme je l'ai déjà dis, je n'ai jamais vu de cas comme elle jusqu'à aujourd'hui, nous avançons à l'aveugle. Tsuki, comprend bien, que si tu venais à déraillée, nous serions dans l'obligation de te tuée.
- ... Oui, je sais, mais j'ai pourtant déjà déraillée, dis-je en regardant Giyû.
- Oui, mais c'est d'abord ma faute, j'aurai du te maîtriser, je n'aurai pas du être pris de cours en voyant la scène, j'ai été dépassée par le fait que tu sois si jeune mais tu as compris la leçon, je sens la culpabilité qui te ronge depuis, je sais que tu éprouves une grande tristesse quand tu y penses et que tu vois Giyû, je le sens, ce qui émane de toi.

... il n'a pas tord ça, c'est certain pensais-je en baissant la tête à nouveau.

- Quand vous dites que vous sentez, qu'est ce que vous voulez dire par là ?
- Que mon odorat surdéveloppé me permet de sentir, par les odeurs, que les gens dégagent, pour savoir ce qu'ils ressentent, dans qu'elle condition mentale ils se trouvent.
- Oh ... je vois, donc vous pouvez savoir comment nous nous sentons actuellement ?
- Oui, Sabito est détendu et attentif, il se sent serein, Giyû est aussi attentif, il a d'ailleurs un grand talent d'observation, mais il se sent aussi en conflit avec lui-même, la colère constante l'envahît chaque jour. Quant à toi, tu es triste, constamment, depuis ton arrivée, et cette histoire de démon te dépasse autant que nous, tu culpabilises pour la nuit de ta première transformation, tu as peur, tu doutes, tu te sens perdues, tu as hontes, mais tu es aussi en colère, après toi-même.
- Je dégage vraiment tout ça ? Demandais-je désespérée.
- Oui. Finissez de manger, une longue journée vous attends.

Je ne répond rien, et termine de manger silencieusement, réfléchissant à ce que Urokodaki-sensei m'a dit. C'est étrange d'être vu de cette façon, et de savoir que mon corps dégage une odeur qui laisse autant de sentiments ressortir.

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