Love Lessons - Le Calendrier de l'Avent

Jour 24 - Jasper

Le calme est revenu dans la maison dès que Charlie et les siens sont partis. Le repas de Noël est prêt à être servi mais Alaska n'est toujours pas réapparue. J'observe les décorations dans le sapin, le cœur torturé.

— Ah ! Jasper ! Pourquoi tu ne m'as rien dit ?

Mon père surgit sous mes yeux, les pommettes rougies. La première coupe de Champagne a déjà fait son œuvre !

— Dit quoi ? m'étonné-je.

— La bonne nouvelle ! Ta mère m'a tout avoué.

J'aimerais sincèrement avoir une bonne nouvelle à annoncer, mais là, je sèche.

— De quoi veux-tu parler ?

— Mais du bébé bien sûr !

— Du bébé ?

Où est-ce que j'ai perdu mes parents ?

— En plus si tu démissionnes, tu auras plein de temps à lui consacrer. J'ai toujours voulu passer plus de temps avec toi quand tu étais bébé.

Mon souffle se coupe brusquement. Je crois que je commence à comprendre...

— Je vais chercher la bouteille de cognac de ton grand-père, on s'est toujours dit qu'on l'ouvrirait quand tu attendrais ton premier !

Et comme il est venu, mon père disparaît.

J'ai le cœur qui cogne violemment. Alaska est enceinte ?! Et je lui balance à la figure qu'elle doute probablement de nous et qu'on devrait faire une pause ?!

Des vertiges me saisissent. Alaska est enceinte...

— Elle est dehors, près du chêne.

Je lève les yeux sur ma mère qui affiche l'un de ses minces et malins sourires. Je ne doute pas qu'elle a fait exprès de tout dire à mon père qui s'est empressé de se réjouir auprès de moi. Je m'approche d'elle et la prends dans mes bras.

— Va vite rattraper tout ça.

J'acquiesce, incapable de parler, bien trop ému. Alaska est enceinte !

Je me précipite dans l'entrée sans prendre le temps d'attraper un manteau et m'élance dehors. La neige est encore plus belle sous la pâle lumière du jour. Tout est beau subitement ! Je tente de courir et aperçois Joan revenir par ici, un air désolé sur le visage.

— Elle va rentrer avec moi à Boston, m'annonce-t-elle en s'arrêtant devant moi.

— Oui, moi aussi ! réponds-je, emballé.

Bien sûr que je vais la suivre à Boston ! Et mon doyen pourrira en enfer s'il le souhaite ! Je dépasse Joan qui ouvre des yeux ronds.

— Tu me reparleras de ton projet de maison internationale ! lancé-je en poussant le portillon.

— Attends ! s'exclame-t-elle. Est-ce que ça veut dire que je viens de débaucher Jasper Henstridge ?!

— C'est exactement ça, Bates !

La silhouette d'Alaska qui se frotte le visage me fait accélérer. En m'entendant galérer dans la neige, elle finit par se tourner dans ma direction. Dès que j'arrive sous son nez, je la soulève et la blottis contre moi dans un mélange de bonheur et d'excitation que je ne pensais pas connaître un jour !

— Pardon Alaska ! Pardon !

Si elle semble bien trop surprise au départ, je sens finalement ses bras se resserrer autour de mon cou. Tout n'est pas perdu !

— Pardon mon amour, dis-je plus doucement. Je pensais te faciliter les choses et je n'ai fait que les compliquer.

J'entends un rire étouffé près de ma joue.

— Idiot, je t'aime, je ne veux que toi...

Sa déclaration me réchauffe puissamment l'âme et le corps.

— Je sais.

Elle m'envoie un poing dans le dos en riant. Mon arrogance lui a toujours plu et s'est très souvent soldée par des baisers très chauds !

— Je ne te laisserai plus pendant des jours, promets-je. Je vais démissionner.

Elle se détache subitement de moi.

— Quoi ? Tu ne vas pas démissionner, on va avoir un bébé !

Je ne retiens pas un sourire.

— C'est comme ça que tu pensais me l'annoncer ?

Elle tente de conserver son air colérique, mais je vois très bien sa bouche s'étirer.

— Je pouvais aussi t'envoyer un texto !

Je secoue la tête avant de l'embrasser. Enfin ses lèvres ! Douces et sucrées à souhait ! Et quand sa langue lèche tendrement les miennes, je l'attrape et la fais danser avec ma langue. Je me sens brûler de l'intérieur ! Je n'ai plus qu'une envie : l'embarquer dans la chambre et la déshabiller le plus vite possible !