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C'est vraiment nul, le mercredi. Bon d'accord, peut-être pas tous les mercredis, mais en tout cas pour l'instant je déteste celui d'aujourd'hui.

Dès huit heures et demi ce matin, j'ai su que ça n'allait pas être une bonne journée, pour la simple et bonne raison que mon frère n'avait exceptionnellement pas cours – ce que j'ignorais – et qu'il n'est par conséquent pas venu me réveiller.

Vous détestez peut-être ça quand votre frère ou votre sœur se ramène tranquillement dans votre chambre pour vous sortir du lit, mais pas moi - même si je prétends toujours le contraire en lui disant de sortir. J'apprécie qu'il fasse ça d'une part parce que j'adore mon frère, et puis surtout parce que ça m'est tout simplement vital. 

Il faut savoir que je déteste les réveils. Je veux dire ceux qui sonnent, que ce soit une alarme ou une chanson. Bien que ça contraste assez avec ma personnalité de solitaire, je préfère le contact humain quand je me réveille.

Et contrairement à ce qui semble se passer dans beaucoup de familles, ma mère n'est jamais venue dans ma chambre avec cette gentille attention en tête. Alors que mon frère si, et il le fait depuis des années, vraiment.

Vous l'avez donc certainement compris...
Baekbeom est mon réveil. Et sans lui, eh bien, je reste dans mon lit sans jamais penser que je devrais me lever. 

D'habitude il me prévient quand il compte dormir plus longtemps, et je mets une alarme – parce que je n'ai pas le choix – mais il a dû oublier hier soir, voilà. Et c'est donc vers huit heures vingt que je me suis étiré de tout mon long tandis qu'un bâillement digne d'un chiot s'échappait de mes lèvres. Puis par curiosité, et j'insiste – par simple curiosité – j'ai attrapé mon portable pour jeter un œil à l'heure qu'il était.

Puis j'ai papillonné des yeux. Longtemps. Jusqu'à ce que l'information ne me monte finalement au cerveau et que je ne m'empresse de sortir du lit – en me prenant les pieds dans la couette évidemment, sinon c'est pas drôle – avant de faire de rapides aller-retours entre la cuisine, la salle de bain et ma chambre. 

Puis, pour couronner le tout, j'ai croisé mon père. Qui n'a pas eu besoin de beaucoup de temps pour comprendre la situation, et qui m'a par conséquent sévèrement réprimandé. En précisant que ça ne serait jamais arrivé à mon frère, et que je devrais "réellement penser à m'inspirer de son comportement exemplaire". Enfin bon, rien de nouveau.

Puis après avoir couru comme un fou dans la rue, je suis arrivé en retard au lycée – bien évidemment. Cette journée partait donc déjà très mal, mais je n'ai pas fini. Parce qu'en plus d'arriver quarante minutes après le début du cours, il fallait que ce soit celui de Monsieur Do. Mh, comment pourrait-je vous décrire mon ressenti vis-à-vis de ce professeur...

Vous voyez ma relation avec Monsieur Kim? Eh bien, c'est le parfait opposé, voilà. Il ne me porte pas dans son cœur, et moi non plus. Il déteste mon côté tête en l'air, je déteste sa matière. Il est passionné par les sciences, elles me rendent malade. Enfin bref, on n'est vraiment pas fait pour s'entendre. 

Le truc, c'est que du coup j'essayais de me faire discret. De vivre tranquillement ma petite vie au fond de la classe sans m'attiser ses foudres davantage, craignant d'éventuelles représailles, notamment sur mes notes qui ne sont déjà pas très satisfaisantes.
Ce qui est par ailleurs source de déception chez mon père dont le travail requiert tout sauf des compétences artistiques. C'est une des raisons qui fait qu'il semble me considérer comme un échec, contrairement à mon frère parfait. Mais je m'éloigne.

Le fait est qu'en arrivant en retard à ce maudit cours de mathématiques – et surtout à ce point – je venais de me tirer une balle dans le pied. Car en plus d'un avertissement du CPE et du regard plus que réprobateur du prof, j'avais également gagné un travail supplémentaire. Qui sera noté, avait-il si aimablement précisé.

ѕωєєт ℓσνє ఇ {EN PAUSE}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant