(tome 2)
- Bonjour Eliot. Comment tu vas, aujourd'hui ?
- Bien. Enfin je crois. réponds-je.
Il me regarde en fronçant un sourcil.
- Est-ce que des patients ont déjà répondu non à cette question ?
- Plusieurs, oui. Certains ont compris qu'il fallait être honnête, tandis que d'autres attendent que je remarque qu'ils mentent.
Je baisse la tête en direction de mes mains.
- Du coup... est-ce que tu vas bien ? demande-t-il.
- Est-ce que vous pensez que tous vos patients vont mal ?
- Non, c'est justement pour cela que je pose cette question.
Je regarde la vitre qui donne directement accès à la vue des décorations festives accrochées aux lampadaires qui longent la route.
- La période des fêtes, n'est-ce pas. Ce moment de l'année est toujours l'un des plus compliqués. affirme-t-il.
Je m'assois au bord du siège en pointant ma main en direction de mon sac.
- Il m'a laissé une lettre.
- Celle pour ta rentrée ? questionne mon psychologue.
- Il en a écrit une autre.
- Est-ce que tu l'as lue ?
- Je ne sais pas si j'en ai envie.
Je ramène ma main vers moi et me rassois confortablement dans le fauteuil.
- Pourquoi tu ne souhaites pas la lire ? s'inquiète-t-il.
- Parce que je n'ai pas envie de retomber dans tout ça. Chaque mot que j'imaginerais prononcé avec sa voix sera comme planter un couteau dans mon cœur. Je vais mieux.
- Tu ne penses pas que ça fait partie de la guérison ? Le but n'est pas que tu l'oublies ou que tu l'évites, Eliot. L'important est que tu acceptes qu'il soit parti, et ce n'est visiblement pas le cas, même si tu le prétends. déclare-t-il.
- C'est juste que... Je lui ai écrit plein de textes, moi aussi, et je sais qu'il n'aura jamais l'occasion de les lire.
- Est-ce que les textes que tu as écrits lui étaient tous destinés ? demande-t-il.
- Non. La plupart étaient personnels.
- Tu as déjà relu tes textes ?
- Juste après les avoir écrits. Ensuite je les oublie dans mon carnet avec les mauvais souvenirs qui y sont attachés.
Je baisse les yeux en caressant mes mains.
- Ce n'est pas comme cela que ça marche, Eliot. Et tu le sais très bien, n'est-ce pas ?
- C'est juste que... J'aimerais que ce soit simple.
Mes yeux s'humidifient peu à peu.
- Est-ce que quelqu'un sait que tu as écrit ces mots ? questionne-t-il.
- Non, enfin personne à part vous. Est-ce que vous pensez que je devrais relire sa lettre ?
- Ce n'est pas à moi de prendre ta décision. Je veux juste que tu te rendes compte qu'éviter les problèmes ne les règlera pas. Parfois, même si ça fait mal, il faut les affronter, pleurer quelques temps avant de se relever, parce que tu te relèveras. Ce que je veux tu comprennes, Eliot, c'est que tu ne guéris pas, et tu n'oublies pas non plus, tu fuis la situation.
VOUS LISEZ
Eden with love
Romance(tome 2) Cher Eliot, Tu as vécu de sombres moments. En fait, ta vie a toujours été assez sombre. Au début de l'année, alors que tu pensais avoir perdu ta lumière, tu en as trouvé une nouvelle. Mais certaines lumières ne suffisent pas à rallumer un...