Amoureuse en un éclair

Chapitre 6

Si elle s'était endormie plutôt facilement, le reste de la nuit de Lucy fut plutôt mouvementée. En effet, plus les heures passaient et plus son corps était secoué par la maladie. Sa sortie du jour l'avait affaibli et comme l'avait prédit Luxus, elle avait prit froid sous l'averse et à présent elle payait le prix de sa bêtise. Des gouttes de sueur perlaient sur son visage et elle bougeait beaucoup dans son sommeil ce qui était rare chez elle. La fièvre la faisait cauchemarder et seuls ses gémissements troublaient le silence de la nuit. Dans son agitation, elle tressailli ce qui réveilla son compagnon de nuit qui sortit des songes en grognant. En voyant le visage de sa protégée il soupira puis se frotta les yeux pour mieux se réveiller. Il avait demandé à la garder le temps qu'elle aille mieux, il devait se tenir à sa mission, question de fierté. Aussi, il se leva précautionneusement et alla chercher un linge qu'il humidifia pour poser sur le front brulant de la mage. La sueur avait collé quelques mèches dorées sur son visage et dans un geste doux et inné, la grande main de Luxus les retira pour les remettre sur l'oreiller. Elle était toujours très agitée et la fièvre la faisait certainement délirer en vue des cauchemars qu'elle était en train de faire.

- Non, non, gémit t-elle en commençant à pleurer, ne faites pas ça je vous en prie, ne leur faites pas de mal par pitié!

S'agitant de plus en plus, le linge humide tomba de son front et ses pieds s'emmêlèrent dans les draps collants du lit. Ne sachant quoi faire, Luxus attrapa les épaules de la mage et il la secoua en l'appelant pour la tirer de sa détresse.

- Eh Lucy! Réveille toi!

Bien qu'elle ouvrit les yeux après plusieurs appels, elle semblait toujours lointaine, comme absente.

- Lu..xus, articula t-elle difficilement

Heureux et soulagé de la voir revenir un peu à elle malgré la fièvre, il la maintint redressé devant lui en la tenant par les épaules. D'une voix douce et rassurante, il essaya de la calmer mais il n'arrivait pas à capter son regard suffisamment longtemps et lorsqu'elle regardait ailleurs elle se mettait à trembler comme une feuille. Il enleva donc l'une de ces mains de l'épaule de la blonde et attrapa son menton pour lui soulever le visage et la regarder en face. La peur se lisait dans ses yeux et elle semblait affolée et triste.

- Je.. Je, commença t-elle, je vous ai vu, vous étiez là tous morts je vous ai vu, une ombre... Une ombre vous a tous exécuté

- Chut ce n'est rien, c'était un cauchemar on va tous bien, on est tous en vie ne t'en fais pas.

- Je n'ai rien pu faire, continua Lucy en pleurant sans entendre Luxus, je suis désolée, j'aurai dû vous protéger, pardonnez moi.

Fronçant les sourcils, le mage de foudre posa la main qu'il avait sous le menton de la jeune fille sur son front: elle était vraiment brulante et délirait complètement. Il avait mené bien des combats et il avait toujours eu un plan face à ses ennemis mais là il devait avouer qu'il était complètement désarmé. Il ne savait plus quoi faire alors il décida de continuer de tenter de la raisonner ou du moins la calmer.

- Écoute moi bien, dit-il calmement, tu es en sécurité ici. Personne ne ferra de mal aux membres de Fairy Tail temps que je veillerai sur eux.

- Morts... Vous étiez tous..

- Chut, murmura t-il en perdant un peu patience, je te promets que tout va bien et qu'ils sont tous en bonne santé.

Se calmant un peu, Lucy regarda celui qui tentait de la ramener à elle. Elle tendit alors sa main vers le visage de Luxus, la bouche légèrement entrouverte, et posa délicatement ses doigts sur son visage comme si elle touchait une illusion. Luxus se laissa faire, attendant inconsciemment avec patience la suite et ne voulant pas la brusquer. Lucy promena doucement ses doigts sur le visage du blond avec une lueur d'admiration dans le regard puis elle arrêta tout mouvement lorsqu'elle tomba sur la cicatrice de petit fils du maître. Même si jamais il ne l'admettrait, ce doux contact était l'une des choses les plus agréables qu'il n'ait jamais ressenti, c'était délicat, simple mais tellement chaleureux et apaisant... Lucy de son côté resta d'abord bouchée bée, toujours sous le coup de la fièvre, puis finalement elle sourit. Un sourire étincelant qui contrastait avec les sillons des larmes sur ses joues et la terreur qui avait habitée ses yeux peu de temps auparavant.