𝒞hapitre 14 ⋄ Quelques mois auparavant

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Rue du Cherche-Midi, Paris, le 4 septembre 1942

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Rue du Cherche-Midi, Paris, le 4 septembre 1942

Quelques mois auparavant

L'homme tenait la main de sa femme, regardant amoureusement son ventre rond qui grossissait un peu plus chaque jour. L'enfant qu'ils attendaient ne devait pas tarder à montrer le bout de son nez, d'ici quelques semaines tout au plus.

Il avait envoyé une lettre à ses parents mais n'avait jamais obtenu de réponse, il en était désolé. L'epouse de son frère jumeau, au contraire, avait montré un enthousiasme sans pareil, se proposant pour venir voir le couple à la naissance du bébé, que les parents imaginaient sans mal être un petit garçon. Ils en étaient d'ailleurs convaincus.

Le regard de l'homme croisa les iris bleues de la jeune femme et celle-ci le tira par la main pour l'emmener vers l'étalage du maraîcher. Andrée choisit quelques pommes et des poireaux, paya, et repartit joyeusement dans sa quête pour remplir le panier porté par son mari. Il y avait beaucoup de monde dans les rues de Paris en ce dimanche de début d'automne, et l'homme devait souvent faire écarter la foule pour laisser passer sa femme, enceinte jusqu'au cou, mais qui, amoureuse de ses habitudes, tenait toujours à aller au marché.

Au moment où le couple traversait la rue pour rejoindre l'autre trottoir, un avion enflammé passa en rase-motte au dessus de la rue et une déflagration titanesque se fit entendre. Des vagues de hurlements parvinrent jusqu'aux oreilles de l'homme, qui lâcha un court instant le poignet de son épouse, se tournant en direction de l'explosion.

Ce qu'il vit manqua de lui faire lâcher un cri de stupeur. Le bâtiment du dépôt central de la Croix-Rouge était en train de s'écrouler sous les bombes, écrasant les passants et créant un éboulement qui empêchait toute circulation dans la rue pavée.

Il se retourna pour regarder Andrée, mais ne put l'apercevoir, l'élan de la foule l'ayant  emportée loin de lui. Il hurla son nom à pleins poumons et crut voir une parcelle de son chapeau à plume par-dessus les têtes. Il bouscula les gens sur son passage, trébuchant tous les deux pas, ranimant le mouvement de foule pour se diriger vers celle qu'il pensait être Andrée.
Il avançait toujours, percutant des épaules, et finit par la voir, se protégeant le ventre du ballotement de la population. L'homme croisa son regard affolé au moment où d'autres bombes explosaient dans son dos.

Il n'était plus qu'à une dizaine de mètres d'elle quand une immense gerbe de terre et de pavés jaillit devant lui. Les conduits d'eau et de gaz explosèrent, la force de l'explosion le stoppa net dans sa progression.
Il fut propulsé contre l'asphalte, des acouphènes vrillaient ses tympans. Chancelant, il tituba sans savoir où aller et, dès que la poussière fut retombée, il se remit en marche.

Au bout de quelques pas timorés, il chuta dans un cratère creusé par l'une des bombes aériennes. L'homme releva la tête et vit, à presque à portée de bras, un enchevêtrement de tissus sculpté par un ventre rond. Il se jeta dans la direction de son épouse pour aller s'agenouiller auprès d'elle, une plaie à la tempe défigurait son visage si jeune.

Il la prit dans ses bras ; elle ne respirait plus. Il hurla pour la réveiller, la secouant pour que ses yeux se rouvrent. Mais elle était morte.

Andrée avait quitté Jules Larmoyer avec l'enfant que seule la mort su être, en fait, une petite fille.


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Hello !
Comment ça va les Wattpadiens ? Ce début d'année commence bien ?
Sinon, le chapitre que vous venez de lire reprend des faits réels (mais très romancés car j'avais très peu de sources) mais il a entièrement été écrit par moi, bien entendu...
Qu'en avez-vous pensé ?

©

𝟏𝟗𝟒𝟒, 𝐑𝐞́𝐬𝐢𝐬𝐭𝐚𝐧𝐜𝐞Où les histoires vivent. Découvrez maintenant