Chapitre 3 - La Nuit

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Un peu plus tard, alors que la nuit était désormais tombée et que tout le monde ou presque dormait, la sœur de Pyrobut, Roussil, peinait à trouver le sommeil. Et pourtant, il n'y avait pas de pleine lune ce soir. Bien que d'une manière générale, son sommeil n'était pas affecté par la présence de la pleine lune.

Alors que son frère, dans la chambre d'à côté, dormait lui à poing fermé, Roussil elle, changeait de position toutes les cinq minutes, dans l'espoir d'enfin parvenir à trouver le sommeil. Mais malheureusement pour elle, quand son corps n'avait pas envie de se reposer, il n'y avait rien à faire.

Elle regardait le plafond, d'un regard fixe et l'air de marbre, alors que ses bras étaient derrière sa tête, et que sa couverture, qui ne couvrait plus que ses jambes tant elle bougeait, était à deux doigt de tomber du lit, elle tourna le regard vers la petite fenêtre, qui se trouvait sur la gauche de son lit. Elle pouvait voir, au travers, toutes ces étoiles, qui illuminaient le sombre ciel de la nuit. Pour passer le temps, pendant quelques minutes, elle tenta de compter le nombre d'étoiles qu'elle pouvait voir. Mais cela la lassa très rapidement.

Alors, bien assez agacée de ne pas parvenir à trouver le sommeil après plus d'une heure, elle donna un petit coup de pied dans sa couverture pour se dégager, et elle se releva, bien décidée à faire un petit tour à l'extérieur, dans l'espoir de peut-être enfin se sentir fatiguée, après cela. 

Elle s'approcha de la porte en bois qui séparait sa chambre du reste de la maison, et l'ouvrit aussi silencieusement que possible, en espérant que le léger grincement qui se faisait entendre uniquement pendant les premières secondes de son ouverture n'allait pas réveiller son frère. Elle l'ouvrit de façon à être suffisamment entrouverte pour pouvoir passer discrètement. Puis, elle traversa le salon, en traînant sa main contre la table, à côté de laquelle elle passa, et puis, elle arriva devant la porte d'entrée, qu'elle ouvrit. Cette dernière n'était pas grinçante, Roussil l'ouvrit un peu plus grandement, et puis, elle arriva à l'extérieur.

Dès qu'elle fut à l'extérieur, son premier reflexe fut de se retourner, et, s'appuyant bien sur ses deux pieds et en prenant tout son élan, elle sauta aussi haut qu'elle le pouvait, et atterrit sur le toit de la maison. Cette maison n'était pas très haute, elle ne devait pas faire plus de trois ou quatre mètres de hauteur. Roussil avait un avantage, qu'elle tenait de son père et de son frère, c'est qu'elle était très agile. Elle était capable de sauter à une altitude dépassant les dix mètres de haut, ce qui était impressionnant, pour un pokémon n'ayant pas atteint son stade final d'évolution.

Lorsqu'elle arriva sur le toit, elle se retourna dans la direction inverse, la même que quand elle sortit de la maison, et s'assit sur le rebord du toit. Sa jambe gauche pendait dans le vide, tandis que sa jambe droite, recroquevillée contre elle, lui servait de support, alors qu'elle posa son avant-bras sur son genoux. Et puis, elle attendit, en regardant les étoiles, et en espérant, au fond d'elle, qu'elle trouverait bientôt le sommeil.

Au même moment, à quelques mètres d'ici, à vrai dire, juste au pied de la maison d'à côté, quelqu'un d'autre était réveillé, et était adossé contre le mur de la maison, un pied contre le mur, regardant l'océan, les bras croisés. Et cette personne, c'était Typhlosion. Il semblait lui aussi avoir du mal à trouver le sommeil. Il n'y avait pas de raison apparente, mais de temps à autre, cela lui arrivait de mal dormir. Puis, il se redressa, décidé à faire le tour du village, pensant qu'après ça, peut-être sera-t-il suffisamment fatigué pour dormir.

Il passa devant sa maison, puis, devant celle de Pyrobut et Roussil. Mais alors qu'il marchait, ne pensant à rien de particulier, il entendit soudainement une voix l'appeler.

- Hé, salut !

Typhlosion s'arrêta aussitôt net et tourna le regard sur sa gauche, en hauteur, là où il croyait avoir entendu cette voix. Et là, perchée à quelques mètres au dessus de lui, il vit Roussil, qui le regardait, d'un air détendue.

- Ah, salut, Roussil. Tu ne dors pas ?

- Je n'y arrive pas. Tu veux monter, discuter un peu ?

- Pourquoi pas. Une seconde, j'arrive.

Typhlosion, n'étant pas aussi souple que Roussil, préféra utiliser l'échelle, qui se trouvait juste de l'autre côté de la maison. Alors qu'il grimpait un à un les barreaux de l'échelle, Roussil patientait, alors qu'elle entendait, derrière elle, Typhlosion, en train de monter à cette échelle, qui était si bancale que Typhlosion, à chaque barreau qu'il grimpait, avait l'impression qu'elle allait s'effondrer d'une seconde à l'autre. Puis, Typhlosion arriva finalement en haut. Roussil se retourna vers lui, et lui sourit, ce à quoi il répondit du même sourire. Et puis, il vint s'asseoir à côté d'elle.

- Alors, comment ça va ? » Lui demanda-t-il, alors qu'il venait de s'asseoir à côté d'elle.

- Plutôt bien, même si le fait que je n'arrive pas à dormir me gonfle. Et toi ? » Lui répondit-elle.

- Moi aussi, ça va. On est deux alors.

- Je ne suis pas seule, alors, au moins.

- Ouais. Mais c'est pas facile d'avoir des problèmes de sommeil dès le jeune âge.

- Jeune ? Typhlosion, je crois que je suis au moins aussi âgée que toi.

- Hein ? Sérieusement ?

- Oui. Je sais que mon apparence porte à confusion, mais c'est pourtant bien le cas.

- Oh... Je suis désolé, alors.

- Tu n'es pas le premier à faire l'erreur, ne t'inquiète pas.

- Mais comment se fait-il que tu n'es pas évolué en Goupelin, alors ?

Roussil hésita quelques secondes, avant de lui répondre.

- En général, j'évite d'en parler, parce que j'en ai presque honte. Mais bon, comme tu m'as l'air d'être de confiance, je pense pouvoir te le dire. J'ai une maladie très rare depuis ma naissance qui fait que je n'ai pu évoluer qu'une seule fois, et que je n'atteindrai donc jamais ma forme finale.

- Oh... Je comprends mieux, maintenant. Je suis désolé, Roussil.

- Hm... Enfin, je ne me plains pas, ça aurait pu être pire. J'aurais pu ne jamais évoluer tout simplement, et rester un Feunnec toute ma vie.

- Tu sais, j'ai mis beaucoup de temps à évoluer, moi aussi. Entre le jour où j'ai évolué en Feurisson et celui où j'ai évolué en Typhlosion, il s'est écoulé plus de douze ans. Alors peut-être qu'un jour ou l'autre, ta maladie finira par partir ?

- J'aimerais être aussi optimiste que toi, Typhlosion. Mais bon...

- Hm... Tu sais si un soir ça ne va pas trop, ou que tu as juste envie de discuter, tu peux venir me voir. Même si je dors, n'hésite pas à me réveiller.

- Je m'en souviendrais. Merci beaucoup, Typhlo. Ça ne te dérange pas que je t'appelle comme ça ?

- Non, t'inquiète pas, au contraire, j'aime bien ce surnom.

- Parfait alors.

Quelques secondes passèrent, jusqu'à ce que Roussil sente que ses paupières commençaient à devenir lourde. La fatigue semblait enfin vouloir pointer le bout de son nez.

- Bon... Je crois que je vais te laisser, je commence à être fatiguée.

- Pas de problèmes. Dors bien, Roussil. À demain.

- Toi aussi, Typhlo. À demain.

Roussil se releva alors, et sauta du toit, puis, rentra chez elle, alors que Typhlosion, lui, resta assis sur le rebord du toit, observant la lune et les étoiles, qui étaient particulièrement nombreuses, ce soir-là.

Latios & Latias VOù les histoires vivent. Découvrez maintenant