Pov Clarke
Ça commence à être compliqué, et je me rends compte, qu'avec le temps, le compliqué me fatigue. Il me fatigue vraiment. Depuis décembre, depuis mes retrouvailles avec Lexa, ma relation avec Niylah s'est dégradée. Et depuis la rentrée, c'est de pire en pire. Dès qu'il s'agit d'elle, dès que Lex est dans les parages, tout est difficile, invivable presque. Et pourtant je fais des efforts, ou du moins quand nous sommes tous ensemble j'évite au mieux les contacts avec la brune, j'évite les embrassades trop longues, les gestes qui pourraient sembler déplacés. Heureusement, nos rendez-vous en salle d'art nous permettent de rattraper le temps perdu. Et je sais que dans un sens c'est mal, je sais qu'elle ne devrait pas être celle qui me réconforte de mes nombreuses disputes avec ma petite amie, et dans un sens, ce n'est pas le cas. Mais ces quelques instants de bonheur, cet échappatoire, quelques fois par semaine de 17h à 19h, me permettent de décompresser, de souffler, ils me permettent de rire et de retrouver un peu de chaleur dans les bras de Lexa.
Nous passons des heures à discuter, à profiter de ces quelques moments ensemble. On rit, on partage et parfois il peut se passer des heures sans que l'on ne parle, restant là, dans un silence agréable, dans un silence qui nous va bien. Et puis parfois, j'abandonne mon pinceau, parfois, je m'assois là, en face d'elle, au sol, près de mon chevalet, nous buvons un thé, mangeons un ou deux muffins et oublions complètement tout ce qui existe à l'extérieur. Ces deux heures, trois fois par semaine, sont devenues mon nouveau souffle, je dois l'avouer. Un souffle qui me permet de supporter le reste de la semaine loin d'elle, ou du moins le reste de la semaine où l'on ne peut être seules, à deux.
Est-ce que je peux faire le point, aujourd'hui, trois mois après nos retrouvailles ? Sur mes sentiments ? Sur la place de chacune dans mon coeur ? Oui je crois bien. J'ai écouté les conseils d'Anya, j'ai écouté tout ce qu'elle m'a dit et j'ai laissé place à mes sentiments tout en contrôlant mes actions, pour ne pas outrepasser des limites qui pourraient être dangereuses et cruelles. Les cours de sport sont devenus plus.. agréables. Malgré les positions de plus en plus étranges que nous a demandé notre professeur, malgré des moments plus que gênants qui m'ont forcé à prendre sur moi à de nombreuses reprises, malgré les contacts échangés entre Lexa et moi, malgré tout ça, notre amitié s'est renforcée. Nous avons accepté le malaise à certains moments, nous avons accepté les regards qui en disent long, nous avons accepté le fait d'être ce que nous sommes l'une pour l'autre. Enfin je l'imagine car nous n'avons eu aucune conversation réelle là dessus et c'est peut-être pour ça, finalement, que tout va bien.
Je l'aime. Je l'aime de tout mon coeur, je le sais aujourd'hui et surtout je l'accepte. Et comment ne pas l'aimer ? Elle est sans doute la personne la plus attentionnée, la plus généreuse, la plus douce que je connaisse. Et est-ce que j'ai confiance en elle, aujourd'hui ? Dans cette relation que l'on construit ? Oui, complétement. J'ai réappris à la connaitre, j'ai réappris à me confier à elle, j'ai réappris à accepter de l'aimer d'une façon pouvant dépasser les étiquettes de l'amitié ou de l'amour. Elle n'a jamais été aussi importante qu'aujourd'hui et il ne me reste qu'un seul démon à combattre, un démon s'immisçant dans chacune de mes relations : la jalousie.
La jalousie me bouffe. Au fil des semaines, elle s'est installée, aussi bien dans ma relation avec Niylah, que dans celle que j'entretiens avec Lexa. D'un côté je dois gérer ma petite amie et ses réactions face à mon amitié avec Lex et sincèrement, je peux parfois le comprendre et parfois non. Quand la blonde est là, quand nous sommes tous ensemble, je n'ai d'yeux que pour elle, c'est à peine si je capte les autres, et surtout pas la brune. Je suis tendre et attentionnée, comme je l'ai toujours été, mais il suffit d'un sourire, il suffit de quelques mots échangés pour que tout bascule, pour que je me retrouve une nouvelle fois à me justifier sur des actes que je ferais même avec O ou Anya. Je me justifie sur ma main se posant sur son avant bras pour simplement lui dire au revoir, sur un sourire échangé lorsque je rends visite à Niylah et que Lexa est là, j'ai même du me justifier de lui avoir dit bonjour lorsque nous l'avons croisé au magasin de jeux vidéos en bas de chez An. Et j'étouffe, j'étouffe de devoir subir ces interrogatoires, de devoir répéter encore et encore les mêmes histoires en boucle. Et j'ai commencé à lui mentir, ou du moins à ne pas tout lui dire. Je ne lui ai pas parlé des moments en salle d'art avec Lexa, je ne lui ai pas parlé des cours de sport ou du fait que l'on passe nos heures d'étude ensemble. Je ne lui ai pas dis avoir passé quelques après-midi à la galerie avec elle, ou bien même de ces fois où je suis allée chez elle, avec Rae, pour simplement passer un moment entre amies. Je ne lui ai rien dit, pas parce que j'ai l'impression de faire quelque chose de mal, mais simplement parce que plus le temps passe, plus j'ai l'impression que les discussions n'en sont plus, qu'elles deviennent des disputes de plus en plus compliquées à gérer. Plus le temps passe et moins Niylah a de patience avec ça, j'ai même parfois l'impression que l'amour qu'elle pouvait me porter s'est transformé en rancœur ou en haine. Je sais que ce n'est pas le cas, et que la jalousie gangrène notre relation, gangrène ses sentiments et les retourne contre nous, mais il n'empêche que rien de tout ça n'est agréable et égoïstement, je préfère garder mes moments avec Lexa comme ils sont : simples et remplis de tendresse.
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To the moon and back
FanfictionIl arrive parfois que rien ne soit contrôlable. Il arrive parfois que chacun de nos sens réponde à l'autre, soit amplifié par l'autre. Que notre âme, aussi torturée ou belle soit-elle, ait envie de se connecter, de se lier avec une seconde, capable...