Pov Clarke
Je ferme la porte derrière moi. Mon cœur bat vite dans ma poitrine alors que Lexa s'est déjà retournée pour partir, m'invitant à la suivre. À l'instant même où mes yeux se sont posés sur elle, j'ai vu que ça n'allait pas, qu'elle n'allait pas bien, que quelque chose semblait s'être effondré en elle. Je n'ai pas su l'expliquer sur l'instant mais outre la pâleur de sa peau et ses yeux rougis sans doute pas une floppé de larmes, elle semblait vide, vide d'émotion. Et je n'aime pas ça, je n'aime pas du tout cette Lexa, figée par la douleur, cette Lexa dont le cerveau doit être en train de se retourner pour mille et une raisons, raisons que je vais sans doute connaître bientôt je le sens. Elle me rappelle celle d'il y a quelques mois, celle coupant les ponts avec moi, m'ignorant, me blessant. Or, cette fois-ci elle m'a promis qu'elle prendrait soin de nous.
Elle t'avait déjà promis la fois d'avant..
Hmm.
Un pic dans ma poitrine me fait mal, une vraie douleur, pas un sentiment, non, j'ai mal. J'agrippe mes doigts à mon t-shirt, le froissant légèrement comme pour arrêter toute sensation, j'inspire, et celle-ci me quitte enfin. Ne nous fait pas de mal Lexa.. Je t'en supplie.
J'expire et je finis par la suivre. Me rapprochant d'elle, je la vois mettre de la distance entre nous. Non pas qu'elle s'éloigne, mais sa gestuelle, la posture de son corps, tout chez elle me crie de ne pas m'approcher trop, de ne pas la toucher, de ne pas l'inviter même à discuter. Cette aura sombre me brise le cœur et n'annonce rien de bon.
"Lex.. ?" Je tente tout de même, nous n'allons pas traverser la ville sans un mot. Elle ne me répond pas, ce qui me fait soupirer avec insistance. J'attends.
"Je cherche juste un endroit tranquille pour discuter.." Me dit-elle d'une faible voix avant de se diriger vers le parc de la ville.
Je ne dis rien et nous pénétrons les lieux. Il fait bon dehors, chaud même, et je dois avouer que le côté ombragé du parc fait du bien à ma peau déjà bien rosie par le soleil ces derniers temps. Elle s'avance encore, s'enfonçant un peu plus vers le centre, là où se trouve une petite étendue d'eau, entourée de pelouse. Il y a peu de monde aujourd'hui, j'imagine que le soleil les a attiré vers la plage. Nous descendons la petite colline pour nous rapprocher du centre. Lexa s'assoie dans l'herbe et je fais de même, me postant face à elle, l'invitant ainsi à la discussion.
Sa tête est toujours baissée et un silence gênant commence à s'installer. Je l'observe, elle, tout son corps crispé, ses doigts s'efforçant de ne pas arracher toute la pelouse autour de nous. Assise en tailleur, même ses mollets semblent se contracter à en faire pâlir la pire des crampes. Je soupire. Comment ma Lexa, comment cette femme chaleureuse, douce, amoureuse - j'ose penser - comment celle m'ayant embrassé avant de partir, m'ayant soufflé un "tu me manques déjà" au creux de l'oreille et m'ayant rattrapé pour un dernier baiser peut être celle devant moi ? Fermée, me repoussant presque. Et je ne l'ai pas touché, je n'ai même pas essayé de poser ma main sur son bras, mes lèvres sur sa joue. Elle ne m'y a pas invité, bien au contraire. Et une nouvelle fois, j'ai la sensation de redevenir ce parasite dans sa vie, s'accrochant à elle, essayant de lui ponctionner quelques goutes de sang dont elle ne veut se séparer, prête à recevoir un violent coup de journal, m'assommant, me brisant à nouveau en deux. Je sens la panique me gagner peu à peu, j'aimerais lui demander de parler, j'aimerais juste lui demander de m'expliquer, de me rassurer, d'envelopper ses mains autour de mon visage pour me dire que tout va bien aller. Mais aucun mot de sort, aucun geste, je suis comme pétrifiée quand je comprends enfin ce qu'il se passe.
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To the moon and back
FanfictionIl arrive parfois que rien ne soit contrôlable. Il arrive parfois que chacun de nos sens réponde à l'autre, soit amplifié par l'autre. Que notre âme, aussi torturée ou belle soit-elle, ait envie de se connecter, de se lier avec une seconde, capable...