Chapitre 67 : Envie et soulagement

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Pov Clarke

Ok Luna est très collante ce soir. Beaucoup plus qu'habituellement. Elle est différente, elle est plus tactile, moins sur la retenue. Et j'ai beau avoir bu jusqu'à me sentir légèrement saoule, et ne pas avoir dragué ou m'être faite draguer depuis des mois voire des années, je sais encore reconnaître quelqu'un qui veut me mettre dans son lit. Et c'est son cas ce soir. Je le vois à ses gestes, à sa main qui s'est posée une multitude de fois sur ma cuisse, à sa voix bien plus grave lorsqu'elle s'adresse à moi, à son regard bien plus insistant aussi, sur mes lèvres, mon décolleté, même mon entrejambe y passe. La seule chose qui me ''rassure'' c'est qu'il s'agit de Luna et que je sais que tant qu'elle n'aura pas mon accord, elle ne fera rien. Je suis peut-être de la viande fraîche pour elle ce soir mais je suis également et surtout son amie.

C'est peut-être déjà le troisième bar où nous allons cette nuit. Le troisième bar et sans doute le douzième cocktail que je prends. Je sais d'avance que demain va être difficile. Heureusement que j'ai cette chance incroyable de travailler et de vivre mon quotidien avec des gens qui sont, à présent, devenus des amis; il m'est donc beaucoup plus facile de discuter avec eux. Ils sont au courant que de ce soir jusqu'au 26 au moins, je serai moins disponible. Joignable en cas d'urgence uniquement. Même si ma carrière est tout pour moi, Octavia et sa semaine de mariage l'est davantage.

''Tu veux danser ?'' Me demande alors Luna assise à côté de moi.

Nous sommes toutes installées dans ce pub. Il est bientôt 1h du matin et d'ici deux heures environ il fermera. Nous profitons de la bonne bière que l'on vient de nous servir. Au centre de la pièce Raven, O', Niylah et Écho dansent ensemble depuis plus de vingt minutes. Lexa et Anya sont sorties fumer je crois et j'avoue que j'en ai également besoin.

''J'ai envie d'une clope. Tu viens ?" Je lui demande en souriant.

''Bien sûr. Attends, je prends juste un truc.''

Et je la regarde faire et sortir de son sac, un joint. Shit. Ce n'est qu'un joint, mais shit. J'étais prête à faire face à la drogue ce soir mais pas venant de mes propres amies.

Relax Griffin, ce n'est que de la weed.

Justement. J'ai commencé par ça. Un joint en soirée. Puis deux, puis trois. Puis c'est devenu deux puis trois par jour. Puis cinq puis six. Puis à la fin, je ne les comptais même plus. À la fin, les joints se sont mélangés à la coke et à l'héroïne. À la fin, il ne restait plus rien de moi. Mais la sensation, les sensations sont toujours ancrées dans ma mémoire. Ce sentiment de bien être, ou d'euphorie, ce sentiment d'extase même. Ils étaient tous là pour remplacer la peine, la tristesse et l'abandon.

Pendant plus d'un an, les drogues ont été mes meilleures amies. Et comme toutes meilleures amies, même en les revoyant quelques années après, parfois rien ne semble avoir changé. Et entre sentiment de nostalgie et réel désir de les connaître à nouveau, il n'y a qu'un minuscule pas qui peut se résumer à ça : un petit joint en soirée.

Je sors de mes pensées grâce ou à cause de la main de Luna dans mes reins.

''On y va ?'' Me dit-elle, en pressant légèrement sur le bas de mon dos.

J'acquiesce rapidement avant de marcher vers la sortie.

''Aaah un peu d'air.'' S'exclame-t-elle lorsque nous arrivons enfin dehors. Je sors mon paquet de clopes de ma poche et en tire une cigarette que je viens allumer. Je passe mon briquet à Luna qui, elle, de son côté, allume son bedo.

To the moon and backOù les histoires vivent. Découvrez maintenant