Pov Lexa
Je ne peux pas, je ne peux pas la regarder. Si il y a une personne que je ne veux pas blesser c'est Clarke. Je ne comprends pas ce que j'ai fais, à quel moment ce jeu est devenu sérieux pour elle. Sérieux ? Je ne sais même pas si c'est le cas. Je sais simplement que je ne veux faire de mal à personne. Est-ce que je me suis trop impliquée ? Est-ce qu'elle me déteste maintenant ?
"Lexa ?"
Je sens ma gorge se nouer et je sais que les mots ne peuvent pas sortir. J'aimerais lui crier que je suis désolée, que je ne veux pas perdre notre amitié, mais je n'arrive pas. Tout chez Clarke me rend extrême dans mes émotions, dans mes actions, dans mes ressenties. C'est bien la première fois que j'ai du mal à garder le contrôle.
"Lexa, regarde-moi."
Non, Clarke, laisse moi faire le point.
Mais elle ne me laisse pas. Je sens une chaleur sous mon visage et une odeur de vanille chatouiller mes narines. Elle sent bon. Mais je n'ai pas le temps de tergiverser là dessus, je dois m'excuser encore et encore, jusqu'à ce qu'elle retrouve son joli sourire.
Cet océan de bleus m'attrape au vol et je me perds dans son regard, terrifiée de ce que j'y découvre. Elle semble.. anéantie. C'est donc à ce point ? J'ai beau réfléchir dans tous les sens, remuer toutes nos discussions, je n'arrive pas à repérer le moment où tout m'a échappé. Elle doit sentir ma confusion car une de ses mains se pose sur mon visage. Sa paume et chaude et juste un instant, juste un tout petit instant j'aimerais me laisser aller à ce contact, j'aimerais me reposer sur cette chaleur. Mais je ne peux pas, pas comme ça en tout cas. Elle caresse ma joue et se rapproche de moi. Je suis totalement imprégnée de son odeur, de ce confort que je ressens en sa présence. Tout m'apaise à l'instant et pourtant, pourtant je sais que ce qui est en train se passer devant mes yeux est dur et empli de tristesse.
Je suis perdue dans son regard, dans ces pensées qui me retournent l'estomac à présent, quand je sens ce contact à la commissure de mes lèvres. Je me tétanise.
Clarke...
Elle reste peu, mais suffisamment pour que je sente l'émotion la gagner, suffisamment pour ressentir sa tendresse et sa peur.
Elle se recule.
"J'ai gagné. Game over."
Et elle s'effondre. Elle me sourit mais je le vois, son visage humide, je ressens son corps me suppliant de la laisser partir. J'essaye de capter son regard pour lui dire de rester, pour comprendre ce que je peux faire pour l'aider.
Mais mon corps bouge sans me demander mon avis et en quelques secondes je me retrouve seule dans cette chambre. Je suis perdue. Mais je ne peux pas l'être, je ne peux pas la laisser partir sans m'excuser, sans comprendre. J'ai la sensation qu'elle m'échappe, que je suis en train de la perdre et ce sentiment est bien plus affreux que ce que j'avais pu imaginer.
Rapidement, j'ouvre la porte de la chambre pour la suivre. Je regarde à droite à gauche et je la vois au bout du couloir, à quelques mètres de cette barrière séparant notre moment du salon.
"Clarke !"
Je la vois se figer une seconde ce qui me laisse le temps de courir vers elle; mais elle reprend sa marche.
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To the moon and back
أدب الهواةIl arrive parfois que rien ne soit contrôlable. Il arrive parfois que chacun de nos sens réponde à l'autre, soit amplifié par l'autre. Que notre âme, aussi torturée ou belle soit-elle, ait envie de se connecter, de se lier avec une seconde, capable...