Chapitre 49 : Communication

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Pov Lincoln

Je regarde l'heure à ma montre : 14H12. Il me semble qu'Anya m'a dit qu'il faudrait être prêt à partir pour 15h, mais je ne trouve toujours pas mon satané pantalon de ski. J'ai défait la quasi totalité de mon placard et impossible de mettre la main dessus. J'hésite un moment, parce que je sais qu'elle risque encore de me dire que je suis tête en l'air, puis je me décide à aller au salon, lui demander de l'aide. Je traverse le couloir des chambres, ouvre la porte de la pièce à vivre et tombe directement sur ma sœur.


"An, t'aurais pas vu mon pantalon de ski bleu par hasard ?"


"À la buanderie." Me dit-elle simplement.


Je traverse donc le salon, et ouvre la porte derrière la cuisine. Effectivement, il est plié là, au dessus de la machine à laver. Je le récupère et repasse à nouveau devant ma sœur qui semble bien pensive à regarder la baie vitrée de cette façon. Je me rapproche d'elle.


"Qu'est-ce qu'il y a ?" J'ose lui demander.


On ne parle pas beaucoup avec Anya, nous n'en avons pas vraiment besoin. Depuis tout petit nous sommes habitués à ces échanges rapides, simples, à quelques regards et surtout à la présence de l'autre, souvent suffisante à nous rassurer. Mais cette fois-ci je ne sais pas, il y a quelque chose de différent. Après tout elle grandit et avec l'âge, les problèmes deviennent plus importants.

Je m'assoie donc à côté d'elle, suivant son regard du mien, observant les nuages à travers la vitre. Et j'attends, j'attends qu'elle me parle.


"Je vais la perdre Lincoln. Je sais que je vais la perdre."


Ses mots sont presque comme un souffle et je comprends de suite de qui elle parle.


"Ça ne va pas avec Raven ?"


"Si tout va bien, tout va même trop bien. Elle est.." Elle s'arrête de parler un instant, je vois bien qu'elle essaye de contenir des larmes trop intrusives à son goût. "Elle va partir étudier en Californie. Elle a eu sa réponse avant les vacances de Noël. Si elle réussit son année, elle est prise à Stanford directement et moi.."


"Et toi tu vas aller au MIT." Je finis alors sa phrase comprenant à présent sa douleur. Elle acquiesce simplement avant de venir plonger son visage dans ses mains.


"Je vais la perdre, elle va partir étudier à l'autre bout du pays et je vais juste la perdre."


Les sanglots de ma soeur me font toujours autant de peine, alors je passe mon bras dans son dos pour venir la coller contre moi.


"Ça va aller An', les relations à distance sont pas faciles mais vous vous aimez tellement toutes les deux, j'suis sûre que vous allez y arriver."


Elle se décale un peu, je sais que le contact n'est pas son fort.


To the moon and backOù les histoires vivent. Découvrez maintenant