34.Sois mienne

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Devait-il la rattraper ? La rejoindre dans sa chambre et la forcer à lui dire toute la vérité ? Non, c'était tout simplement impossible, pour le moment en tout cas. Drago avait conscience qu'il se montrait trop impatient, trop pressant et bien trop entreprenant avec Hermione. Lui-même avait eu besoin de plusieurs mois pour se faire à l'idée qu'il était tombé amoureux d'elle et qu'il souhaitait vivre à ses côtés pour le reste de ses jours. Alors comment pourrait-elle accepter cette situation en aussi peu de temps ? Il devait la laisser tranquille quelques temps, il en était certain. Mais malgré tout, il savait en son for intérieur qu'il était impensable pour lui de rester à distance de la Gryffondor. Il avait continuellement besoin de la voir, l'entendre, la toucher, la sentir, de la posséder complètement. Mais alors, que devait-il faire ?
Il continua à ressasser de sombres pensées durant tout le trajet qui l'amenait vers son dortoir, quand on l'interpela bruyamment. Dérouté, il se retourna lentement et vit Astoria s'avancer dans sa direction, l'air déterminé.

- Drago, cela fait si longtemps que je ne t'ai p..., commença-t-elle en essayant de lui prendre la main.
- Qu'est-ce que tu veux ? coupa froidement le garçon blond en évitant tout contact physique avec elle.
- Je... Je voulais juste te voir, j'avais besoin de te parler, répondit-elle la mine à présent déconfite.
- Et bien je suis là, alors parle ! siffla Drago avec dédain.

Mal à l'aise, Astoria arpenta le couloir du regard, s'entortillant les mains, la respiration saccadée. De toute sa hauteur, le Serpentard la contemplait, jugeant son teint blafard et ses cernes sous les yeux avec mépris.

- Bon alors ? Tu vas parler ou pas ? s'impatienta le jeune homme.
- Oui... Oui... Tu sais, je ne vais pas très bien en ce moment, ma mère et moi-même vivons un moment difficile, alors tu vois, je me suis dit que, je me suis dit que... que..., bredouilla-t-elle, de plus en plus apeurée.
- Que quoi ? s'énerva-t-il.

Elle leva alors les yeux et le fixa avec espoir.

- Il n'est pas encore trop tard Drago..., murmura-t-elle.
- Trop tard pour quoi ?

Et sans un mot, elle s'élança vers lui, enroula ses bras autour de ses épaules, prête à l'embrasser avec passion, quand il lui attrapa les bras pour la rejeter violement au sol.

- Crois-tu vraiment que moi, Drago Malefoy, je vais m'intéresser à toi ? ricana-t-il méchamment.
- Mais tu es...
- Je ne suis rien pour toi ! l'interrompit-il d'une voix forte. A partir de ce soir, je veux que tu oublies mon existence, gamine. Te voir m'use les nerfs, soupira-t-il avec morgue avant de s'éloigner de sa démarche trainante.

Au croisement du couloir, il jeta tout de même un dernier coup d'œil à la jeune fille. Cette dernière était toujours par terre, mais le toisait d'un regard à la fois glacial et perfide, un léger rictus déformant ses lèvres, le faisant frémir de part en part.
Néanmoins ravi de s'être définitivement débarrassé de cette enquiquinante Greengrasse, il pénétra de meilleure humeur dans le dortoir, quand quelque chose attira son regard. D'un rapide murmure, Drago éclaira sa porte et découvrit avec stupéfaction ces quelques mots :

<center>Le serpent tombe amoureux du lion. Le sang de bourbe souille le sang pur</center>

Interloqué face à ce message déroutant, Drago se dépêcha de l'effacer à l'aide d'un petit sort avant d'entrer dans sa chambre et de s'allonger sur son lit, le cerveau en ébullition. Qu'est-ce que cela voulait-il signifier ? Il était évident que ce message lui était destiné, et évoquait sa relation secrète avec Hermione. Etait-ce une plaisanterie ? Une menace ? Il se souvint alors de cette nuit passée dans la forêt avec le Mangemort. Celui-ci n'avait pas dit un nom avant de mourir ? De qui parlait-il ? D'un complice ? D'une autre victime ? Nom d'un Scroutt... Pourquoi n'avait-il pas fait attention à ce foutu nom ? Peut-être que cet individu pouvait avoir un rapport avec ce message, ou peut-être que ce n'était qu'une mauvaise blague et qu'il allait devenir fou à se creuser les méninges à ce point ? Drago décida alors d'oublier ces mots pour la nuit, il était inutile de s'angoisser pour si peu. Demain, il en parlerait à Hermione, si cette dernière était prête à l'écouter sans fuir à toutes jambes. Ce sont sur ces pensées que le garçon, épuisé, ferma les yeux et s'endormit profondément.

La rancune d'un serpent [Histoire ancienne - Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant