2.Neville où l'art du mensonge

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- Hermione... Hermione... Réveille-toi Hermione...

La jeune femme émergea lentement, souleva péniblement les paupières pour y découvrir une petite bouille penchée sur elle, une petite bouille légèrement paniquée.

- Neville... ?
- Oui oui ! Mais réveille- toi maintenant, il risque de revenir d'un moment à l'autre, il ne faut surtout pas qu'il te voit dans son lit ! s'écria le garçon totalement apeuré.
- Mais calme-toi Neville..., ronchonna Hermione, qui se leva tout de même.

Quelle bonne nuit elle avait passé ! Pas de Pansy qui frappe contre le lit, pas de scènes de baiser écœurantes, pas de salle de bain occupée, le bonheur à l'état pur pour la jeune étudiante. Néanmoins, elle n'eu pas le loisir de profiter de cette matinée calme, puisque ce cher Neville était tout sauf apaisé.

- Allez debout Hermione ! Lève-toi et je ne sais pas moi... va prendre une douche, continua-t-il en l'aidant à sortir du lit et en la poussant dans la salle de bain.

Il attrapa au passage une serviette et la jeta à Hermione avant de fermer la porte d'un geste brusque. Soulagé, il se dépêcha de faire le lit de son colocataire afin que ce dernier ne découvre pas qu'une autre personne, et surtout Hermione, avait dormis dans ses draps.
La jeune fille, pas totalement réveillée, se déshabilla et aperçu son reflet dans le miroir posé en face. Elle eu du mal à soutenir le regard, certes Hermione était certes une sorcière, mais elle restait une jeune fille de 18 ans, qui comme toutes les filles de son âge, nourrissait certains complexes. Le premier avait été ses grandes dents, qu'elle avait pu rétrécir et aligner à l'aide d'un petit sort, néanmoins elle ne pouvait changer totalement son apparence, si c'était le cas, tous les sorciers et sorcières seraient d'incroyables beautés.

Mais tout de même, elle ne supportait pas ses yeux marrons, qu'elle jugeait ternes, elle avait souvent envié les sublimes yeux verts d'Harry. La jeune femme n'appréciait pas non plus ses cheveux, trop broussailleux, malgré ses efforts constants pour les aplatir, sa poitrine était selon elle trop petite et ses hanches trop prononcées... Elle pouvait continuer comme ça pendant des heures sans s'arrêter, des complexes qu'elle prenait bien soin de cacher à ses amis.
Elle lança à son reflet un dernier regard irrité avant de passer sous l'eau fraiche, ce qui lui fit le plus grand bien.
Neville de son côté sorti sans un bruit du dortoir pour tomber nez à nez avec un Malefoy contrarié.

- Dégage de ma route le rat, grogna le Serpentard, à la vue de l'ancien Gryffondor.

Pris de panique, le pauvre Neville n'osa faire un geste, de peur que Drago découvre Hermione dans leur chambre commune. Il se racla difficilement la gorge et lui dit d'un ton le plus assuré possible :

- Je... Je ne suis pas un rat Malefoy !
- Quoi ?
- Le seul rat ici c'est toi, continua le jeune garçon, cherchant désespérément à gagner du temps.
- Alors le rat ? On se sent plus aujourd'hui ? demanda Drago, amusé, tout en sortant délicatement la baguette de son pantalon, prêt à en découdre.

De plus en plus apeuré à la vue de la baguette de Drago, Neville recula et se retrouva dos au mur, ou plutôt dos à la porte de sa chambre, qui s'ouvrit d'un seul coup, ce qui fit tomber Neville violemment.

- Ho Neville, je suis désolée, ça va ? s'enquit Hermione en s'agenouillant à côté de Neville, qui lui-même se massait la tête en ronchonnant.
- Oui oui... Ne t'en fais pas.

Drago, toujours debout devant le pas de la porte, contempla la scène sans un mot, le visage fermé. Hermione aida Neville à se mettre debout, le remercia pour l'avoir accueilli cette nuit, et regagna sa propre chambre, sans un regard pour Drago, ce dernier ayant exactement la même attitude à l'égard de la Gryffondor. Alors qu'Hermione disparaissait de son champ de vision, Neville s'avança avec précaution, dans le but d'aller prendre son petit-déjeuner, mais une main l'empoignant sauvagement l'empêcha de faire un pas de plus, il se retrouva propulsé en arrière pour tomber à nouveau sur les fesses, et entendit la porte de sa chambre se fermer d'un coup sec. Neville était bloqué dans la pièce avec un Drago, de toute évidence, fort crispé.

La rancune d'un serpent [Histoire ancienne - Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant