24.Douce nuit

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- Je le déteste.

Hermione ne cessait de répéter ces trois mots depuis plusieurs heures maintenant. Après s'être enfuie de la chambre de son adversaire, elle avait filé directement dans la sienne, en oubliant totalement qu'elle avait des recherches à effectuer. Debout devant le miroir, elle passa délicatement son index sur sa lèvre à présent quelque peu gonflée. Dire qu'il avait osé la mordre, comme un animal, c'était tout simplement abject, mais ce qui l'était encore plus, c'était la réaction de son propre corps, qui juste en repesant à la scène, se réchauffait étrangement. La jeune fille se laissa alors tomber sur son lit, la main posée contre son ventre, ses longs cheveux bruns éparpillés autour de son visage. Elle n'avait passé qu'un jour et demi avec Malefoy et déjà deux conflits avaient éclatés, certes elle en était la cause, mais tout de même. Elle n'était pas responsable du fait d'être tombée par hasard sur la conversation intime que la mère et le fils partageait, tout comme elle avait été parfaitement en droit de se moquer de lui avec sa blague sur Stars Wars, lui-même s'était joué d'elle des dizaines de fois auparavant.

- Tu t'es moqué de moi, je me suis vengé. Point à la ligne.

La réplique du garçon résonna brutalement en elle, ce qui la poussa à se relever et à se munir de sa baguette, tout en regardant l'horloge : 02h13.

- Parfait. Il doit certainement être en train de dormir à cette heure-ci, murmura-t-elle pour elle-même.

Hermione s'observa une dernière fois dans la glace et frémit face à son aspect. Ses cheveux étaient une fois de plus emmêlés, sa lèvre était boursouflée et sa chemise de nuit aurait davantage plu à sa mère qu'à une jeune femme de 18 ans. Mais peu importe, après tout elle n'était pas une gravure de mode, de plus il était inutile d'être bien habillée pour se venger. L'étudiante se précipita dans le couloir et fit quelques pas avant de tomber sur la chambre de Drago, ce dernier ayant bien précisé que sa chambre était collée à la sienne. Et c'est lentement qu'elle entrouvrit la porte, essayant de toutes ses forces de ne pas la faire grincer, puis se faufila dans la pièce à pas de loup. Elle laissa alors courir son regard dans la chambre tout en s'habituant à l'obscurité, que seuls quelques reflets de la lune venaient briser. La chambre était vaste mais curieusement vide, comme si c'était une chambre d'amis et non la chambre de Drago. Son regard se posa alors sur le grand lit posé au centre de la pièce et pu apercevoir une masse sombre l'occuper, certainement Drago endormi. Et c'est lentement qu'elle s'avança, baguette à la main, prête à sévir, quand elle stoppa son geste.

« Suis-je tombée aussi bas pour attaquer un adversaire inconscient ? Non, certainement pas ! Je vais le réveiller et ensuite l'attaquer ! » pensa-t-elle vivement.

- Lumos, chuchota la jeune fille.

Hermione s'approcha encore davantage de Drago, grimpa sur le lit et s'apprêta à le réveiller à l'aide de coups de coude quand elle observa le jeune homme. Le drap remonté jusqu'à son ventre, découvrant ainsi un torse aux muscles parfaitement dessinés, le garçon semblait être en proie à une certaine agitation, comme s'il était plongé en plein cauchemar. La sueur perlait sur son visage et son corps, sa mâchoire était crispée et ses paupières dansaient à un rythme fou. Mais pire encore, quelques larmes glissaient silencieusement le long de ses joues blêmes, ce qui fit instantanément disparaître en Hermione, son désir de vengeance. Elle ressentait même de la peine et de la pitié à l'égard du Serpentard, qui semblait tellement égaré et torturé, même à travers ses songes. C'est alors que son instinct de femme la poussa à le prendre tendrement dans les bras tout en murmurant une douce mélodie sans paroles. La même que lui chantait sa mère lorsque celle-ci, enfant, se réveillait en pleurant après un terrible cauchemar. Cette douce litanie avait toujours eu le don de l'apaiser, c'est pourquoi elle fit de même pour le garçon, espérant ainsi le calmer sans pour autant le réveiller, pour qu'ainsi, elle puisse sortir de la chambre ni vu ni connu.

La rancune d'un serpent [Histoire ancienne - Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant