M a r s. 2 0 1 5 [ l e m ]

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Je grognais quand je sentis des pieds froids se coller contre mes cuisses. Ouvrant les yeux, je tombais sur Irène qui m'offrait un petit sourire désolé embrassant mon front, soupirant un peu, je refermais mes bras autour de son corps.

- Retire ça, je marmonnais

Elle s'exécuta, retirant son t-shirt ne restant qu'en petite culotte et lorsqu'elle se rallongea, je me posais sur sa poitrine, soupirant de bien être quand ses mains me grattèrent la nuque, achevant de me rendormir. Je cherchais même pas à comprendre pourquoi elle m'avait rejoins aussi tard dans la nuit même si j'espérais sincèrement qu'elle était venu en Uber. J'étais content qu'elle soit là. 

Ça faisait un mois que je l'avais tèj et elle me manquait beaucoup. J'abusais trop quand elle était pas là parce que y avait qu'avec elle que j'arrivais à me satisfaire pleinement. Les autres meufs étaient si insipides par rapport à elle. Et puis je fumais trop aussi, pour pas penser à elle, je buvais trop pour oublier son absence et bref, j'étais trop chiant à vivre quand elle était pas là. 

Et d'un autre côté, ça me faisait chier d'être autant dépendant d'une meuf. 

Sa main survolait mon dos, m'offrant des frissons et je crois que je m'étais rendormis parce que quand j'avais ouvert les yeux, Irène était toujours là, navigant sur mon ordi alors que j'étais posé dans le creux de son dos, mon bras sur ses fesses. Elle semblait tellement pas dérangée de ma présence, j'en aurais presque rit. J'avais l'esprit un peu vaseux, parce que j'avais encore trop fumé hier, au studio et j'étais une loque. J'avais l'impression que mon corps était trop lourd et que mon cerveau était trop lent. Tout ce que j'avais capté, c'est qu'Irène était là, en shorty en dentelle. 

Alors que je lui avais posé un ultimatum. Un mois plus tôt. À cause d'un suçon.

J'arrivais plus à savoir si je lui en voulais ou si je la voulais. Surement les deux. 

Elle sembla prendre conscience de mon réveil parce qu'elle amorça un mouvement, me faisant grogner et par instinct, j'allais me foutre dans le creux de son cou, voulant dormir encore cinq jours pour rattraper mon rythme de vie pourav'. Sauf qu'elle, elle était parfaitement réveillée, et depuis plusieurs heures surement parce que c'était une Samaras, qu'elle était hyperactive et que c'était relou parfois. Elle me caressa la tempe avant de se glisser contre moi, pour avoir nos têtes au même niveau. 

- Mickaël, je grognais en réponse, ouvrant une nouvelle fois les yeux et je fronçais les sourcils en voyant ses larmes, J'ai quitté Xavier. On est plus ensemble. 

J'étais parfaitement réveillé à présent et je comprenais pas trop pourquoi elle pleurait ? Parce que c'était une excellente nouvelle. Elle ouvrit la bouche comprenant mes pensées et j'eu le droit a un pincement de téton. Cette folle putain. Je me frottais l'endroit blessé alors qu'elle m'offrait son sourire de petite garce satisfaite. Lui offrant mon meilleur regard noir, elle me rendit l'appareil.  

- Mike t'es trop laid ! s'insurgea-t-elle quand je pouvais pas m'empêcher de sourire
- M'en veux pas, tu restais avec lui pour quoi déjà ? Tant qu'il t'a pas manqué de respect, je m'en branle de sa ive, moi, laissant un silence planer, je me redressais, il t'a manqué de respect ? 
- Ça dépend
, bougonna-t-elle, je l'ai trouvé entre les cuisses d'une meuf de la fac. Du coup, j'ai pris le seum et je lui ai dis que c'était pas si grave, que je me tapais aussi un mec de temps en temps. 

J'haussais un sourcil, surpris. De temps en temps qu'elle avait dit. On se voyait presque quatre fois par semaine avant notre embrouille. Et puis surtout, ça faisait un mois qu'on se voyait plus. Je voyais pas pourquoi elle l'avait balancé, elle aurait pu éviter de passer pour une fille facile, même si j'étais le seul. Il pouvait à tout moment balancer des rumeurs sur elle à la fac et ça me plaisait pas trop.

Après, lui, il avait que des soupçons, elle, elle l'avait vu avec une autre meuf et même si ils étaient autant coupable l'un que l'autre, peut être avais-je ma part de responsabilité aussi à partir du moment où j'étais celui qui proposait le bail, je supportais pas l'idée qu'il ait joué avec elle. Peut être que ça faisait depuis le début qu'il la trompait ? J'avais les nerfs rien que d'imaginer qu'il ait pu se foutre de sa gueule depuis le début. 

- Il m'a giflé en me traitant de salope, une colère sourde grimpa rapidement, mais c'était justifiable, Mickaël. 
- Quand bien même, on frappe pas une meuf. Ton ex, c'est une sous-merde. Mais pourquoi tu pleures autant alors ? 
- J'sais pas
, elle se colla contre moi, je crois que c'était un trop plein et puis quand même ... J'ai passé cinq année aux côtés de cet homme, c'est ... bizarre. Et puis mon égo aurait aimé éviter la gifle, surement. 

Irène m'offrit un regard un peu peiné et je poussais un soupire avant d'entourer mes bras autour de son corps, lui mangeant le cou. Elle gloussa, un peu chatouilleuse et me gratta la barbe, me détendant doucement. Je saisissais mal comment elle pouvait être triste mais j'avais l'impression qu'elle était juste plus à fleur de peau.

Me redressant difficilement, j'attrapais mon koala et je nous dirigeais vers la salle de bain alors qu'elle pleurait toujours dans mon cou. J'étais un peu démuni parce que c'était la première crise de larmes que j'avais à gérer. Ma brune était plutôt de nature souriante et joyeuse. L'eau même pas arrivée à la moitié de ma baignoire que je lui retirais son shorty, faisant de même avec mon boxer, nos bassins rencontrant l'eau chaude. 

Un peu surprise de mon action, la brune s'éloigna de moi, reniflant en m'offrant un sourire si mélancolique que je l'embrassais douloureusement ; j'avais tellement peur de la perdre, qu'elle me dise que même si c'était fini avec Xavier, elle voulait pas de moi parce que je suis le pote de son frère. Elle aurait parfaitement raison mais je voudrais être égoïste pour une fois. 

Bon le baiser était peut être un peu parti en couilles parce qu'elle tira mes cheveux doucement, sa respiration emballée et ma queue parfaitement au rendez-vous. Un soupire mixé à mon prénom de sa part. Sans réfléchir plus longtemps, je la possédais. Elle ouvrit la bouche, me jetant un regard entre la surprise et le désir complet. Un sourire sur les lèvres, j'attrapais sa mâchoire assez violemment mais sans blesser. Elle me fixait droit dans les yeux, patientant.  

- Mik-hmmm

J'entamais des mouvements langoureux, c'était un parfait contraste avec mon envie de la posséder sauvagement. Et elle semblait perdre pieds, elle devait rien comprendre. Parce que c'était pas dans mes habitudes. Pour la première fois depuis qu'on couchait ensemble, je lui fis l'amour. Je voulais qu'elle sache tout ce que j'avais à lui offrir, maintenant qu'elle avait plus son boug. Je voulais qu'elle comprenne. Qu'elle m'appartienne définitivement. 

Notre danse semblait plus sensuelle encore, tantôt sauvage, tantôt langoureuse, c'était tellement meilleur de lui faire l'amour. Et nos regards trompaient pas. Et puis l'écho de la salle de bain rendait une dimension particulière à cet échange. Je prenais mon pied et je fermais les yeux sous la caresse de cette femme, un peu trop perdu, c'était beaucoup trop bon. Elle enfonçait ses ongles dans mon dos, nos peaux rendus humides par l'eau, c'était compliqué d'avoir une bonne prise et elle savait pas où se raccrocher pour encaisser.

- Mike, oh putain, murmura-t-elle, je- aaaah

La jouissance était tellement bonne. J'avais jamais connu quelque chose d'aussi bon.

Et j'ouvris les yeux en même temps qu'elle. Notre regard ne trahissait pas. Merde. Putain. On venait de réaliser notre connerie. J'avais pas mis le préservatif. Et mon coeur rata un battement quand mon cerveau me balança l'idée qu'être père serait pas si nul. 

Mais pas maintenant.

Fallait pas déconner trop vite, on allait perdre un des meilleurs rappeurs de sa génération sinon. 


09:05:21

Fin d'après-minuitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant