D e c. 2 0 1 4 [ s u b ]

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Ça faisait qu'une heure qu'on était là et j'en avais déjà marre. On était dans les Alpes Suisses et on devait fêter Noël ici avant la semaine officielle qu'on ferait avec nos familles. La boite était bondé et pourtant, c'était un petit village mais j'étais sur que c'était tous les charos et les taimps des villages alentours. On s'était tapé une grosse raclette et on avait un peu bu, mais j'étais pas assez bourré pour pas savoir ce que je faisais. 

Et là, je voulais juste rentrer pour retrouver Irène. 

Parce que depuis presque deux ans, je l'avais pas vu. Et les sentiments venaient de me remonter dans la gueule sans que je comprenne vraiment. Fallait vraiment que je me fasse une raison, j'aimais cette go depuis le début. J'étais juste un flippé de la vie. 

- Deen, tu te barres ? 
- Ouais, en vrai j'ai mal au crâne. J'suis pas dans le mood.

Théo hochait la tête avec un dernier regard légèrement inquiet. Je lui offrais un sourire et il me le rendit avant de m'offrir une petite tape dans l'épaule, m'annonçant qu'il préviendrait les autres et que j'avais intérêt de me reposer. Je me contentais de le tchequer avant de détaler comme un lapin. 

Village perdu, ça voulait également dire pas de Uber ou Taxis. Je devais rentrer à pied et je crois que ça me ferait du bien. Après quarante cinq minutes de marches, une chute et deux râté j'étais enfin au grand chalet qu'on avait loué. J'avais dû faire peur à Irène parce qu'elle débarqua rapidement armé d'un couteau. 

Mon sourire moqueur la fit rougir et je me mordais la lèvre alors qu'elle posa son arme de défense, les sourcils froncés. 

- Pourquoi tu rentre si tôt ? 

Et je lui laissais pas le temps de parler plus que j'étais déjà sur ses lèvres, la trainant vers la chambre que je partageais normalement avec Eff. Elle me retirait déjà les couches de vêtements, sans un mot et je comprenais qu'elle était à bout, comme moi. Fallait pas qu'on se voile la face, y avait clairement une attraction entre nous et plus on voulait la couper, plus elle semblait forte. C'était con. 

Je retrouvais ma déesse. 

Comme une bouffée d'air frais, j'avais enfin l'impression de respirer. 

- C'est pas normal, murmura-t-elle en se redressant

J'écarquillais les yeux en voyant qu'elle pleurait vraiment. Me redressant à mon tour, je la regarder se rhabiller les mains tremblantes. 

- Mike, pourquoi on fait de la merde comme ça ? murmura-t-elle 
- J'sais pas, j'avouais

J'avais un peu du mal à saisir. Mais j'étais visiblement pas le seul dans cet état. Je l'attirais vers moi, frottant ses joues humides. 

- J'ai un copain, Mickaël.

Je rejetais ma tête en arrière, comprenant qu'elle était déjà entrain de me tej avant même qu'on décide un truc. J'en avais marre de faire passer Ken avant, de me demander si Irène était plus heureuse loin de moi. Ce soir, je serais l'égoïste, parce que j'en avais marre d'être celui qui perdait dans l'histoire. Alors, je jouais mes dernières cartes. 

- Mais c'est trop tard, j'annonçais quand même, elle fronça les sourcils, s'éloignant de moi, ton copain te rend pas heureuse et puis, tu viens de le tromper, tu l'as déjà trompé en deux-mille douze, Ré. Un peu plus, un peu moins, ça change quoi ? 
- Deen, tu t'entends ? 
- Ouais, je m'entends parfaitement. J'en ai marre de lutter alors que tu m'attires de ouf. Et viens pas me faire celle qui sait pas de quoi on parle, on a ce genre de bails depuis deux-mille neuf, wallah, c'est même pas sein. 
- Parce que coucher avec toi alors que j'ai un copain, c'est sein, peut être ?
elle croisait les bras sur sa poitrine
- Y a quoi qui te fait flipper ? Je te demande pas en mariage, je te dis juste qu'on est pas obligé de se frustrer et qu'on peut se voir pour du bon temps dans le dos de tous. On le fait déjà, wesh, un peu plus, un peu moins, vraiment, ça change quoi ? Je vais pas le crier sur tous les toits et toi non plus. 
- Mais j'ai- 
- Ok, alors je t'expose le truc autrement. Deux mille douze, tu m'as sauté dessus et t'as voulu coupé les ponts, on est d'accord. On se revoit aujourd'hui, et t'es déjà dans mon pieu, t'as pas hésité une seconde, ton mec il était pas dans ton crâne. Me mytho pas. Donc clairement, si s'éloigner ça marche quand même pas, pourquoi on cède juste pas ? 
- Je- 

Elle faisait les cents pas dans la chambre, se tirant les cheveux en arrière en pleine réflexion. Je m'asseyais dans le lit, récupérant mon boxer que j'enfilais.

- Juste le sexe, Ré. Je te demande même pas de tej ton vieux gars. 
- Pourquoi ? 
- Pourquoi pas ? 
- Mickaël
, elle renifla, j'ai besoin de réponse ...
- Ça te plaira encore moins, Ré. Tu veux pas entendre la vérité, ça va te faire fuir, quand je vois déjà que ce que je te propose, ça te vrille le crâne.

Elle releva la tête vers moi, avant de se mordre la lèvre et lâcher un sanglot. Je soupirais en l'attirant dans mes bras une nouvelle fois. Elle avait parfaitement compris ce que je voulais dire. C'était ça le plus chiant, on se comprenait tellement qu'on lisait trop facilement entre les lignes. 

- Je, tu me plais aussi Mike mais je, je peux pas quitter Xavier, je suis attachée à lui aussi. 
- J'sais et j'ai pas envie de me prendre la tête à mettre une étiquette sur notre relation. J'prends ce que tu me donnes. Vraiment. 
- Mais je veux pas que t'espère un truc de moi que je pourrais pas te donner. 
- Quel genre ? 

Elle glissa sa main sur mon pec, du côté du coeur et releva son regard vers moi. Je comprenais : je pouvais pas espérer qu'elle me rende l'amour que j'éprouvais pour elle. Elle glissa ses bras autour de mon cou et dans une petite impulsion, je me retrouvais avec un koala accrocher à mon corps qui chauffa rapidement lorsqu'elle m'embrassa. Elle savait y faire, cette gosse. 

- Je peux te donner que ça, murmura-t-elle quand je prenais possession de son corps pour la seconde fois
- Et ça me va parfaitement. 

Parce que c'était vrai. Ok, j'étais en kiffe, mais je savais faire la part des choses.

Je fis taire ses gémissements, ayant l'impression d'avoir entendu du bruit et je nous faisais rapidement venir, au cas où les gars étaient vraiment là. Les coeurs rapides, elle écarquilla les yeux en remarquant qu'effectivement, on était plus seul dans le chalet. 

J'enfilais mon boxer histoire de pas paraitre suspect alors qu'elle enfilait son pyjama et son peignoir. Un dernier baiser la faisant sourire, j'entendais Camille dire qu'Irène avait disparu. 

- Merde, murmura-t-elle 
- Fais genre t'as veillé sur moi, j'ai dit que j'avais trop mal au crâne. 

C'était la seule idée de merde qui m'était venu, je m'allongeais dans mon lit, alors qu'elle ramenait un verre d'eau de la salle de bain, m'offrant un sourire moqueur et je fermais les yeux rapidement, alors qu'elle allumait la télé, remettait la couverture correctement, me couvrant et s'installant sous un plaide, et je savais pas trop ce qu'elle faisait de plus mais j'entendis des murmures. 

- Elle s'est endormis, sourit doucement Alison, la femme d'Alpha. 
- Elle a surement veillé sur Bigo, il m'a dit qu'il se sentait pas de ouf, Théo s'était approché, , murmura-t-il, faut que t'ailles te coucher, viens. 

La brune quitta ma chambre et j'étais dans le calme. Ouvrant les yeux, je soupirais en fixant le plafond. 

Je venais vraiment de proposer à la soeur de mon kho une relation purement sexuelle sur plusieurs mois ? Nan, mieux. Je venais clairement de proposer à la meuf que je kiffais de ouf d'être mon plan Q parce que c'était le seul moyen pour moi d'avoir l'impression de l'avoir un peu ? Putain mais y avait rien qui tournait claire dans ma tête. Je me dégoutais. Et même si Irène était plus une gosse, qu'elle savait faire preuve de discernement, je faisais d'elle une femme horrible aux yeux de la société. Je me détestais sincèrement. Elle méritait mieux. 



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Fin d'après-minuitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant