S e p t. 2 0 1 5 [s u b.+]

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Irène quitta la douche la première, m'annonçant qu'elle était de nuit et qu'elle viendrait pas demain soir, parce qu'elle devait bosser un projet avec Pauline, sa pote de toujours. Je finissais de mes rincer les cheveux avant de sortir de la douche, glissant une serviette autour de ma taille en lui mangeant sa nuque libre, alors qu'elle se brossait les dents, elle grogna, m'offrant une tape sur le torse. Je lui pinçais la fesse en guise de représaille mais elle se vengea. 

Et vas-y, c'était partit en cacahuète encore une fois. 

Si bien que je me retrouvais le cul à terre, Irène me chevauchant, l'avant bras en compote parce que l'étagère venait de se casser la gueule et que j'avais empêché ma go de se retrouver assommée en plein acte. 

- Ah, sa mère, je marmonnais 
- Je t'avais dit que c'était une mauvaise idée, se moqua la brune 

Et ma fierté approuva pas, alors je donnais un coup de reins fort puissant, et la surprise devait être un peu trop forte parce qu'elle inspira, s'accrochant à mes épaules, les griffants au passage. Elle cligna des yeux, la respiration courte et se mordit la lèvre. 

- Encore, soupira-t-elle 
- On a faillit crevé, j'haussais un sourcil
- On risque plus rien, là. 

J'haussais les épaules, parce qu'elle avait pas tord et j'inversais nos positions pour lui faire l'amour entre les serviettes, les bouts de bois et les autres trucs qui s'étaient cassés la gueule. Son corps s'arcbouta en même temps que le miens se contractait. Le souffle court, le regard plongé dans l'autre, on souriait avant de partir en fou-rire en voyant le bordel qu'on venait de foutre dans ma salle de bain. 

Poussant un soupire en rejetant mes cheveux en arrière, la brune se redressa, remuant son petit cul sous mon nez pour repartir sous une douche express, râlant qu'elle allait être en retard. Je la rejoignais, en étant bien sage pour cette fois. Et dans la même tenue qu'avant notre séance de sport, je rangeais notre bordel pendant que ma brune se dépêchait d'enfiler des sous-vêtements. Tout autant tentant sah. 

C'était ça le problème avec Irène. Elle était belle dans n'importe quelle tenue. J'avais tout le temps envie d'elle. 

Elle quitta la salle de bain en relevant ses cheveux alors qu'elle me râlait dessus de pas savoir garder ma queue en place pour la énième fois. Et bon, peut être qu'elle avait pas tord aussi. Je lâchais un rire en récupérant les étagères quand elle m'apprit que depuis qu'elle vivait plus ou moins ici, elle n'avait jamais su être à l'heure. Alors qu'elle venait de s'arrêter de parler, elle lâcha un juron et je fronçais les sourcils parce que bon, elle était pas si en retard que ça en vrai, je quittais la pièce. 

- Tu, quoi ? demandais-je en arrivant, tenant ma serviette d'une main et les trois planches de l'autre 

Je faisais un arrêt sur image en voyant mes gavas avec Ivan en tête, fixant la porte de ma chambre avec une surprise qu'ils pouvaient pas planquer. Ouais bon. On était dans la merde et vu le regard mauvais que me lança mon petit reuf, j'allais pas en sortir sans une morale de là. 

Je décidais de poser les planches que je tenais toujours en mains sur la table et de rentrer dans la chambre aussi sous leur chuchotement. Déjà parce que mes fringues étaient là et qu'Irène devait se monter la tête toute seule. Et ça rata pas : ma brune était entrain de faire les cents pas, se mordant l'oncle de son pouce.  

- Ré, Ré, regarde moi, ça va, c'est juste mes gars, ça aurait pu être pire. 
- Mais on fait quoi si ils balancent tout ? 
- Ils diront rien
, j'attrapais ses joues, prépare-toi, tu vas être en retard. Et te prends pas la tête, je gère ça, d'accord ? 

Elle hocha la tête, m'embrassant timidement, comme si ça changeait tout et j'enfilais rapidement un boxer et un jogging, la laissant finir de se préparer. Je rejoignais les mecs qui avaient pris place dans le canapé. Y avait un silence de mort et j'osais pas trop le briser de peur de m'en prendre plein la gueule. Et finalement, c'était Eff qui lança les hostilités.

- La vie de ma mère, Deen, les potes avant les putes. Vire là avant que ça parte en couille. Faut que tu stoppes tout avant que ça se sache.
- Non
, je répondais simplement. 

Il ouvrit les yeux en gros, me fixant la bouche un peu ouverte tant la surprise était énorme et il chercha de l'aide auprès des autres sans trop de succès. Le silence s'épaississait en entendant la brune arriver timidement contre moi. Elle se racla la gorge et attrapa ma main pour attirer mon attention. 

- On se voit Jeudi ? elle murmura 
- Comme d'hab ? je demandais et elle comprit parce qu'elle hocha la tête avant de jeter un regard aux gars qui nous dévisageaient et j'obtint qu'un simple baiser au coin de la bouche

J'avais le seum. Ils envahissaient mon appart, me regardaient comme si j'essayais de planquer un corps et en plus, j'avais même pas le droit à mon baiser alors que je la voyais pas avant deux jours. Je fermais les yeux et me redressais en fonçant vers la porte qu'elle venait de passer. 

- Wesh, fais moi un vrai baiser, je râlais dans le couloir alors qu'elle allait fermer la porte de mon appart, je m'en branle d'eux, wAllah, t'es pas là avant jeudi alors quitte moi dignement, s'te plait. 

Elle pouffa de rire, marmonnant pour la forme : crari j'allais la foutre en retard mais j'avais mon vrai baiser. Celui qui vrille l'estomac parce qu'on en a jamais assez de ce genre de baiser. Et après un "passe une bonne journée" de canard, je fixais ma brune descendre les escaliers avec un petit signe. Hors de mon champs de vision, je refermais ma porte, me retournant pour affronter mon vrai procès. 

Les masques étaient tombés.

Maxime était le plus vénère avec Ivan. Eff ne l'avait pas caché depuis son arrivée et Esso semblait juste complètement perdu. Il connaissait pas l'existence d'Irène. Pour lui, c'était juste une go lambda. Donc la situation devait lui paraitre trop extrême par rapport à cette fille.

- Aïe putain ! Je me frottais l'épaule en fusillant mon reuf responsable de ma douleur 
- La soeur de Nekfeu frère ! s'exclama-t-il soudainement, tu voulais pas carrément te taper la femme de 2Zer pour être sur de bien te faire niquer la gueule ?! 
- Eh parle mieux, par contre
, je grondais fortement, me petez pas les couilles. C'est pas juste comme ça.
- Y a jamais de sérieux avec toi, Deen
, releva Ivan
- Bah faudra vous y faire. Irène c'est ma go et le premier qui balance à Ken, je le fais disparaitre. 

Maxime me fixa longuement alors qu'Eff faisait les cents pas en se tirant des cheveux qu'il avait pas ce fou. Ivan se contenta de soupirer et me jeta un regard en jouant avec sa barbe, les sourcils froncés.

- Sérieux à quel point ? 
- Officiellement depuis Mars. 
- Officieusement ?
demanda Max, il me connaissait trop bien lui
- Décembre 2014.
- Elle avait pas un mec à ce moment là ?
s'étonna Eff, j'hochais simplement la tête et Ivan ferma les yeux 
- Putain, c'était elle, la fameuse go que tu pouvais pas avoir parce qu'elle avait un gars. T'es piqué. On est foutu, marmonna-t-il
- Pas si vous fermez vos gueules. 
- Nan mais Mika, ça va se savoir
, souligna mon reuf
- J'sais mais le plus tard c'est le mieux. 

Maxime poussa un lourd soupire et secoua la tête.

- La vérité Deen, le jour où Ken l'apprend, c'est même pas la peine de chialer, ce sera v'la mérité. Parce qu'il te fera pas de cadeau. Vous êtes les mêmes là dessus.

Et je disais rien de plus, parce qu'il avait raison. J'en étais parfaitement conscient mais je voulais prendre le risque, Irène en valait grave le coup et c'était pas forcément avec Ken que je voulais faire ma vie. J'étais amoureux de sa reuss, j'avais pas nécessairement choisi. Depuis 2012, c'était devenu une évidence, les autres n'avaient plus aucune saveur. Mais c'était pas évident de leur faire comprendre ça a tous parce qu'on avait salement déconné depuis le début. J'aurais pas dû la toucher quand elle était mineur, j'aurais pas dû lui proposer ce bail en 2014. Et que clairement, ils m'avaient toujours connu comme un parfait connard avec les meufs : bien sur qu'ils me feraient jamais confiance pour rendre heureux une reuss. 

Et pourtant, je pourrais tuer pour elle. Clairement. 

Fin d'après-minuitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant