N o v. 2 0 1 7

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Une main sur le gros ventre de ma go, la tête dans son cou, je dormais enfin sereinement en l'ayant contre moi. Ça faisait un moment que c'était pas arrivé et elle était venu s'installer chez moi après en avoir discuter deux heures avec son grand frère depuis Tokyo. Avec Ken, on s'était expliqué avant qu'il parte le mois dernier, je lui avais juré aimé sa soeur comme jamais et il avait pas eu d'autres choix que de me croire. 

Quoiqu'il en soit, ça faisait une semaine qu'elle était là, on avait eu besoin de parler du bébé, de l'appartement et elle avait prit conscience de l'engagement considérable que c'était. On se marchait un peu dessus : l'appartement était pas très grand mais Irène se sentait pas de déménager à deux mois de son accouchement, alors on avait décidé qu'elle s'installerait chez moi et qu'on prendrait le temps de trouver ce qui nous correspondrait vraiment la première année de vie de notre fille. 

Et le plus relou, c'était ses réveils nocturnes, elle dormait mal, me réveillait parce qu'elle avait peur que je parte, que son frère la haïsse, même que le bébé ne l'aime pas et elle pleurait, et on passait une bonne heure a essayer qu'elle se calme, parce que même elle, elle se soulait. 

Et je me demandais comment il faisait Haks pour supporter ça. Parce qu'elle avait bien élu domicile dans son lit, explosant le dos du propriétaire sur un vieux canapé pas confort. Je grognais et soupirais en sentant ses mains caresser mes joues et me gratter la barbe. 

- Mickaël, murmura-t-elle comme si elle avait peur de réveiller quelqu'un : y avait que nous dans cette chambre.
- Hm ? je grognais
- J'ai envie d'un kebab. 
- Sah ? Il est quatre heure du sbah, je vais rien trouver d'ouvert. 
- On aurait dû habiter dans le quinzième
, chouina-t-elle, y en a un d'ouvert là bas. 
- J'vais aps dans le quinzième, Ré, rendors-toi. 

Elle baragouina et quitta le lit, me faisant pousser un lourd soupire. C'était une putain de gamine capricieuse quand elle le voulait. J'allais lui niquer les genoux wesh. Enfilant un jogging, j'attrapais un pull et je composais le numéro de Mounir. Un pote de longue date, qui dealait en bas des blocs et il connaissait tout paname. Il avait toujours des plans pour tout, c'était n'importe quoi. 

J'enfilais ma North Face et jetais un regard à la jeune femme qui boudait dans le canapé. Sah, quelles stupidités d'hormones. 

- Tu me casses les couilles, si tu le bouffes pas, la vérité je te tej, j'en peux plus, je grognais en m'approchant et je captais le reuf qui venait de décrocher, Ouais Mounir, il me faut un grec, tu saurais me trouver ça ? Je sais qu'il est quatre heure, frère. T'es en bas ? J'arrive, je t'explique, je me penchais vers elle, l'embrassant, je t'aime quand même hein, mais tu me pètes les couilles. 

Elle eut un sourire mais semblait vouloir faire la forte tête à pas me cala. Soupirant, je chopais mon portefeuille, mes clés et mon portable, descendant les marches deux par deux pour arriver en bas du bloc, saluant les gars qui faisaient un peu trop de bruit avec mon arrivée. Je leur parlais pas forcément mais ils me connaissaient et Mounir, c'était différent, je le connaissais depuis que j'étais sur Auber, il avait prit quatre piges pour trafic et quand il était revenu, c'était plus trop la même chose dans le quartier. 

- Le rappeur de ces dames ! On a vu ta go, sah, elle a prit du bide, s'étonna l'un d'eux 
- Elle est enceinte bouffon, je me tournais vers Mounir, m'allumant un joint, c'est pour ça que j'ai b'soin d'un grec, elle fait la gueule là, crari, je vais aller dans le quinzième lui pecho son poulet crudités. 

Ils explosaient de rire en m'entendant rager et Mounir m'annonça qu'il avait trouvé un plan, avant de me faire signe de le suivre. J'savais que j'étais bien tombé. On s'installait dans sa caisse et il démarrait, se dirigeant vers Saint-Denis.

- Il nous laisse vendre chez lui et on lui a payé ses dettes, il haussa les épaules et je fronçais les sourcils en le détaillant, sans compter qu'il a perdu son fils y a six ans à cause d'une rixe. 

Il me fit un sourie moqueur, comprenant très bien que je voulais en savoir le moins possible. Mounir, c'était trop un vrai mais fallait pas le faire chier, je l'avais vu goumer des mecs à mains nues, jamais de ma vie je voulais me retrouver contre lui. Après, c'était un bon pote mais les plans bourbiers, c'était une galère avec lui. J'avais un peu mis de la distance quand j'avais vu que le hebs l'avait pas changer : il avait tout perdu et il continuait de creuser son trou. C'était moche à dire mais il resterait pas longtemps. Soit il plongerait pour plus, soit c'est à son enterrement que je le saluerais une dernière fois.

- Donc tu vas être daron, fit-il pour changer de sujet alors qu'il composait le numéro du Chef kebab, je supposais. 
- Ouais. 
- Fille ou Gars ? 
- Une fille, elle arrive dans deux mois
, et il hocha la tête en me jetant un regard avant de parler avec le gars en deuspi. Il inspira et reprit quand il raccrocha
- T'sais, j'avais un fils avant de faire de la taule, je grimaçais, sa daronne s'est barré pendant que je purgeais et j'ai plus aucun contact. Mais, je me souviens, sa naissance, ça avait été un truc de ouf dans mon veau-cer.
- Je suis désolé, frère. 

Bon il était aussi hyper bavard le boug mais pour sa défense, il vendait aussi la meilleure verte d'Auber alors habituellement, je faisais l'effort, j'avais juste un peu la flemme de l'écouter. Il secoua la tête et m'offrit un sourire de fouine. J'étais rarement serein avec lui parce qu'il changeait d'humeur en deux-deux et il pouvait te lancer au milieu d'une conversation qu'il avait liquidé un gars.  

- J'sais où ils sont, j'ouvrais les yeux en gros et je comprenais pas trop pourquoi ça m'étonnait, et ça va, le gamin finira pas comme moi, c'est le principal et c'est pour ça que je reste en retrait. De temps en temps, je pose une enveloppe anonyme chez la mère.
- T'es un malade mais c'est cool si ça te convient
, je riais doucement. 

Il lâcha un rire à son tour et se gara devant une boutique où la porte s'ouvrit sur une silhouette sombre. Mounir le tchecka et entra dans l'établissement, me faisant signe de le suivre. À l'intérieur, l'homme semblait mal réveillé et en pyjama.

- J'suis désolé, je murmurais, conscient que c'était hyper égoïste de réveiller un gars pour deux grecs. 
- Allons, allons ! s'exclama l'homme mal réveillé, j'sais ce que c'est d'avoir une femme enceinte, ria-t-il 

Il me fit rapidement les deux sandwichs, parce que j'étais un daleux et je le remerciais plusieurs fois, lui tendant un billet de vingt en lui disant de garder la monnaie. Il avait essayé de refuser, arguant que j'avais besoin de thune pour mon gosse mais je lui avais fais comprendre que j'étais bien plus che-ri qu'il pouvait le penser, largement capable d'assumer financièrement ma princesse et il avait fini par accepter. 

Les algériens, des foutus fiers. 

Dans la voiture, Mounir s'était fait silencieux et ça m'arrangeait bien. Une fois de retour dans la cité, je le remerciais, lui glissait un billet de dix pour le service et rentrais chez moi. Ma brune était emmitoufler dans un plaid et se redressa rapidement en me voyant, lâchant un rire en voyant les deux barquettes saumon. Je lui tendais mon majeur mais elle m'embrassa, murmurant qu'elle était grave contente de m'avoir et que j'avais des potes chelous. 

J'étais d'accord avec elle. Mais je lui dirais pas parce que ce pote chelou nous avait clairement évité une journée relou où ma go serait frustré et moi nerveux d'un manque de sommeil. Je graillais mon grec avec la brune entre mes jambes, se frottant contre moi involontairement et j'avais le mort de me sentir durcir parce que j'étais claqué mais pas mon corps visiblement. Irène sembla le sentir vu qu'elle accentua les mouvements, cette débile, me faisant grogner. Elle me lança un regard fiévreux et je ricanais, inversant déjà nos positions pour que ce soit moi entre ses jambes. 

Et l'avantage d'avoir une go déjà enceinte, c'est qu'en plus d'une libido en forte croissance, on avait plus besoin de préservatif : l'embrassant fortement, je descendais directement entre ses cuisses et le gémissement qu'elle poussa me fit capter que dès le début, c'était pas involontaire. 

La garce, elle avait même pas fini son grec en plus. Putain. Je m'étais fait niqué jusqu'au bout. Elle avait de la chance que je l'aimais vraiment sah, je lui aurais fait bouffer ses dents sinon. 



23.04.21

Fin d'après-minuitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant