Chapitre 2.
Dans son angoisse, elle en avait presque oublié la soirée mondaine à laquelle elle se devait d'assister le lendemain matin.
— Je préférerais passer la soirée avec toi, soupira-t-elle en regardant Lawrence.
L'écuyer à la peau bronzée par le soleil lui offrit un sourire tendre. Ils étaient allongés sur des bottes de foin dans l'écurie. Elle s'y réfugiait souvent lorsqu'elle avait envie de se confier à son meilleur ami. Ils avaient passé nombre d'après-midi sur ces bottes de foin.
— Je préférerais aussi passer la soirée avec toi, mais tu sais qu'il est important que tu y ailles. Tu es une lady, c'est le moment de te faire connaître et de nouer des relations. Ce manoir et ces terres seront tiens un jour.
Elle n'osa pas lui parler des dettes de son père. Si Lawrence allait ensuite lui parler, elle était fichue. De plus, ça ne servirait qu'à inquiéter le jeune écuyer dont le salaire dépendait de son paternel.
— Je sais... On ne fait pas toujours ce que l'on aime ni ce que l'on veut.
Perséphone s'était résignée, puisqu'il s'agissait de sa responsabilité. Sa mère n'était plus là pour l'introduire en société, alors elle ne pouvait plus compter que sur elle-même.
— Et voilà que tu penses comme une vraie lady.
Elle s'efforça de sourire. La jolie blonde avait parfois du mal à se projeter comme une lady de la grande société. La main de Lawrence se posa sur la sienne et son pouce caressa distraitement le dos de la main de Perséphone.
— Je m'ennuie du temps où nous pouvions être insouciants, souffla-t-elle.
Elle regrettait le temps où elle explorait les terres Wood pour la première fois, découvrait les cachettes du manoir et jouait à l'épée de bois avec Lawrence. Elle avait dix-sept ans maintenant. Ce n'était plus de son âge. Elle devait penser à l'avenir.
— Tu feras de grandes choses, Perséphone, j'en suis persuadé.
— Tu es toujours si gentil avec moi...
Lawrence sourit tristement. Il savait que son statut social ne lui permettrait jamais d'être plus qu'un bon ami pour la jeune femme. Jamais son père n'accepterait de lui accorder sa main.
— Tu devrais aller t'habiller avant d'être en retard pour prendre la calèche.
Enfiler la robe qu'elle devait porter ce soir-là allait bien prendre une trentaine de minutes à elle seule. Il fallait ajuster le corset et enfiler les nombreuses jupes, puis il y avait la coiffure et le maquillage... Bien sûr, elle se ferait aider de la gouvernante.
Perséphone portait une robe rouge vin dotée d'un faux-cul orné d'une boucle. Le corset remontait sa petite poitrine. Un veston était ajusté sur sa taille et couvrait ses bras. Sa longue chevelure blonde avait été savamment tressée.
— Tu es magnifique, la complimenta Lawrence avant qu'elle ne grimpe dans la calèche qui devait la conduire au manoir de l'ami de son père.
Les joues de la jeune femme s'empourprèrent et elle n'eut le temps que de jeter un dernier regard à son ami d'enfance avant que le cocher ne fouette les chevaux et qu'ils se mettent à trottiner à-travers la lande.
Perséphone était nerveuse. C'était la première fois qu'elle se rendait seule à un événement comme celui-là. Les quelques fois qui avaient précédé, sa mère l'accompagnait, prenant le rôle de chaperon. Son père l'avait assurée que son ami garderait un œil sur elle durant la soirée.
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L'Esprit du printemps
FantasyÀ dix-sept ans, Perséphone Wood perd sa mère adoptive. Son père se plonge dans l'alcoolisme et les jeux d'argent pour combler sa perte, cumulant les dettes. Pour sauver le manoir familial, la jeune fille se retrouver fiancée au Lord Marcus Blackston...