Chapitre 5

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Chapitre 5.

Au beau milieu de la nuit, elle fut réveillée en entendant un bruit inhabituel. Ouvrant grand les yeux, elle ramena le pourtour de son drap contre elle, tandis que le bruit s'intensifiait. Il s'agissait de craquement et de coups frappés.

Soudain, il y eut un grand fracas alors que la fenêtre éclatait et une pierre lancée atterrit au beau milieu de sa chambre. Perséphone resta tétanisée de peur et, avant qu'elle n'ait eu le temps de crier, un homme dont la tête était couverte d'une cagoule, s'introduisit dans sa chambre et plaqua sa main gantée contre sa bouche. Qui était-il ? Et que lui voulait-il ? Était-ce pour demander une rançon à son père ?

Elle essaya de se débattre ou d'appeler son père, mais l'homme la bâillonna avec un morceau de tissu avant de la tirer hors du lit. Elle repéra alors une arme à feu dans son autre main, ce qui la fit renoncer à lutter. D'un mouvement de la tête, il lui indiqua la fenêtre. Elle jeta un regard en bas en frissonnant. C'était haut. Avait-il vraiment grimpé jusqu'ici en s'accrochant aux lierres ? Et maintenant, il lui demandait de faire la même chose ? L'inconnu appuya son arme contre les omoplates de la jeune femme, la poussant vers la fenêtre.

Elle n'avait pas le choix. Fermant les yeux pendant un bref instant pour reprendre son sang-froid, elle souleva sa robe et enjamba la fenêtre. L'homme lui indiqua sur quelle pierre posée son pied nu. Elle se retrouva suspendue à plusieurs mètres du sol sans attache. Perséphone avait si peur de tomber !

L'inconnu s'engagea lui aussi dans la descente, beaucoup plus confiant qu'elle, et lui montra à quelle prise elle devait s'accrocher pour atteindre le sol. Elle avait mal aux mains et aux pieds. Elle pensait qu'elle allait lâcher à tout instant, mais elle finit par y arriver. Qu'allait-il se passer maintenant ?

L'homme l'attrapa par le bras et, sans ménagement, lui attacha les poignets derrière le dos avec un autre morceau de tissu, puis la poussa en avant. Le cœur de Perséphone battait la chamade et se serrait dans sa poitrine. Elle n'avait jamais pensé être victime d'un kidnapping. Allait-on la tuer ?

Sur la route de terre qui conduisait au manoir, la blonde aperçut Zéphyr, ainsi qu'un autre cheval attelés à un chariot en bois. Son ravisseur la fit grimper à bord, puis fouetta les chevaux. Ils s'enfoncèrent dans la forêt.

Elle pensait que son dernier jour était venu. La blonde s'imagina milles-et-un scénarios tous plus terribles les uns que les autres.

C'est alors que l'homme, tenant les rennes d'une main, leva son index de l'autre et le posa sur ses lèvres, l'enjoignant au silence. Puis, de la même main, il détacha le bâillon qu'il lui avait mis dans la bouche. L'inconnu tira ensuite sur sa cagoule, l'abaissant sous son menton. Perséphone resta interdite, mais elle se souvint qu'elle ne devait pas crier.

— Lawrence, dit-elle néanmoins sous le choc de la révélation, mais... pourquoi ?

Pourquoi son meilleur ami l'avait-il menacée d'une arme à feux et enlevée en pleine nuit à même sa chambre au manoir de son père ? Et surtout, elle se mit à rougir furieusement parce que Lawrence la voyait en tenue de nuit... sa robe cachait à peine ses chevilles. Qu'est-ce qu'il lui avait pris ?

— Il y a des chaussures à l'arrière, commença-t-il par dire. Il y a beaucoup de choses que tu ne sais pas, Perséphone. Tu n'es pas celle que tu crois être ?

Elle secoua la tête, perdue.

— Qu'est-ce que tu racontes ?

— Je sais que tu ne me croiras pas, alors je vais te montrer. J'ai prévu le coup.

Il se retourna pour attraper quelque chose dans la charrette. Perséphone le suivit du regard avec curiosité, puis avec incompréhension quand elle le vit ramener une fleur morte et desséchée.

L'Esprit du printempsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant