Chapitre 7

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Chapitre 7.

Après que Lawrence eut mangé en vitesse, ils remirent la clef de la chambre à l'aubergiste et récupérèrent leurs chevaux et leur charrette.

— Nous devions passer en ville pour faire des provisions, lui dit Lawrence, car nous ne trouverons pas toujours des auberges prêtes à nous accueillir.

— Mais où donc se trouve le château de ta mère ?

Il haussa les épaules comme si cette information était du plus banal.

— Dans le Berkshire au château Windsor.

Perséphone s'étonna, écarquillant les yeux.

— Le château de la reine ?!

— Ce n'est qu'une façade pour les véritables activités du Conseil de Lumos.

Après tout ce qu'elle avait appris, plus rien ne semblait pouvoir l'étonner.

— C'est si loin de chez-moi...

— Je te ramènerai au manoir Wood quand toute cette histoire sera terminée et que Marcus sera enfermé pour de bon à Tenebris, lui promit Lawrence en lui prenant la main et en plongeant ses prunelles chocolat dans les siennes.

Il était si sérieux et solennel que, de tout son cœur, Perséphone voulut le croire.

— Alors, allons-y, plus vite nous y serons, plus vite cette histoire sera terminée.

Elle ne savait pas elle-même de quelle façon elle était supposée pouvoir vaincre Marcus et l'enfermer à tout jamais dans le monde souterrain. En était-elle vraiment capable ?

Les chevaux les amenèrent à-travers la ville, trottinant lentement. Lawrence s'arrêta devant un étalage de légumes pour faire des provisions. Pendant que Perséphone attendait dans la charrette, elle vit aperçut un homme qui vendait le journal.

— Un journal ! Des nouvelles toutes fraîches ! criait-il. La fille du Lord Wood ce serait faite enlevée dans la nuit ! Nouvelle de dernière heure ! Tout juste fiancée au Lord Marcus Blackstone : aurait-elle fuit ses responsabilités conjugales ? L'écuyer de la famille a disparu avec elle !

Les mains de la jeune femme se crispèrent. Laissant la charrette derrière elle, elle s'approcha du vendeur.

— Combien pour ce journal ?

— Ce sera trois pièces pour vous, milady. Intéressée par les déboires de la famille Wood ? On dit qu'ils croulent sous les dettes...

Elle se saisit du journal d'un mouvement sec, remercia le vendeur et retourna s'asseoir, alors que Lawrence revenait avec un sac rempli de nourriture.

— Tu as acheté le journal ?

Elle lui montra donc la une de la Gazette qui parlait de sa disparition.

— C'était à prévoir, dit Lawrence dont la mâchoire s'était crispée, tout le monde va nous chercher maintenant. Tu vas devoir te couvrir.

Ils n'étaient pas à l'abri que quelqu'un les reconnaisse même si Perséphone était certaine que personne ne connaissait son visage ici. Quant à son ami, personne ne savait de quoi avaient l'air les écuyers, même ceux des plus grandes familles d'Angleterre. Plus loin sur la rue, Lawrence acheta une cape et la lui la tendit pour qu'elle l'enfile.

— J'ai pris ça également.

Il fit tomber une bague dans le creux de la main de la jeune fille.

— Mets-la à ton annulaire. Tu prétendras être ma femme.

Elle observa l'anneau en argent d'un air circonspect. Dans un mois, s'ils ne s'étaient pas enfuis, elle aurait porté la bague offerte par Marcus. Cela lui faisait étrange que de prétendre être marié à son meilleur ami.

L'Esprit du printempsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant