Tristan se réveille une dizaine de minutes avant la fin, et lorsqu'ils sortent de la salle Martin lui demande très sérieusement :
- Le film t'a plu ? »
Tristan fronce les sourcils, se demandant comment Martin a fait pour ne pas remarquer qu'il dormait alors qu'il était complètement affalé sur lui. Mais le blond lâche un petit rire et le rassure :
- Tu n'as pas raté grand chose, t'inquiète. Ça ne volait pas très haut. »
Et ils retournent tous les deux vers la voiture pour rentrer chez eux. Le trajet se déroule calmement, dans un silence bercé par la musique tournant en fond. Tristan ne peut que remarquer l'air étrange que Martin arbore sur son visage. L'après-midi s'est déroulé tranquillement, mais au fur et à mesure qu'ils s'approchent du village la mine de Martin semble s'assombrir. Il reste concentré sur la route et ne dit pas un mot de tout le trajet, mais Tristan ne s'en formalise pas et pose sa tête contre la vitre pour observer le paysage qui défile devant ses yeux. Bientôt Martin s'engage sur la petite route qu'ils connaissent bien, et il s'arrête devant sa maison. Il lance un regard furtif à Tristan, avant de sortir de son véhicule pour aller ouvrir le portail.
Ce n'est qu'une fois garé devant le garage que Martin se tourne complètement vers Tristan. Il coupe le moteur, et, brusquement, comme s'il venait de penser à quelque chose, il lui demande en haussant les sourcils :
- Tu voulais peut-être que je te dépose chez tes grands-parents ? »
- Non » répond aussitôt Tristan. Il n'a aucune envie de retourner voir sa famille maintenant ; il préfère rester auprès de Martin le plus longtemps possible, de profiter d'être avec lui tant que ses parents sont absents.
Martin semble soulagé de sa réponse, et il se met à le fixer intensément alors que Tristan fronce les sourcils, essayant de comprendre ce qu'il se passe. Soudain, comme s'il ne pouvait plus se retenir, Martin se penche pour l'embrasser.
Le cœur de Tristan manque un battement, avant de s'affoler lorsque Martin attrape sa nuque pour l'attirer à lui. Tristan ne s'attendait pas à un tel geste de sa part, mais il ne va pas s'en plaindre car il s'agit de la sensation la plus incroyable dont il n'ait jamais fait l'expérience. Martin ne l'a jamais embrassé de cette manière, aussi ardemment, et Tristan sent ses doigts s'enfoncer dans sa peau comme s'il craignait de le voir disparaître.
Sans décoller ses lèvres des siennes, Martin retire sa main de sa nuque et une seconde plus tard Tristan entend le bruit de sa ceinture de sécurité se détachant. Ainsi libre de ses mouvements, Martin se penche pour pouvoir se rapprocher encore un peu plus de lui, approfondissant leur baiser, sa main venant agripper ses cheveux.
Tristan se sent fondre, et il s'accroche de toute ses forces à Martin. Il perd peu à peu conscience du temps qui passe et il veut que Martin continue de le serrer contre lui, toujours plus fort. Pourtant, Martin finit par décoller ses lèvres des siennes et Tristan proteste en le sentant s'éloigner. Mais Martin glisse sa main sur sa joue et lui murmure :
- Peut-être qu'on ferait mieux de rentrer à l'intérieur. »
Sa voix est rauque, son ton explicite, et Tristan hoche la tête précipitamment. Son cerveau est tout embrumé et il n'arrive pas à réfléchir correctement, mais pourtant il comprend sans mal ce qu'il sous-entend. Il sort alors de la voiture, complètement renversé par l'intensité dont Martin le regarde.
Ses jambes ont du mal à le porter jusqu'à la chambre de Martin, et il s'écroule sur son lit, se retournant sur le dos alors que Martin vient se placer au dessus de lui. Il repose ses lèvres sur les siennes et à nouveau Tristan s'abandonne. Il est incapable de former des pensées cohérentes, mais son corps parle pour lui et très vite ses mains s'aventurent sous les vêtements de Martin. Elles caressent les courbes de son corps, parcourant les muscles fermes de son dos avant de finalement attraper l'ourlet de son pull. Leurs lèvres se séparent, et Martin lève ses bras au dessus de sa tête pour aider Tristan à le débarrasser de son pull.
Sans perdre une seconde, Tristan se déshabille lui aussi et passe son pull au dessus de sa tête. Mais lorsqu'il plonge à nouveau ses yeux dans ceux de Martin, quelque chose a changé. La tension semble être retombée, l'impression d'urgence partie, et Martin l'observe d'un air infiniment doux. Timidement, Martin passe sa main sur son ventre avant se redresser un peu sur le lit.
Ils restent un moment ainsi, reprenant leur respiration avec difficulté et s'observant à travers leurs paupières mi-closes. Soudain, Tristan pose sa main à plat sur le torse de Martin. Il sent sous ses doigts les battements erratiques de son cœur et un sourire orgueilleux s'épanouit alors sur ses lèvres, en prenant conscience que c'est pour lui que le cœur de Martin s'affole.
- Je ne voulais pas céder tout de suite, mais c'est difficile de te résister » avoue Martin à voix basse. Il rougit un peu lorsqu'il ajoute : « Depuis ce matin j'y pense... »
- Ah ouais ? » répond Tristan avec un air malicieux.
Martin hoche la tête et lui rend son sourire, avant de baisser son bassin pour se faire rencontrer leurs bas-ventre, à travers le tissu de leurs pantalons. Tristan ne peut retenir un gémissement. Martin glisse une jambe entre les siennes pour venir les écarter et aussitôt, Tristan soulève son bassin pour venir se frotter sans honte contre sa cuisse. Les lèvres de Martin viennent se perdre dans son cou et il tend sa tête en arrière pour lui laisser plus de place, sans cesser d'onduler lentement du bassin, soupirant faiblement sous ses caresses. Il fait passer ses mains dans les cheveux de Martin, dans son dos, et dans son pantalon pour finalement agripper ses fesses. Le corps de Martin se contracte sous la surprise. Il décolle ses lèvres de Tristan pour s'écarter un peu, et le fixe un instant avant de descendre ses mains vers son pantalon.
En quelques secondes, leurs derniers vêtements se retrouvent au sol. Martin se penche à nouveau pour l'embrasser et leurs peaux nues se rencontrent, brûlantes d'excitation. Puis d'un geste souple, Martin vient passer ses mains sous les genoux de Tristan pour replier ses jambes. Ce dernier se laisse faire, frissonnant d'appréhension, alors que Martin se penche pour ouvrir le tiroir de son chevet.
Tristan n'a pas de mal à comprendre ce que Martin a acheté plus tôt lorsqu'il entent le bruit caractéristique d'une bouteille de lubrifiant qui s'ouvre. Il sent alors des doigts froids s'aventurer entre ses fesses, timides et maladroits. Croisant ses bras derrière sa tête, il ferme les yeux, se préparant pour ce qui ne va pas tarder à arriver alors que les lèvres de Martin se mettent à parcourir sa mâchoire. Quelques dizaines de secondes passent, mais pourtant les doigts de Martin restent immobiles sur sa peau. Tristan ouvre les yeux en remarquant que Martin ne l'embrasse même plus. Il fronce les sourcils et écarte les mèches de cheveux blonds qui collent à son front.
- Qu'est-ce qu'il se passe ? » demande-t-il avec impatience. « Tu peux y aller, vas-y. »
Martin relève sa tête et le regarde dans les yeux, avant de lâcher :
- J'ai peur de te faire mal. »
Tristan le fixe une seconde, abasourdi, avant de l'attirer à nouveau à lui, le rassurant en murmurant contre son oreille. Et alors que les doigts de Martin s'immiscent lentement en lui, la seule chose à laquelle Tristan arrive à penser est que c'est bien la première fois que quelqu'un fait autant attention à lui. Martin le laisse se réhabituer doucement, et la seule sensation de ses doigts se mouvant en lui suffirait presque à Tristan pour être au bord de l'extase.
Mais à travers ses paupières mi-closes il voit l'éclat d'un emballage argenté briller dans la nuit, et bientôt Martin bouge en lui.
Ses gestes sont doux, lents, presque hésitants, et Tristan se cambre pour rechercher toujours plus de contact alors que des milliers d'émotions le submergent. Leurs corps fiévreux se rencontrent, s'apprivoisent, et s'unissent pour ne former qu'un dans une étreinte langoureuse.
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Au beau milieu de nulle part [bxb]
RomansaTristan passe tous ses étés chez ses grands-parents, dans un petit village de la campagne normande. Là-bas, rien d'exceptionnel. Il fait du vélo, joue à des jeux de société, et s'ennuie un peu. Maintenant qu'il a dix-huit ans, il pourrait échapper à...