MIT

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Le regard dans le vide, fixant la fenêtre, Emmy était plongée dans ses pensés. Il fallait dire que ce n'étaient pas vraiment les cours de la journée qui avaient occupés ses pensés mais plutôt son retour au QG. La jeune fille avait décidé d'y retourner, malgré les nombreuses propositions de Peter pour rester chez lui. Mais elle ne pourrait fuir indéfiniment, et ne pouvait laisser Steve dans une telle situation, sans réponses, sans aucune nouvelle. Dans le cas inverse, elle ne l'aurait supporté. Ce fut donc le cœur lourd et emplit d'appréhension qu'Emmy quitta le lycée et envoya un message à Happy, lui demandant de venir la chercher. Ce à quoi le gentil garde du corps répondit favorablement plein d'enthousiasme. 

Après avoir assuré à son ami qu'elle pouvait attendre seule, la jeune fille s'assit sur les marches de son établissement pour sagement attendre Happy qui viendrait la récupérer ici même dans une trentaine de minutes.  Le temps pour elle de sortir un livre de son sac et de se plonger dans une lecture passionnante. Enfin, passionnante, elle l'aurait été si Emmy ne relevait pas la tête toute les deux à trois minutes pour regarder autour d'elle. 

Vous savez, ce sentiment, d'être à proximité de quelqu'un sans pour autant être accompagné, de ne pas être seul alors que nous n'avons pas croisé personne, de sentir une présence mais de ne voir personne, sentir ce frisson qui nous parcours l'échine, ce sentiment de mauvais pressentiment. Voilà ce qu'Emmy ressentait à chaque fois qu'elle relevait la tête vers la rue à présent presque déserte. Pour la énième fois, elle la parcourue du regard, les yeux plissés, les lèvres pincées. D'un mouvement vif, elle fourra son livre dans son sac, le referma, et le balança sur ses épaules. Elle se leva rapidement, dévala les marches et quitta le perron du lycée. Elle marcha quelques minutes dans la rue, le sentiment d'être observée devenant de plus en plus présent, et pire, d'être suivie. La jeune fille dû se faire violence pour ne pas se retourner à chacun de ses pas, ou même s'enfuir en courant. 

Il était bien entendu possible de ressentir ce genre de choses alors qu'il n'y a rien, mais cette fois-ci, Emmy était persuadée du contraire; quelqu'un l'observait, et pire, la suivait. Ne pouvant se résoudre à rester sans réponse, la jeune fille avait un plan. Tout simple, ce dernier tenait en deux étapes et consistait à aller dans une ruelle, se cacher, et voir si elle était vraiment suivie. Il ne lui fallut que quelques instants pour trouver une ruelle correspondant à ses attentes; petite, mal dégagée, encombrée, sombre et sans vis à vis. Parfait. Elle se mit à ralentir le pas, non loin de la ruelle. 

Un bruit lui fit relever la tête. Un sifflement, léger mais aigüe, le sifflement typique des plaquettes de freins trop chaudes. Avec toute la volonté du monde, Emmy ne se retourna pas mais sortit son téléphone et le fit pivoter légèrement vers la route. Et, comme elle s'y attendait, un véhicule apparut dans le reflet noir de son écran. Et pas n'importe lequel. Un van. Ce van, ce van noir qu'elle ne cessait d'apercevoir chaque fois qu'elle se rendait au lycée. Ni une ni deux, la jeune fille coupa sa trajectoire en s'engouffrant dans la sombre ruelle, mettant son plan à exécution. 

A peine eut-elle mis un pied dans la pénombre qu'elle se fit à courir, et lâcha son sac au bout de quelques mètres, avant de se ruer à vive allure vers un mur dans lequel elle se fondit à l'aide de sa mutation, puis retint sa respiration, et attendit. 

Des pas se firent entendre. Un bruit de tissus. On ramassait quelque chose. Son sac sûrement. Encore des pas puis un silence, suivit de "On l'a perdue". Des pas, qui s'éloignent, puis plus rien. Les poumons en feu et la gorge irritée, Emmy se concentra encore une dizaine de secondes puis se laissa choir en dehors du mur, le souffle court. Elle regarda autour d'elle à plusieurs reprises, aspirant de grandes goulées d'air, puis se dirigea vers l'emplacement où elle avait laissé son sac.

Évidemment, ce dernier ne s'y trouvait plus. Puis, elle repensa à ce que avait entendu. "On l'a perdue." Il ne lui fallut pas longtemps pour rassembler les pièces du puzzle. "On" : ils étaient plusieurs. "Perdue" : on perd quelque chose que l'on avait, que l'on a trouvé, car on le cherchait. Elle avait été recherchée, puis ils l'avaient trouvé. Mais qui étaient ils ? Pourquoi la cherchaient ils ? Comment l'avaient ils trouvé ? Et que voulaient ils faire ?

Plongée dans Avengers °TOME 3°Où les histoires vivent. Découvrez maintenant