Chapitre 8

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        Il est sept heures du matin quand j'ouvre les yeux pour regarder mon portable. Le soleil m'aveugle. Ni moi ni les filles n'avons pensé à fermer le rideau avant de nous coucher. J'ouvre un message de ma mère.

Maman, 6:48 : "Alors votre audition ? J'étais surprise de ne pas avoir de tes nouvelles hier soir."

        Je n'ai pas pensé à la prévenir que c'était décalé d'une journée. Je lui réponds et son sms ne tarde pas.

Maman, 7:08 : "OK. Tiens moi au courant ce soir. Le bonjour aux filles et à Matt. Bisou ma chérie."

        Bon, au moins elle a l'air de se préoccuper un peu de ce qui m'intéresse. Je ne me sens pas trop dans mon assiette. Est-ce l'imminence de l'audition ou notre rencontre d'hier soir qui créé ce nœud dans mon estomac ? Ou alors c'est tout simplement les relents des nombreuses pintes que j'ai ingurgité. Des brides de mes rêves de cette nuit me reviennent. J'en ai presque honte. A peine deux mois que je suis célibataire, et j'ai déjà les hormones en ébullition. Mes deux camarades de chambrée dorment encore à point fermé.

        J'envoie un texto à Kat pour savoir si elle est réveillée. Elle me répond dans la minute.

Kat, 7:10 : "Oui. On se rejoint dans le hall ? J'ai besoin de m'en griller une"

        J'enfile ma veste, mon pantalon et mes bottines et la retrouve à l'accueil de l'hôtel. Je n'approuve pas tellement qu'elle fume en temps normal, mais je sais qu'elle en a besoin dans certains moments.

- Bien dormi ?

- J'ai écrasé...

- Pas trop fantasmé sur ta rencontre avec Joey ?

        Ok... Elle lit dans les pensées ou quoi ?

- Absolument pas.

        J'ai beau le dire avec le plus d'aplomb que possible, je sais qu'elle le connait trop bien pour savoir que je mens pour évincer ses questions indiscrètes.

- D'accord, gardes tes secrets pour toi.

        La fraîcheur matinale me fait un bien fou. J'inspire profondément en essayant de vider ma tête du stress qui me ronge depuis mon réveil.

- Tu parais mille fois plus angoissée qu'hier, me fait remarquer Katisha entre deux taffes.

- Qu'est-ce que ça va être une fois là-bas...

- Ben une fois là-bas, on va se liquéfier littéralement sur place.

        Je la regarde avec de grands yeux ronds.

- On peut compter sur toi pour remonter le moral des troupes à ce que je vois.

- Tu oublies qu'à la base c'est moi la stressée et toi celle qui rassure.

- Oui ben tu repasseras une prochaine fois pour le réconfort, j'ai limite la nausée tellement j'ai peur de passer sur scène...

- Il va au moins falloir faire bonne figure pour ne pas faire regretter à Avril et Carole de s'être tant investies dans le groupe...

- Oui, tu as raison !

        Nous retrouvons le sourire. Kat termine sa cigarette et nous re-rentrons dans l'hôtel.

- Tu vois, t'es pas si mal que ça dans le rôle de celle qui rassure.

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Love Me Till It Hurts // En pauseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant