Les liens d'amour 3 - Laisse-moi

16 - Sloane

Scènes sanglantes en vues. Public averti

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Même si Titanic, c'était un film magnifique et émouvant, je ne parvenais pas à me concentrer. Dès que je laissais mon esprit dériver, j'entendais des cris de douleur. Pourtant, je savais que les caves étaient loin sous la maison et que les murs n'étaient pas de simple papier de cigarettes. Mais j'avais une bonne ouïe. 

Je soupirai et terminai de boire mon verre d'eau. Olympe et Elise m'entouraient, scotchées au film. Elles adoraient. Je me levai du canapé.

- Ou tu vas ? demanda Olympe en se redressant un peu, sourcils froncés.

- Je vais voir Teagan. 

Elles ne m'empêchèrent pas de descendre. Elles savaient que je l'écouterais pas. Il fallait descendre beaucoup de marches avant d'arriver dans un couloir sombre et humide. Ca sentait la mort, le sang, la pisse et la merde. Rien de très folichon. Ma cellule qui avait été dans cet entrepôt n'était pas mieux qu'ici. J'avais été enchainé au mur jour et nuit. De temps en temps, j'avais pu sortir. Mais jamais bien loin. Trois mois de captivité en enfer avec des hommes cruels.

Cela m'avait endurci. Plus que je ne le pensais. La mort ne me faisait plus peur désormais. J'avais déjà beaucoup tué. Que ce soit pour me défendre ou pour me venger.

Je m'approchai des cellules. Il y en avait beaucoup. Toutes vides. Sauf la dernière. J'arrivai devant. Il y avait beaucoup de loups autour d'une chaise, ou était assis un homme. Ils se tournèrent tous vers moi comme un seul homme. Ils n'avaient pas l'air étonnés de me voir. Je me sentais concernée. Je savais comment faire parler les gens. Le chasseur de ma meute de naissance nous avait entrainé, mes sœurs et moi, à supporter la douleur malgré la torture. Mes parents n'étaient peut-être pas forts, mais ils avaient fait tout ce qu'ils pouvaient pour qu'on sache se défendre.

- Il n'a toujours rien dit ? je demandai à Teagan.

Il s'écarta de l'homme qui avait sa tête baissée sur ses cuisses. Il s'approcha de moi et posa une main sur mon épaule, m'empêchant d'avancer pour l'instant.

- Non. Tu es sure que tu ne veux pas remonter et rester avec les filles ?

C'était bien gentil de vouloir préserver mes yeux, mais la plus sanguinaire ici, c'était sans doute moi. Je ne reculais devant rien pour obtenir ce que je voulais. Le sang et la torture ne m'effrayeraient pas.

J'acquiesçai et retirai sa main de mon épaule. A mon regard, il sut que j'allais m'en charger. Nelly eut un sourire sadique quand elle vit le couteau que je prenais. Celui qui ferait bien mal quand je l'enlèverai car il était très dentelé.

Je me mis en face du prisonnier. Il était solidement attaché avec des chaines. Pas en argent. Je m'agenouillai et ses yeux sombres me harponnèrent. Un loup de la meute du Michigan. Il ne portait pas l'odeur de la meute mais je le reconnaissais. Pas besoin de son nom, ça me suffisait de ce coté là. Je me relevai et son regard me suivit. Il ne cligna pas des paupières une seule fois. Il avait deux gros coquards qui devaient faire un mal de chien, la lèvre explosée et le nez déformé. Les patrouilleurs l'avaient bien fait souffrir.

Il le méritait.

Il ne violentait personne mais il filmait. Pour moi, c'était presque pire que les viols et les coups. Je lui montrai le couteau. Il eut peur. Je le sentis et je humai cette peur en fermant les yeux. La psychopathe en moi se réveilla lentement, attirée par l'odeur de sang.

Cette semaine, j'avais une chance folle. Deux loups de la meute de Michigan rien que pour moi.

- Tu sais ce que je vais te faire Milo ?